Pour le public malien, plus attentif aux hâbleurs qu’aux hommes de qualité discrets, Bréhima Touré est un parfait inconnu, qu’une carrière pourtant digne d’hommages n’aura pas suffi à propulser au rang des grandes figures nationales. Mais, cette fois, avec sa nomination, le 27 décembre dernier, au poste de Directeur général de l’Agence Malienne de Presse et de Publicité (AMAP), Bréhima Touré devra tracer son chemin de lumière, à la hauteur de ses prédécesseurs qui, au fil de quarante ans de présence ininterrompue, ont porté l’Agence à la modernité, tout en faisant du quotidien national ‘’L’ESSOR’’ un journal crédible et recherché. Retour sur le parcours d’un grand professionnel discret, que l’ombre ne pourra plus contenir.
Bréhima Touré, plus connu sous l’appellation de B. Touré, qui prend désormais les rênes de la Direction générale de l’Agence Malienne de Presse et de Publicité, éditrice du quotidien national, l’Essor, est un journaliste chevronné, amoureux de la plume, qui a tracé toute sa vie d’écriture.
Distingué, timide, avec un sens élevé de l’humanité, B. Touré a gravi les échelons des services privés et étatiques pour se hisser, aujourd’hui, au sommet de l’AMAP. Aboutissement de rêves de jeunesse nourris de journalisme et de quête d’informations au bénéfice du public.
Ainsi, après le bac en série Langues et littérature, au lycée de Markala, dans la région de Ségou, il intègre l’Ecole Normale Supérieure (ENSUP), où il obtient une maitrise avant de se lancer à la conquête de ce journalisme, tant rêvé, au Centre d’Etude des Sciences et Techniques de l’Information (CESTI), de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Un cursus couronné par un stage pratique de fin d’études au sein de la rédaction du quotidien privé sénégalais «Walfadjiri». A son retour, en 1995, au bercail, il travaillera au premier quotidien privé « les Echos », dont il sera le Rédacteur en chef avant de rejoindre l’équipe du bihebdomadaire « le Reflet ». Dans cette foulée, Il a été successivement correspondant de l’agence de presse française Syfia International au Mali et de Panos presse écrite au Mali, jusqu’à son entrée au quotidien national, en 2004, comme fonctionnaire stagiaire.
A l’ESSOR, il occupera les postes de Secrétaire général de la rédaction et chef de la Division publications périodiques de l’AMAP. Ce qui lui ouvrira les portes de la haute administration et du cabinet du ministère de l’Environnement et de l’Assainissement, où il servira en qualité de Chargé de communication.
A son retour, trois années plus tard, il sera désigné directeur de l’Agence de Presse du Mali, précédant ainsi sa nomination en qualité de Rédacteur en chef du quotidien national du Mali. Un poste qu’il occupera jusqu’à sa nomination, en juillet 2017, Directeur des Etudes de l’Ecole Supérieure de Journalisme et des Sciences de la Communication de Bamako (ESJSC). Cette fonction, il ne la quittera que le 27 décembre 2018 à la suite de sa nomination en qualité de Directeur général du l’AMAP.
Auteur des romans « la limite des grands maîtres », paru en 2010, aux Editions Harmattan et « les désillusions de Bouba », B. Touré a emporté un franc succès avec le second livre, de 150 pages, également paru chez le même éditeur. Ce livre, l’auteur le consacre à la crise que le Mali traverse depuis 2012. Il est parti du fait que tout le monde vit, depuis, dans la désillusion du modèle démocratique malien.
Bréhima Touré a été lauréat de plusieurs prix journalistiques et littéraires.
Bon vent, Bréhima, pour ce nouveau challenge, tremplin pour un échelon plus élevé ? Le défi est exaltant, les qualités pour le relever sont grandes…