Après avoir déposé leur préavis de grève auprès des autorités, animé une conférence de presse à leur « QG » de la Bourse du Travail, le le 26 décembre dernier, voilà que la grève générale a bel et bien eu lieu depuis mercredi dernier jusqu’à ce jour paralysant tout le pays. En réalité, le mépris du gouvernement a été dénoncé par le SG Yacouba Katilé et son équipe qui avaient pourtant mis en garde les autorités sur les conséquences néfastes de ce grand débrayage sur notre économie. L’inertie, le mépris du gouvernement SBM ont été dénoncé par le bureau exécutif de l’UNTM qui demeure l’unique centrale syndicale qui en toussant fait trembler la République. Pour preuve, la grève en cours depuis les 9, 10 et aujourd’hui, 11 janvier continue à faire très mal au gouvernement de SBM II qui a fait fi des 12 points de revendications déposés sur sa table.
Les points de revendications
Pourtant, lors de la conférence de presse du 26 décembre dernier, le SG Katilé est revenu sur les quatre points jugés sensibles des 12, d’après lui, contenus dans le cahier de doléances. Il s‘agit de :
L’inégalité de grille indiciaire
Concernant l’inégalité et la discrimination salariales entre les citoyens du même pays, titulaires du même diplôme et appartenant à la même catégorie, le Secrétaire Général de l’UNTM, Yacouba Katilé s’est interrogé : « Comment comprendre que dans notre Fonction Publique se trouvent des grilles indiciaires très différentes surtout dans la catégorie A, où les travailleurs ont les mêmes diplômes, tous engagés dans les services de l’Etat, quand certains ont des grilles qui plafonnent à 920, et qui sont admis à la retraite à 62 ans ; et d’autres sur la seule volonté de ce même Etat, sans aucun supports juridiques de valeur universelle, du fait des statuts de particuliers, ont des grilles qui plafonnent 1.200 et sont admis à la retraite à 65 ans » ?
« Alors UNTM a revendiqué une grille indiciaire unique pour toutes les catégories de même diplôme, de même compétences et aussi un âge à la retraite harmonisé ».
Les compressés des années 80, 90 et 2000
En ce qui concerne les travailleurs des sociétés et entreprises compressés des années 80, 90 et 2000, de : HUICOMA, Hôtel Azail de Tombouctou, ITEMA, COMATEX…, le Secrétaire Général a dit que : « Des droits sont injustement non payés, ou supprimés ou même non reconnus, malgré les décisions de justice. »
Pour le cas HUICOMA, l’Etat malien dans sa politique de favoritisme a effectivement payé des primes et indemnités et des différentielles de salaires à des groupes de travailleurs de HUICOMA, mais pas vraiment à ceux-là même qui méritent des droits. Ils ne sont pas encore payés ».
Les partants à la retraite par anticipation
Dans son explication, le Secrétaire Général a dit que : « Ce sont les ex-travailleurs militants syndicaux qui avaient opté pour une retraite anticipée dont la Banque Mondiale avait consenti un dépôt de 5 millions sur leurs comptes. Depuis 1995 sur instruction de Genève, la Centrale syndicale endosse leurs revendications.
Le constat est amer et amène à se poser des questions sur la nature-même de l’Etat malien ».
Les autres points de revendication
En ce qui concerne les autres points, non moins importants, d’après le SG Katilé, sont liés à la non-application des accords d’octobre 2014. Ils ne sont pas éteints. Notamment la relecture des conventions des conducteurs routiers, chauffeurs, hôteliers…., ainsi que les autres.
De leur présence à la conférence sociale que le gouvernement est en passe d’organiser courant janvier 2019 ; la grève de la faim des cheminots ; la pension des femmes travailleuses décédées ; la division au sein du bureau de l’UNTM, le conférencier a été précis, circoncis.
La conférence sociale
« Nous n’irons pas à la conférence sociale… »
Le SG et ses camarades ont crié haut et fort que l’UNTM n’ira pas à la conférence sociale que le gouvernement veut organiser du 14 au 18 janvier 2019 parce que le gouvernement veut ramener les doléances qui datent de longtemps dans une simple conférence sociale.
Yacouba Katilé et ses camarades ajoutent que : « Dans un délire incroyable, on décrète dans les TDR (Termes de Références) de la conférence sociale que les grèves des syndicats sont à l’origine des troubles sociaux. Quel syndicat peut accepter cela ? Notre Centrale refuse que ses doléances soient extraites pour être traitées dans une conférence avec la participation motivée et probablement anti-UNTM des associations d’une prétendue société civile. Les résultats des 45 jours de discussion que nous avons rejetés seront adoptés par la conférence sociale et l’UNTM sera alors bruyamment interpelée, vilipendée et mise en minorité devant l’opinion nationale et internationale ».
La grève de la faim des cheminots
« Les revendications des cheminots font parties des préavis déposés. UNTM les a accompagné jusqu’à Dakar pour débattre de leur revendications », ont-ils dits.
La pension des travailleuses décédées
Concernant cette question, le Bureau exécutif a répondu que les juristes devraient statuer sur la question et l’UNTM défendra quand cela sera fait.
La division au sein du bureau de l’UNTM
Concernant cette question, le SG a répondu mordicus, qu’il n’y a pas de division au sein du Bureau de l’UNTM. « Le bureau est solidement soudé pour défendre les intérêts des travailleurs », a-t-il répondu.
Pour finir, ils ont tous crié : Non, à une telle conférence ! Oui, à nos doléances ! Oui, au respect du droit et de la liberté syndicale ! Oui, à l’égalité entre travailleurs ! Non, à la discrimination.
Au moment où nous bouclons cette édition, « la grève a été une réussite à plus de 95% sur toute l’étendue du territoire national », a dit Yacouba Katilé dans son bureau en présence de son staff, visiblement satisfait. « Les boulangers et les bouchers entrent dans la danse. Après avoir fait le point de cette grève lundi, s’il n y a pas de réaction favorable à nos revendications, nous déposerons un autre préavis de grève de trois jours, et vice, versa. Quinze jours après le dépôt du préavis de grève, il n y a eu aucune réaction du gouvernement puisque, c’est le Ministre de la Fonction Publique qui devrait nous convoquer afin de mettre une Commission de conciliation. Cela n’a jamais été fait et voyant à quelques heures de notre ultimatum, aucun signe de bonne volonté, nous avons maintenu le mot d’ordre de grève des 9,10 et 11 janvier 2019 », a dit le SG tout heureux de la réussite de la grève. Par cette démonstration de force, l’UNTM prouve une fois de plus, qu’elle est une force de frappe avec qui il faut compter et ne aps défier.