SociétéKhefing Kanté, S.G du SYNTADE à propos de la grève de l’UNTM : «La base UNTM a lâché KATILÉ… Ce sont d’autres syndicats qui tentent de le sauver»
«Cette grève qui vient de s’achever avait deux objectifs essentiels : couvrir l’illégitimité de KATILÉ au SYNTADE qui n’a pas pris part au mouvement mais aussi et surtout, surfer sur la colère populaire… Nous comptons saisir le Bureau international du travail (BIT) et toutes les voies de recours demeurent exploitables … »
Il s’appelle KHEFING KANTÉ, Secrétaire général de la section syndicale des travailleurs de l’administration d’Etat (SYNTADE), Secrétaire général du comité syndical de L’ANPE. Lui et ses partisans n’ont pas pris part à la grève de 72 heures décrétées par l’UNTM. Il donne ici les raisons de cette abstention et évoque les profondes divergences au sein du SYNTADE. Interview !
Une partie non négligeable des Syndicats des travailleurs de l’administration d’Etat (SYNTADE) dont le vôtre n’a pas suivi le mot d’ordre de grève de 72 heures ? Peut-on en connaître les raisons ?
Je rappelle que nous avons été exclus par KATILE et son conseil d’amis depuis le 19 novembre 2018 à travers un abus de pouvoir. Donc mes militants et militantes ont décidé de ne pas accepter le mot d’ordre de l’UNTM car celle-ci a gardé le silence sur nos différentes requêtes depuis novembre 2018. Nous avions demandé à l’UNTM de trancher le litige. Mais aucune réaction de sa part.
Quel regard portez-vous sur cette grève de 72H de l’UNTM ?
En vérité, cette grève qui vient de s’achever avait deux objectifs essentiels : couvrir l’illégitimité de KATILE au SYNTADE qui n’a pas grevé mais aussi et surtout, surfer sur la colère populaire. Malheureusement, la base a lâché KATILE et ce sont d’autres syndicats nationaux qui tentent de le sauver. L’article 4 du SYNTADE définit clairement les sections qui composent le SYNTADE [lire encadré]. Et celles-ci n’ont pas pris part à la grève. Ce qui prouve à suffisance l’impopularité de KATILE.
On vous accuse, à tort ou à raison, de rouler pour le régime politique en place. Raison pour laquelle, votre tendance au sein de l’administration d’Etat n’a pas respecté le mot d’ordre. Que répondez-vous à dos détracteurs ?
Cette question me fait sourire car je ne roule que pour mes militants et militantes que ces accusateurs craignent
Il nous revient qu’un différend oppose certaines sections du SYNTADE au point que celles-ci ne reconnaissent pas l’équipe sortante ? Que s’est-il passé ? Comment en êtes-vous arrivés-là ?
Ce différend est consécutif aux conditions et critères subjectifs imposés abusivement par le secrétaire général sortant du SYNTADE dont le mandat est épuisé depuis le mois de juin 2018. Ses conditions et critères imposés violent nos statuts et règlements intérieurs. D’abord il n’avait plus qualité à agir seul au nom du SYNTADE.
Ensuite sa lettre de convocation ne respecte pas le délai de convocation conformément à l’article 06 de nos statuts qui dispose que le congrès a lieu tous les 5 ans. La date, le lieu, l’ordre du jour sont communiqués aux sections. Je rappelle qu’il a violé les articles 05, 06, 15, 16, 17 et suivants de ces statuts [lire encadré].
Vous reconnaissez-vous dans les présentes revendications de l’UNTM ?
Ces doléances sont fantaisistes et taillées sur mesure pour des raisons subjectives car ne sont pas le résultat d’une concertation de nos bases respectives et qui ne se reconnaissent pas dans ces revendications populistes et démagogiques. Comment l’union nationale des travailleurs maliens peut se permettre d’inclure dans un cahier des charges : «le recrutement des chômeurs» ? Depuis quand des chômeurs sont affiliés à la centrale syndicale ?
Seriez-vous dans la logique d’un autre mouvement de grève indépendante de celle de KATILE ?
Le rôle fondamental d’un syndicat responsable est et demeure le dialogue et c’est dans ce cadre que nous avons placé notre mandat. La grève n’est pas un objectif mais la satisfaction des intérêts moraux et matériels de nos syndiqués. Nos doléances seront soumises aux autorités compétentes afin d’asseoir les mécanismes de ce dialogue social.
Néanmoins, permettez-moi de vous signaler que nous allons bientôt demandé au gouvernement de suspendre les décrets de nomination de tous ceux qui sont représentés dans nos conseils d’administration car KATILE nous a exclus abusivement en attendant la résolution de la crise du SYNTADE.
A quand le prochain congrès du SYNTADE et de l’UNTM ?
Je rappelle que des actions sont en cours pour annuler le conseil d’amis au nom des travailleurs du désormais ancien secrétaire général du SYNTADE. Les résultats de ces actions conditionneront notre attitude vers l’organisation d’un congrès statutaire. Je précise que le mandat de l’UNTM finit en mars 2019. Son congrès a lieu tous les 5 ans. Le dernier congrès qui l’a élu au SYNTADE a eu lieu le 27 juin 2013. Et c’est en mars 2014 que le dernier congrès de l’UNTM a eu lieu.
Il existerait de profondes divergences entre les différentes parties à ce sujet. Que reprochez-vous à l’équipe du secrétaire général sortant ?
Les reproches au bureau sortant sont multiples et variés. Ce que je reproche personnellement à KATILE c’est de se faire guider par une seule personne. Le nommé Ousmane TRAORÉ demeure sa boussole et son Directeur de conscience. Et à propos de sa gestion syndicale, sa légèreté, son amateurisme, et sa propension à ignorer les textes. Enfin, il favorise les minorités syndicales au détriment de la vraie majorité. Le cas de la caisse malienne de sécurité sociale frappe à l’œil nu. Il n’a jamais accepté la contestation ou un avis contraire. Son silence et son apparence calme cachent la vraie personnalité de l’homme.
Etes-vous candidat au compte du SYNTADE et par extension de l’UNTM ?
Notre section avait déjà porté notre candidature au poste de secrétaire général du SYNTADE au cours des préparatifs du 13ème congrès du SYNTADE depuis bien avant le 15 novembre 2018.
A quelles conditions accepteriez-vous un éventuel consensus ?
Depuis les travaux de commissions, nous avons dénoncé les manquements et irrégularités constatée par rapport à l’organisation du congrès. Aujourd’hui, nous réclamons et exigeons l’organisation d’un congrès statutaire du SYNTADE dans le strict respect des statuts et règlements intérieurs. La seule et unique solution est d’organiser des élections crédibles et transparentes.
Envisagez-vous des actions en justice ?
Toutes les voies de recours demeurent exploitables ! Néanmoins, je rappelle que nous comptons saisir le Bureau international du travail (BIT).
Un message à faire passer aux travailleurs de l’Administration d’Etat ?
J’invite les travailleurs Maliens à la réflexion et à la retenue. Car chacun et chacune se doit de préserver les textes qui organisent son travail.
Propos recueillis par B.S. Diarra
12ème Congrès Ordinaire du SYNTADE – STATUTS –
TITRE II ORGANISATION ET ADMINISTRATION
Article 4 : Le SYNTADE regroupe en son sein les travailleurs des administrations d’Etat organisés en Section Nationales qui sont :
Section Nationale des services l’Administration Générale
Section de la justice
Section du Trésor
Section des Douanes
Section des Services Municipaux
Section de l’Institut National de la Prévoyance Sociale et de la caisse nationale d’assurance malade
Section du plan et de statistique
Section du Commerce et de la Concurrence
Section des Affaires Etrangères et des Maliens de l’Extérieur
Section des Travailleurs Civils des Forces Armées et des anciens Combattants
Section des Impôts
Section de la Police Nationale
Section des Finances
Section des Institutions de la République
Section de la Protection Civile
Section des domaines de l’Etat.
Article 5 : L e Congrès est l’instance suprême du Syndicat National des Travailleurs des Administration d’Etat.
Sont membres du Congrès
les membres du conseil national
les délégués élus des sections syndicales
les délégués élus des divisions locales
Article 6 : Le congrès a lieu tous les cinq (5) ans. La date le lieu et l’ordre du jour sont communiqués aux Sections Nationales et aux Divisions Locales un (1) mois à l’avance tandis que les rapports sont transmis deux (2) mois à l’avance.
TITRE III – DES DÉLÉGUÉS AU CONGRÈS
Article15 : Les délégués au congre sont élus par les organisations membres (sections nationales et divisions locales) a raison d’un délégué pour cinquante membres ou fraction de cinquante à jour dans le paiement et leur cotisation.
Article16 : Durant des inters sessions le syndicat national des travailleurs des Administrations d’Etat est dirigé par le Conseil national compose (7) délégués par section national et deux (2) délégués par division locale.