Naguère, un partisan de mon cousin me demandait à mots couverts d’essayer autre chose que de le harceler. Je l’ai défié par un sourire. J’ai aussitôt compris qu’il ignorait la portée de mes écrits à la sauce du «Synankougna». Je ne le déteste pas, mon cousin, je l’aime à mourir, au point de l’aider à tenir son rang devant son peuple. En cela réside mon propos.
Si mon cousin me lisait, il se serait mieux conduit vis-à-vis de ses concitoyens. Mais c’est trop demander à quelqu’un qui se croit sorti de la cuisse de Jupiter.
Sinon, en ces temps très difficiles, mon cousin aurait dû accepter de se regarder dans la glace et ne voir que sa propre silhouette. Il pourrait, par exemple, accepter de renoncer à des choses nécessaires mais non indispensables. En un mot comme en cent, «voir petit», en ce qui le concerne, et «voir grand», au bénéfice de ses concitoyens.
Continuer à entretenir l’extravagance, les dépenses de prestige, la mondanité de mauvais aloi, la déliquescence financière, la corruption, le clientélisme, c’est favoriser l’immobilisme. En attendant d’emprunter une rue en impasse.
Autant le dire, sans coup férir, je crains un avenir sombre pour mon cousin. S’il ne se remettait pas, un tant soit peu, en cause. La grande porte de l’Histoire lui serait interdite. Il s’en irait sans honneur. Alors, ressaisis-toi, cousin. Bonne et heureuse année.