Avant-hier, lundi 07 janvier 2019, le Premier ministre et l’ensemble de ses ministres étaient devant l’hémicycle. Le gouvernent était interpellé par rapport aux massacres dans le centre du pays. Le chef de l’Exécutif, qui s’est illustré comme le vrai homme de la situation, a donné des assurances aux élus de la nation, annonçant que des mesures urgentes seront prises pour mettre fin à ces barbaries et pour stabiliser la région de Mopti.
Au cours de cette interpellation, l’honorable Belco Bah du groupe parlementaire APM (Alliance pour le Mali) a précisé que l’épuration ethnique en cours est bien planifiée. «Il faut qu’on arrête de stigmatiser les Peulhs. Malgré les différentes missions effectuées par le Premier ministre et d’autres cadres au centre du Mali, le résultat reste mitigé.
Il n’y a pas de conflit intercommunautaire Peulhs-Dogons, mais d’attaques effectuées par des bandits», a-t-il dit. Avant de dénoncer les actes posés par la milice «Dan_Amassagou». « Pourquoi l’Etat a peur de Dan Amassagou qui est composée d’anciens militaires radiés pour indiscipline?…Dan Amassagou aurait dit que si on les désarmait, ils vont dire les commanditaires», a-t-il laissé entendre. A cet effet, Belco Bah a invité le gouvernement malien à s’impliquer véritablement pour la fin des massacres au centre du Mali.
Pour sa part, l’honorable Amadou Cissé du groupe parlementaire VRD (Vigilance Républicaine Démocratique) a souligné que le centre du Mali vit un cauchemar sans précédent. Avant d’ajouter que les FAMa déplorent en longueur de journées des tués et blessés par des mines ou au cours d’embuscades des terroristes. Selon lui, ce cauchemar a conduit certains agents des forces de défense et de sécurité à s’adonner à des arrestations arbitraires de Peulhs au nom de la lutte contre le terrorisme et le djihadisme, des détentions illégales, des tortures, des exécutions sommaires. Ces amalgames, dit-il, ont conduit à assimiler l’ethnie peulh au djihadisme.
Par ailleurs, il a déploré le fait que des hommes habillés en tenue dozos massacrent des Peulhs comme des lapins. «J’appelle ça une épuration de l’ethnie Peulh car on tue sans discernement des personnes âgées, des femmes enceintes, des enfants. Il est grand temps, Monsieur le Premier ministre, de désarmer tous les porteurs d’armes dans la zone pour mettre fin à ces tueries», a-t-il souhaité. L’honorable Amadou Maïga du même groupe a dénoncé l’enlèvement du journaliste IssiakaTamboura au centre du Mali. Avant de demander au Premier ministre d’expliquer la stratégie mise en place par le gouvernement pour réduire l’insécurité au centre du Mali.
En prenant la parole, le Premier ministre SoumeylouBoubèyeMaïga a donné des assurances que rapidement des solutions seront trouvées pour pallier cette insécurité grandissante. « Les stratégies mises en place par le gouvernement sont la réoccupation de l’espace. Nous avons déployé, en 2018, 13 000 hommes dont la moitié au centre, ce qui a réduit l’insécurité par rapport aux autres années », a-t-il expliqué. Avant d’indiquer que l’action militaire est primordiale. Il a mis l’accent sur le DDR (Désarmement-Démobilisation-Réinsertion) au centre et la mesure d’interdiction de circulation des engins à deux roues dans certaines localités du centre.
Cette mesure sera évaluée sous peu, poursuit-il. «Nous allons faire en sorte que le dialogue intercommunautaire s’instaure», promet SBM. Avant de souhaiter un consensus national afin de faire face aux attaques perpétrées par les groupes terroristes. S’illustrant comme le vrai solutionnaire du problème, le chef de l’Exécutif a promis d’apporter une réponse multidimensionnelle à ces attaques. A ses dires, les actions militaires trouveront des limites s’il n’y a pas de consensus national et de développement. «Nous allons continuer à renforcer notre présence militaire, la présence administrative de l’Etat (la justice). Nous allons continuer l’opération de désarmement… », a-conclu SBM.