PolitiqueLe Gouvernement à la barre des Elus nationaux : Les dispositions annoncées par le Premier Ministre pour mettre fin à l’insécurité dans le Centre
Le gouvernement Soumeylou Boubeye Maiga a été interpellé hier, lundi 7 janvier 2019, par l’Assemblée nationale du Mali sur la situation sécuritaire qui prévaut dans le centre du Mali, particulièrement suite au massacre de 37 personnes à Koulogo Peul, dans le cercle de Bankass.
Les élus nationaux ont tous souligné la gravité de la situation et ont invité le gouvernement à trouver une solution définitive. Dans sa réponse, le chef du gouvernement a annoncé plusieurs dispositions, dont des mesures plus actives contre les porteurs des armes en fin de ce mois et a précisé qu’il n’y a que de victimes maliennes.
Sans hypocrisie, les députés de tous les groupements parlementaires ont déploré que les populations au centre du Mali sont en danger de mort. Les populations Dogon, Peul, Daffing, …meurent en longueur de journée. Des questions poignantes ont été posées au gouvernement concernant sa politique de sécurisation de cette partie du Mali.
Qui sont réellement ces hommes armés en tenue des chasseurs traditionnels ? D’où proviennent les armes de guerre qu’ils détiennent ? Faisons-nous face à un conflit intercommunautaire ? A quand le désarmement de toutes les milices ? Le déploiement de l’armée, la tenue des assises régionales… sont entre autres les questions fondamentales des élus nationaux au gouvernement Soumeylou Boubeye Maiga.
Le groupe parlementaire RPM a, dans son intervention, salué les efforts du gouvernement, même si ses députés reconnaissent que la situation sécuritaire au centre du Mali est plus que grave. Pour l’honorable Belco Samassekou, la seule ethnie au centre du Mali, l’ethnie malienne, vit dans une terreur totale. Il a demandé à savoir ce que préconise le gouvernement pour sécuriser cette région où il ne se passe plus des heures sans que de paisibles citoyens ne soient attaqués. Le député du parti au pouvoir va plus loin en demandant à ce qu’ont servi les multiples missions du gouvernement au centre.
Pour l’honorable Zoumana N’tji Doumbia, cette guerre du centre a détruit la cohésion sociale entre les communautés. Il faut donc travailler pour renforcer cette cohésion sociale. Il va loin en affirmant que les armes que détiennent ceux qui commettent les attaques ne sont pas des fusils de chasse, ce sont des armes de guerre. Avant de terminer, l’élu de Bougouni a invité le gouvernement à désarmer tous les porteurs d’armes.
Pour sa part, l’honorable Issa Togo a précisé que ce n’est pas une seule ethnie qui est victime de cette insécurité du centre. Pour lui, près d’une centaine de villages Dogon et Peul sont effacés de la carte du Mali. L’élu Adema a mentionné le nom de 67 villages dans le cercle de Koro et beaucoup d’autres dans le cercle de Bankass.
« Je ne pense pas que ce conflit soit intercommunautaire », introduit l’honorable Adama Paul Damango. Pour ce député de Bankass, beaucoup font de publications haineuses sur les réseaux sociaux et cela doit cesser. Avant de terminer, il a non seulement recommandé au Premier ministre de désarmer tous les groupes armés, mais aussi de se méfier des propos haineux de certains individus sur les réseaux sociaux.
Comment le Gouvernement compte endiguer ou dissiper le fléau de l’insécurité dans le centre
Dans sa réponse aux questions des députés, le chef du gouvernement reconnait qu’il y’a des violences intercommunautaires, mais aussi intracommunautaires. Pour lui, il faut éviter des approches locales de ce conflit. Il faut avoir une vision unifiée de ce pays. « J’ai une vision unifiée de notre territoire », donne-t-il comme leçon. Le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga affirme qu’il faut avoir un consensus national.
Parlant des actions menées, le PM a laissé entendre qu’ils ont procédé au maillage à travers l’ouverture de nouveaux postes. Il affirme d’ailleurs l’ouverture de 16 nouveaux postes dans la région de Mopti et Ségou. « Nous avons aussi procédé au désarmement », a-t-il informé avant de préciser qu’ils ont retiré 444 armes dont des armes de guerre dans la région de Mopti, et plusieurs autres dans la région de Ségou.
En ce qui concerne les actions que préconise le gouvernement, le président de l’Asma a annoncé que son gouvernement mènera plusieurs actions dont le renforcement des capacités des forces armées et sécurité, le renforcement des effectifs, avoir plus de mobilité, avoir plus d’efficacité, renforcer la présence administrative, renforcer la présence de l’administration judiciaire, continuer le désarmement jusqu’à la fin de ce mois. Mieux, il annonce une mesure plus active contre tous les porteurs des armes. « Passé ce mois, nous serons obligés de prendre des mesures plus actives contre tous les porteurs des armes ».
Parlant des écoles fermées, SBM affirme qu’il y’a des informations erronées. Sinon plusieurs écoles ont été ouvertes. Seulement 29% des écoles restent fermées dans la région de Mopti. Pis, il a laissé entendre que lors de l’attaque de Koulogo, beaucoup de combattants étrangers étaient présents sur notre territoire, surtout dans les zones de Bankass. Sur ce point, il annonce le renforcement de la coopération bilatérale entre le Mali et le Burkina Faso.
Le Premier ministre a répondu à ceux dont il pense que ce conflit dit intercommunautaire profite. « Beaucoup essayent d’instrumentaliser un sentiment de ciblage contre une telle ou telle ethnie … » Pour lui, on doit abandonner les sentiments d’appartenance ; tous les morts sont les morts maliens. « Je ne tomberai jamais dans la comptabilisation de morts de telle ou telle ethnie. Pour moi, il n’y a que de morts Maliens », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « Je ne tombe pas dans cette arithmétique ».