Suite au maintien du mot d’ordre de grève de 5 cinq (5) jours allant du 7 au 11 janvier 2019 des syndicats signataires du 15 octobre 2016, nous avons fait le tour de quelques établissements publics afin de nous en quérir de l’effectivité du respect du mot d’ordre de la grève . Il ressort de nos constats que le mot d’ordre n’a pas été suivi à la lettre dans toutes les écoles. Chose qui peut entamer durement la réussite de ladite grève.
Le mot d’ordre de grève a été effectif au lycée Massa Makan Diabaté de Bacodjicoroni. En tout cas, c’est ce qui ressort des propos du proviseur de ce grand lycée ainsi que de nos constats sur place. Selon celui-ci, tous les syndicats sont représentés au sein de son établissement et ils sont tous concernés par ladite grève. Ce qui fait qu’à part trois classes occupées pendant les deux premières heures par des stagiaires issus de l’École Normale Supérieure (ENSUP), tous les cours se trouvaient suspendus. Contrairement aux autres années, explique Amadou Guindo, où on se trouvait dans une situation de non-évaluation pour cause de grève, cette année c’est la rétention des notes. En situation de non-évaluation, l’administration se débrouillait pour évaluer, mais avec cette nouvelle stratégie, plus de moyens, déplore-t-il avant de préciser que c’est ce qui fait la particularité de la grève de cette année.
Bien vrai que le proviseur trouve que cette grève constitue une cause noble, elle n’est quand même pas sans crainte pour lui. Car, dit-il, cette période est celle où se tissent les relations malicieuses entre les garçons et les filles. Toutes les déviations naissent pendant ces temps morts. C’est ce qui est déplorable, regrette-t-il.
Outre cela, il note avec amertume l’ébullition du front social qui ne peut contribuer qu’à fragiliser davantage le pays qui se trouve confronté à maints d’autres problèmes notamment sécuritaires. L’État va-t-il renoncer à la restauration de la sécurité pour faire face à la résolution de ces mouvements de grève ? s’est-il interrogé.
Notons que ce mot d’ordre n’a pas été suivi convenablement par tous les professeurs. Au lycée public de Kalaban-Coro où les élèves se trouvaient en composition du premier trimestre hier, l’administration se faisait aider par certains professeurs et des stagiaires dans les surveillances, nous a confié le censeur dudit établissement qui s’est exprimé sous anonymat. À l’école fondamentale Bacodjicoroni 3, le directeur, Samba Bouréima Kébé, nous a confirmé l’effectivité du mot d’ordre dans son établissement.
Aux dires de Fatoumata Kane, élève en classe de terminale au lycée Massa Makan Diabaté, « Cette grève constitue pour nous une perte de temps. Car à cause de cette grève, nous les élèves n’arriverons pas à exécuter comme il le faut nos programmes avant le baccalauréat. Elle nous mettra en retard. » Elle lance alors un appel aux autorités : « Il faudrait que les autorités prennent leur responsabilité. Toute cette situation lui incombe. »