Excellence Monsieur le Président de la République, chef de l’Etat, Chef Suprême des armées,
Excellence Monsieur le Premier Ministre,
Excellences Madame, Messieurs les Présidents d’institution,
Excellences Mesdames, Messieurs les membres du Gouvernement,
Excellence Monsieur le Doyen honoraire, Général d’Armée Moussa Traoré,
Mesdames, Messieurs, mes frères et sœurs,
Ma présence en cette place s’explique par les liens du sang. Aussi, qu’il me soit donné d’introduire en remerciant mes cousins, Nouhoum Coulibaly, ses frères et sœurs, de m’avoir désigné porte-parole de la famille en cette douloureuse circonstance.
Il m’est question, il nous est question de rendre un dernier hommage à un homme : Colonel Ousmane Coulibaly, pour la nation malienne, Ba Coulibaly, pour les Sanois, Baba pour les Ségoviens et les Koulikorois, Papakoroba pour la famille ; un homme, un homme, différents noms, chaque nom étant chargé d’une forte symbolique.
Je ne parlerai pas de l’officier. D’autres mieux que moi sauront le faire. Je ne saurai cependant taire qu’en ce domaine, une expression rend compte de sa brillante carrière. Elle est : abnégation et dévouement au service de la Patrie.
Je ne parlerai pas de l’officier car Ousmane Coulibaly ne se limite pas à l’officier. Il a été administrateur et son nom reste encore gravé en lettres d’or dans le cœur de bon nombre de ses administrés. Il a été plénipotentiaire, et il n’a rien bradé des intérêts supérieurs de la Patrie au cours des négociations. Il a été plus, il a été, avec l’accord de ses supérieurs, conseiller militaire auprès d’un chef d’Etat ami, même si cela est peu su.
Mais encore une fois, d’autres que moi pourront parler avec plus d’aisance de ces différents aspects de sa vie.
Me faisant l’humble messager de la famille, je dirai la peine qui nous étreint : Ousmane Coulibaly, nous devons désormais nous faire à l’idée que nous ne pourrons plus, physiquement, sentir ta présence parmi nous, assis près de toi, autour de toi pour t’écouter et nous enrichir de tes conseils toujours pertinents.
Cependant, et je m’empresse de le dire, Ousmane Coulibaly, tu ne nous quittes pas car, ce que tu nous lègues triomphe de la mort ; ce que tu nous lègues, ce sont ces valeurs que sont : la générosité, le sens élevé de la fraternité, le souci des heureuses initiatives à concevoir face aux problèmes, en particulier, quand il est question de maintenir fermes les liens de parenté.
Jamais, Ousmane Coulibaly, tu n’as pas accepté que l’individualisme cloisonne les membres de la famille, cette famille que tu as refusée restreinte, que tu as voulue élargie à tous ceux qui, avec fierté peuvent se réclamer de toi, tant du côté paternel que du côté maternel : tu as été celui qui a su rassembler par-delà les préoccupations, par-delà les générations.
Ta générosité s’est étendue à tous : à tes frères et sœurs, à tes cousins et cousines, à tes enfants et petits-enfants. Elle a été sans limite, ta générosité ; elle a été si vaste que seul le Souverain-Maître-des-Mondes peut t’en faire juste rétribution. Et nous formulons le vœu qu’il en soit ainsi.
Le vide que tu laisses est immense, mais, le vide que tu laisses sera comblé car, de ton vivant, tu as su, comme l’enseigne la sagesse bamanan : « après la pluie, la rosée ». Tu as pris soin, avant de nous quitter, de tracer la voie. Tu as œuvré en cela, sans relâche, acceptant de te sacrifier sans te ménager, même quand, avec le poids des ans, tu eus à souffrir d’une santé fragilisée. Tu as agi ainsi uniquement pour que soient heureux tous ceux qui t’entourent. Nous nous engageons à ne pas nous écarter de cette voie.
Ousmane Coulibaly, tu as su te dévouer pour chacun, pour tous. Tu es parti en paix, avec toi-même et avec tous. Nous savons que n’as éprouvé de haine envers quiconque et que, par conséquent, tu as pardonné. A notre tour, nous te pardonnons et prions : que tu dormes en paix, Papakoroba.