Le Projet de développement durable des exploitations pastorales au Sahel (PDDEPS-Mali) a été lancé en novembre dernier par la ministre de l’Élevage et de la Pêche, Mme Kané Rokia Maguiraga. Un peu plus d’un mois après ce lancement, elle a présidé, hier, la première session du comité de pilotage du PDDEPS-Mali dans les locaux de l’Inspection de l’Élevage et de la Pêche, en présence du coordinateur national Mamadou Traoré, des administrateurs et du personnel du projet.
Le Mali est un grand pays d’élevage qui est pratiqué par au moins 80% de la population rurale et constitue la principale source de subsistance pour plus de 30% de la population. Le cheptel très varié et riche est estimé à plus de 11 millions de bovins, 42 millions d’ovins/caprins et plus d’un million de camelins. Cependant le sous-secteur de l’élevage est confronté à plusieurs contraintes, dont l’insuffisance de moyens et de capacités pour faire face au caractère cyclique du déficit pluviométrique, les effets du changement climatique, l’insuffisance des points d’eau qui limite l’exploitation des pâturages naturels, l’obstruction de passages d’animaux.
A ces contraintes s’ajoutent l’insuffisance de ressources humaines, de matériels et d’équipements adéquats pour la production fourragère, la faible diffusion des cultures fourragères, la persistance de certaines maladies animales transfrontalières.
Mme le ministre a exprimé la gratitude et la reconnaissance du gouvernement à l’endroit de la Banque islamique de développement (BID) qui finance ce projet à hauteur de 20 milliards Fcfa sur une durée d’exécution de 5 ans (2018-2022). Le PDDEPS-Mali, a-t-elle expliqué, s’attellera à résoudre les difficultés rencontrées par le sous-secteur de l’élevage. Il a pour objectif de contribuer à l’amélioration de la production animale pour augmenter les revenus et réduire l’insécurité alimentaire dans la région du Sahel grâce à l’amélioration de la gestion des ressources naturelles, l’accès aux marchés et un contrôle accru des maladies transfrontalières du bétail. Selon le coordinateur du PDDEPS-Mali, Mamadou Traoré, le projet interviendra dans les Régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et Mopti notamment dans 20 cercles et 120 communes du pays et s’attellera à compléter les activités du Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel (PRAPS).
Le budget qui sera soumis à l’approbation des administrateurs est estimé à 1,275 milliard de Fcfa pour l’exercice 2019, avec une contribution de la BID qui s’élève à 896 millions Fcfa. Pour l’année 2019, le coordinateur Mamadou Traoré a précisé que le PDDEPS-Mali envisage des études pour la réalisation d’infrastructures (les aménagements pastoraux notamment), l’élaboration et la mise en œuvre des conventions avec les services techniques et l’étude sur l’installation de la microfinance, spécifiquement pour ce projet, il s’agit de la microfinance islamique. Le Projet a également prévu des actions de formation à l’endroit des acteurs et des agents des services techniques.
A terme, le PDDEPS-Mali doit atteindre un certain nombre de résultats au nombre desquels Mme Kané Rokia Maguiraga a cité, entre autres, l’augmentation de la production de lait pour passer d’un référentiel de 20 litres de lait par vache à 30 litres d’ici 5 ans, l’augmentation de 10% de la contribution du secteur bétail-viande aux budgets des ménages par rapport aux niveaux de référence, la vente de petits ruminants engraissés qui augmentent de 20% par an. «Promouvoir davantage les cultures fourragères pour un meilleur accès des agro-pasteurs aux fourrages, l’accès de près de 10.000 opérateurs de la chaîne de valeur à la microfinance islamique, la réduction considérable de près de 30% des conflits entre éleveurs et paysans et la diminution de la distance à parcourir pour atteindre les points d’eau sur les voies de transhumance de 25 kilomètres environ, sont les autres objectifs du PDDEPS-Mali à l’horizon 2022», a souligné la ministre.