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Sortie de crise et unicité du Mali : La CEDEAO, UA, UE et ONU sont prêtes à intervenir au Nord, mais le CNDRE refuse
Publié le lundi 11 juin 2012   |  Le Combat




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La tournure des évènements de ces derniers jours sur la crise malienne laisse à désirer.

Alors que l’armée a fui le front du Nord pour se refugier au Sud et que le coup d’Etat du 22 mars dernier est venu accélérer la partition du pays en deux, le chef de la junte militaire continue de faire diversion avec la communauté internationale. Au moment où cette communauté est enfin prête à aider le Mali pour qu’il retrouve son intégrité territoriale, le CNRDRE récuse la décision des Chefs d’Etat de l’UA et de la CEDEAO quant à une intervention militaire au Mali. Face à cet entêtement du Capitaine Sanogo et son CNRDRE, la question que se posent aujourd’hui bon nombre de Maliens, c’est de savoir : que veut réellement le Capitaine Sanogo ?

Les déclarations du porte-parole du CNRDRE à Paris réfutant la décision des Chefs d’Etat de l’UEMOA réunis le jeudi dernier à Lomé (au Togo) pour l’envoi de troupes sous le couvert des Nations Unies pour une intervention militaire au Nord-Mali car selon lui, il faudra laisser le temps au Mali de faire un bilan de la situation afin de voir exactement de quoi le pays aura besoin, pour une probable intervention au Nord. Du coup, un communiqué officiel des organisations internationales, dont l’ONU, demande la dissolution immédiate du CNRDRE. Cette décision a mis le Capitaine Sanogo dans tous ses états car à ses yeux, toute décision qui devrait être prise sur le Mali doit forcément passer par lui. Pour la communauté internationale, après le coup des putschistes du 22 mars dernier, et suite aux pourparlers qui ont abouti à la remise en place de la Constitution et au retour à l’ordre constitutionnel, il n’est plus question pour elle de parler du CNRDRE car toutes les décisions se font désormais avec les nouvelles autorités du pays et non lui.

Mais le hic dans ce comportement du Capitaine Sanogo, c’est de savoir ce qu’il compte réellement faire du Mali, puisque lui-même avait justifié son coup d’Etat par le laxisme de l’ancien régime, quant à la gestion de la rébellion du Nord. Il a encore soutenu que l’armée malienne est mal formée et n’est pas du tout équipée. Alors question : pourquoi s’acharne-t-il à vouloir faire croire à la communauté internationale qu’il a une armée capable d’aller au front pour mettre fin à la crise ? Comment veut-il que cette communauté internationale puisse le croire si des manifestants arrivent à poser des actes d’agression sur la personne même du Président de la République intérimaire ; et cela, dans son propre Palais présidentiel ? Pourtant, le Palais présidentiel est l’endroit le mieux gardé et protégé du pays. Par quelle « baguette magique » le Capitaine Sanogo parviendra-t-il à galvaniser ses troupes pour qu’elles aient un moral assez fort pour repartir vers le front Nord qu’elles avaient déserté ? Avec les derniers accords passés entre lui et la CEDEOA et qui font de lui un ancien Chef d’Etat, il devrait normalement laisser les autorités conduire la transition afin de s’attaquer aux dossiers urgents du pays. Mais tel n’est pas le cas chez le Capitaine qui pense plutôt détenir le monopole de la violence avec des soldats acquis à sa cause. Mais l’histoire doit faire réfléchir le Capitaine Sanogo car des exemples font légion sur le continent où bien de personnalités ont été rattrapées par elle. Malgré la puissante force de frappe de l’ex-Président ivoirien Laurent Gbagbo, la communauté internationale avait eu raison de lui et en Côte d’ivoire, c’est la France seulement qui avait conduit les manœuvres.

En Libye, on sait comment Kadhafi a terminé. Pourtant, et Gbagbo et Kadhafi possédaient des armes et des hommes formés et équipés. Pourquoi vouloir une chose et son contraire ?

Le Capitaine Sanogo doit savoir que son entêtement à vouloir s’immiscer dans le processus de transition malienne « plombe » la bonne marche des institutions de la République car au jour d’aujourd’hui, les partenaires techniques et financiers ne sont pas prêts à accompagner financièrement le Mali tant que les militaires ne retourneront pas dans les casernes pour laisser le processus de transition suivre son cours normal. La lutte contre le terrorisme est le cheval de bataille des grandes puissances du monde, surtout les Etats Unis, la France et la Grande Bretagne. Alors, vouloir jouer au dur avec ces puissances, c’est vouloir raccourcir sa durée de vie. Ne serait-il pas plutôt sage, pour le Capitaine Sanogo, de laisser la communauté internationale apporter leur aide au Mali pour qu’on en finisse une fois pour toutes avec ces assaillants du Nord ? En tout cas, il devra « revoir ses copies » et savoir que la prise des régions du Nord lui incombe : il aura donc des comptes à rendre aux Maliens si jamais, de par ses agissements, la partie du Nord occupée par les bandits armés venait à obtenir son indépendance. On ne réforme pas une armée en seulement trois mois, voire même quatre : cela prend du temps et demande des moyens colossaux. Dans cette perspective d’unicité du pays, l’appui important est celui du Conseil de sécurité de l’ONU.

Pourquoi alors refuser la main tendue de la communauté internationale, surtout que la patience a des limites ?

Paul N’guessan

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