Du 9 au 11 janvier 2019, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a réussi sa démonstration de force en paralysant la quasi-totalité des administrations maliennes et en perturbant fortement le secteur des transports.
Si les choses restent en l’état, l’UNTM, qui dénonce un « mépris » du gouvernement face à ses doléances, n’exclut pas d’autres actions plus musclées. Une crise sociale ? Pas seulement. Celle-ci vient s’ajouter à la crise postélectorale qui a vu, à plusieurs reprises, le gouvernement croiser le fer avec l’opposition dans les rues de la capitale malienne.
Quid de la crise sécuritaire au centre et au nord du pays ? Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations Unies, vient, une fois de plus, de lancer un cri de détresse sur le pourrissement de la situation sécuritaire au Mali: « Je demeure extrêmement préoccupé par les conditions de sécurité au Mali, en particulier dans le centre du pays. Il faut remédier de toute urgence à cette situation en adoptant une stratégie plus intégrée et globale sous peine de la voir se détériorer davantage.»
Les trois derniers mois, selon Guterrres, dans le centre du pays, il y a eu 109 attaques faisant 108 morts et 43 blessés. Sous nos yeux, le Mali, pays de dialogue, cher aux pères de l’indépendance, est incapable d’associer un dialogue fructueux.
Petit à petit, le pays est en train de sombrer. Le temps n’est-il pas venu pour les uns et les autres d’avoir pitié de la mémoire des victimes de toutes les crises, depuis les indépendances, pour s’engager à ne plus créer les conditions de nouvelles violences ? Le décor est planté pour de nouvelles tensions si les positions radicales au sommet de l’Etat continuent de prospérer. L’heure est très grave ! Un sursaut national est indispensable.