Le style du nouveau ministre de la Santé, Soumana Makadji, fait de transparence et de traçabilité, n’est pas du goût de tout le monde dans ce secteur, trop longtemps abandonné au laisser-aller et à la tourmente financière. Cet expert comptable, qui ne veut rien laisser au hasard, est soucieux de la sincérité des dépenses publiques dans son ministère. D’où une forte pression sur les services financiers.
En bon droit, compte tenu des tourmentes financières auxquelles le secteur de la santé est habitué, le nouveau ministre de la Santé, qui ne croit pas à la fatalité de la perdition financière, a décidé d’y ériger une gouvernance locale. Ainsi, dès sa prise de fonctions, l’expert comptable a ordonné aux services financiers de son département de lui faire l’état des comptes financiers au niveau des différents établissements de la place. C’était une manière pour lui d’apprécier l’état des comptes, avant de programmer les différentes activités du département.
Mais, le ministre de la Santé, en choisissant cette formule de transparence, ne s’attendait pas à une résistance quelconque de ses services financiers. En fait, selon des sources crédibles proches des milieux financiers, il nous a été donné de constater qu’à ce jour, aucune réponse correcte, définitive et nette des services financiers du département n’a été apportée au ministre qui joue le rôle de » Monsieur propre » dans un monde à scandales à répétition.
Le ministre de la Santé, fort de sa méthode de transparence, a aussitôt décidé de ne signer aucun engagement financier tant qu’il n’aura pas l’état complet des comptes financiers de son département. Même si les services financiers continuent à lui envoyer des engagements financiers qu’ils ont contractés avec différents prestataires de service, le ministre, lui, continue sur sa lancée à vouloir tout mettre à l’ordre avant de signer quoi que ce soit.
Résultat ? Au département de la santé, le ministre qui veut jouer tout son expertise pour moraliser les dépenses publiques, est décidé d’aller jusqu’au bout de sa logique de transparence, même si, pour cela, les fournisseurs semblent être bloqués, car n’arrivant pas à obtenir de nouveaux engagements.
On dit ici que cette attitude de silence des services financiers (certaines sources disent qu’il faut un maximum de trois jours pour que les services financiers fassent le point complet de la situation), vise simplement à couvrir des malversations de grande envergure orchestrées par la ministre sortante, Mme Diallo Madeleine Ba, au profit de ses enfants, dit-on en ces lieux.
D’où la détermination du ministre de nettoyer les écuries d’Augias…