Depuis un certain temps, le torchon brûle entre le comité AEEM et les responsables de la Faculté des sciences économiques (Fseg). En effet, vu que les revendications du comité peine à aboutir après deux semaines de grève, il a donc décidé de passer à la vitesse supérieur par l’organisation d’une conférence de presse couplée d’une marche pacifique de la Fseg sur le rectorat de l’USSGB dans la matinée du lundi 7 janvier 2019. C’était dans l’amphithéâtre de 500 places de la Fseg sous la conduite de Fousseyni Kondé dit Bad, n°1 des étudiants de la Faculté.
"Notre faculté est de nos jours, la plus peuplée du Mali avec un effectif pléthorique de 19 000 étudiants, sans compter les nouveaux bacheliers. De ce fait, il est inconcevable que nous soyons en manque certaines choses ; à savoir : des matériels didactiques dont la craie", dira Ibrahim Samaké dit IB International, secrétaire adjoint du comité AEEM de la Fseg.
A l’en croire, cela fait plus de 2 mois que l’administration n’a pas mis de craie à la disposition des étudiants. Aux dires du n°2 des étudiants de la Fseg, ils manquent presque de tout ce qu’il faut pour travailler dans la sérénité. "Il nous faut des tables bancs, des projecteurs, des sonorisations, des tableaux noirs, des marqueurs, un centre de calcul, des infrastructures ; il y a manque d’hygiène à l’immeuble Lassana Sylla où les travaux dirigés (TD) se tiennent, des toilettes propres et même de l’eau potable pour nos besoins", a-t-il dénoncé avec mépris. Et de dire qu’il est très difficile d’étudier à la Fseg dans ce grand désordre qui ne dit pas son nom.
Selon l’AEEM, l’organisation de cette conférence de presse et cette marche pacifique ont pour but de lever le voile sur certains aspects pour non seulement se faire entendre mais aussi de sensibiliser les militants, les parents d’élèves, les étudiants, les acteurs de cette paralysie, l’opinion nationale et internationale sur la situation qui les inquiète.
S’adressant au recteur de l’Université des sciences sociales et de gestion de Bamako (USSGB), le Pr. Samba Diallo, les responsables de l’AEEM l’invitent à s’investir pour mettre les étudiants de la Fseg dans les meilleures conditions de vie et d’étude, car l’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde.
"M. le recteur, nous vous demandons avec considération de faire tout ce que vous pouvez afin que la Fseg ne soit pas confrontée aux grèves intempestives, car nous savons que nous ne serons que des victimes. Le comité AEEM sachant bien que toute revendication d'amélioration des conditions de vie et d’étude est légale et légitime, se réserve d’être vigilant sur les méthodes de revendication pour ne pas prendre en otage la formation de ses militants qui sont 19 000 étudiants sans compter les nouveaux bacheliers car une grève illimitée à la Fseg fera plus de victimes à notre avis et ces victimes sont nous les pauvres étudiants qui apprennent dans des conditions pitoyables", ont-ils laissé entendre.
Pour finir, ils diront que le comité AEEM de la Fseg n’hésitera pas à utiliser tous les moyens légaux pour que les étudiants puissent avoir une bonne formation et dans les règles de l’art et est prêt à travailler, main dans la main avec les institutions qui s’occupent de ses doléances. "Nous serons prêts à tout donner pour que la Fseg puisse rétablir et retrouver ses lettres de noblesse d’antan dans un bref délai car notre avenir c'est notre école, notre école c'est notre éducation et l'éducation est un droit. Oser lutter c'est oser vaincre la lutte continue".