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AMAP : Sacré Issa tire sa révérence
Publié le vendredi 4 janvier 2019  |  L’Essor
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Issa Doumbia, journaliste à l’Agence Malienne de Presse et de Publicité (AMAP), où il travaillait depuis 2014, nous a quittés, mercredi 2 janvier dernier, à Bamako. Ses obsèques auront lieu, ce vendredi, à son domicile à Niamana Attbougou, Cité Venezuela, en Commune VI du District de Bamako.

Journaliste talentueux, visionnaire, fervent défenseur des valeurs démocratiques et des valeurs sociales positives traditionnelles, amoureux des lettres, de la lecture, de l’écriture et … du journalisme, Issa Doumbia appelé par les intimes «Sacré Issa» a tiré sa révérence mercredi, 2 janvier 2019, à l’Hôpital du Mali, des suites d’une maladie.

Tout ce qui se tient debout, se couchera un jour. Il en est ainsi de notre destin d’humain, de mortel, d’éphémère passager sur cette terre. La mort a, certes, eu raison de Sacré tout comme elle aura le dessus sur tout être humain, mais la mort épargnera le grand capital qu’il a toujours su garder soigneusement et jalousement. Il s’agit de son expérience qu’il a partagée, de l’immense documentation qu’il a su collecter, entretenir et préserver depuis la période coloniale jusqu’à nos jours dans sa bibliothèque dénommée «BID» (Bibliothèque Issa Doumbia). Il a su préserver la fidélité dans ses relations sociales.

La mort, disent nos gardiens de la tradition, consumera la chair et les os enfouis dans la terre, mais pas le nom, la renommée et les actes du défunt qui lui survivront. Surtout du disparu qui, de sa vie, a en tiré une oeuvre.

Son rapprochement avec l’ancien président, Amadou Toumani Touré, fut inconditionnel. Son admiration pour ATT en fut autant fidèle qu’il a suivi depuis la Fondation pour l’Enfance jusqu’à son cabinet à Koulouba, un mois après son investiture en 2002 jusqu’en 2012. Cette fidélité, Sacré la conservera dans ses rapports avec l’ancien président, jusqu’à son décès, ce jour de deuil du jeudi 02 janvier 2019.

Issa ou Sacré, comme l’appelait ATT lui-même, était un adepte de l’efficacité et de la rigueur qu’il avait élevées au rang de préceptes. En effet, il avait toujours besoin d’un autre regard sur ce qu’il écrivait car, disait-il, «à un certain niveau, les erreurs ou les fautes sont inadmissibles et la performance est un indicateur précieux». L’homme de l’homme, comme l’a surnommé Feu Sékou Doucouré, ancien directeur de cabinet du général ATT, était méticuleux et suivait les dossiers qu’on lui confiait comme du lait sur le feu. S’il n’était pas convaincu d’un sujet, il revenait toujours à la charge en disant à basse voix : «bon, ah, est-ce qu’on ne peut pas revoir tel aspect pour plus de précisions».

Sacré avait beaucoup d’admiration pour nos hauts cadres de l’administration, pour nos hommes de culture, nos universitaires, des politiques, nos sportifs … que je ne souhaiterai pas citer et qui ont porté haut l’étendard du Mali dans de nombreuses circonstances à travers le monde. Il aimait aussi détendre l’atmosphère du travail à Koulouba et son volume indescriptible de tâches, avec ses petites causeries accompagnées d’un sourire ou d’un rire éclatant, dire ses proverbes, raconter ses faits et gestes du Camp para, de l’école d’Hamdallaye qu’il a fréquentée ou de son ancien quartier de Djikoroni.

Titulaire du diplôme du Centre d’études en sciences et techniques de l’information (CESTI de Dakar) d’où, il est sorti en 1999 (27ème promotion), Sacré a commencé ses premiers combats vers les années 1990 au Lycée Technique et à travers l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM). Tel un soldat des valeurs, il défendait les principes démocratiques également dans des journaux parmi lesquels «Le Soudanais» dont il fut le rédacteur en chef, «Le Républicain» et «L’Indépendant».

Né en 1972 à Bamako, homme de principe et de valeurs, Chevalier de l’Ordre national, Sacré a déposé définitivement sa plume mais il restera dans nos mémoires, dans nos esprits et dans les annales de l’histoire du journalisme dans notre pays.

Merci Sacré d’avoir aimé ton pays, d’avoir partagé avec nous cet amour de la patrie et, surtout, d’avoir partagé ton immense connaissance et pour l’avoir gardée, soigneusement, dans ta célèbre BID (Bibliothèque Issa Doumbia) que les institutions, les organisations, les chercheurs et les jeunes pourront consulter, plus tard, pour parfaire leurs connaissances.

Dors en paix, Sacrouze !

Kader MAIGA
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