Bamako (Mali) - Les candidats à l’élection présidentielle malienne du 28 juillet sont de plus en plus actifs dans les milieux religieux et certains d’entre eux ont même établi leur quartier général de campagne dans des mosquées, a dénoncé jeudi un imam, appelant à l’intervention des autorités.
Les candidats ne lâchent rien et ‘'il y en a qui sont en train de transformer nos lieux de culte en QG de campagne'', a notamment confié l'imam Mamadou Diallo du quartier de Tokorobougou à une radio privée de la capitale malienne.
Les dangers d'une telle incursion d'acteurs politiques dans le champ religieux musulman sont, selon l'imam, d'autant plus grands que la Ummah malienne est elle-même divisée, éparpillée qu'elle est entre plusieurs chapelles politiques ayant chacune leur agenda.
Mamadou Diallo en a, en conséquence, appelé à une intervention des autorités pour mettre fin au phénomène qu'il a dit avoir constaté alors même que la campagne pour le premier tour de la présidentielle ne s'ouvre officiellement que dimanche prochain.
Le scrutin se tiendra sous la supervision de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), une structure dont la présidence est assurée par Mamadou Diamoutèné, secrétaire général du Haut Conseil islamique du Mali (HCIM).
Il aura lieu après neuf mois d'occupation du nord du pays par des groupes extrémistes musulmans qui en ont été chassés en janvier par une coalition de pays.