Au pôle de correction du baccalauréat à Koulikoro, après que les différentes commissions de correction eurent fini leur travail et plié leurs bagages, plusieurs témoins affirment avoir vu des copies non corrigées entre les mains de tiers correcteurs à l’Académie d’enseignement de Koulikoro.
La correction des épreuves du baccalauréat de la session de juin 2013 avait démarré le 26 juin dernier. Elle s’était poursuivie jusqu’au lundi 1er juillet 2013. Du moins officiellement. Car, au pôle de correction de Koulikoro, après que les différentes commissions de correction eurent plié leurs bagages, plusieurs témoins attestent avoir vu des copies non corrigées entre les mains de tiers correcteurs à l’Académie d’enseignement de Koulikoro.
Autrement dit, ces copies ne figuraient pas dans les lots mis à la disposition des commissions officielles de correction. Une situation qui a été décriée et déplorée par plus d’un professeur. Cherchant d’amples informations sur ces copies « non officielles », nous nous sommes rendu compte que la pratique n’est pas inédite.
« J’ai un collègue d’une discipline dont je ne vais pas citer le nom qui a été sollicité plus d’une fois par l’Académie de Koulikoro pour corriger des copies après que les commissions officielles aient fini de corriger », a affirmé un enseignant sous couvert de l’anonymat. Cette sorte de fraude n’est du reste pas surprenante quand on sait que certaines autorités scolaires font des examens et concours des occasions de gains illicites.
Les règlements des examens obligent que tous les candidats doivent être évalués dans les mêmes conditions sur toute l’étendue du territoire national, ils doivent bénéficier des mêmes chances au début, pendant et à la fin du processus. La logique recommandait alors que toutes les copies sans exception, soient corrigées par les mêmes commissions officielles de correction.
Sachant qu’à l’Académie, toutes les copies sont facilement identifiables, la question qui se pose est : sur quelles bases sont sélectionnées les copies en question ? Existerait-il des candidats privilégiés dont les copies ne peuvent être corrigées par les commissions officielles ?
A noter aussi qu’au pôle de correction de Koulikoro, l’impréparation était, selon les mêmes sources, si frappante que les copies étaient livrées aux correcteurs au compte-goutte. Ce qui a amené des correcteurs à manifester leur ras-le-bol.
Un scandale en vue ? A condition que le ministre de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues nationales accepte d’ouvrir une enquête.