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Tribunal de grande instance de la commune V de Bamako : 422 cas de divorces enregistrés en 2017 contre 431 pour 2016
Publié le mardi 15 janvier 2019  |  Le Pays
Célébration
© aBamako.com par Momo
Célébration du mariage de Mr Boulan Barro et Fada Dramé
Bamako le 26 avril 2015 la cérémonie de célébration du mariage de Mr Boulan Barro et Fada Dramé a eu lieu a la mairie de Badalabougou
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Partant des statistiques obtenues, des dizaines de mariages sont célébrés chaque semaine à Bamako par les différents centres d’état civil. Malheureusement, il ressort des constats que la plupart de ces mariages sont dissouts juste quelques ans après leur consommation. Préoccupés de l’ampleur de cette situation, nous avons approché, le jeudi 10 janvier 2019, Hamidou Sissoko, juge au tribunal de grande instance de la commune V qui nous a éclaircis sur la problématique. Après avoir évoqué les causes des nombreux divorces, le juge nous a fait part de la statistique des cas de divorces de 2017 qui est de 422 contre 431 pour 2016.
Chaque semaine que Dieu fait, dans la ville des trois caïmans, des fortes mobilisations sont effectuées dans les familles, quartiers, mosquées ainsi que dans les différents centres d’état civil pour la célébration des mariages. Mais le problème, c’est que la plupart de ces mariages ne dépassent pas cinq ou six ans. Or, contrairement aux formes de mariage que faisaient nos ancêtres, ce sont les mariés qui se disent prêts et consentants pour leur union pour le pire et le meilleur aujourd’hui. La question qui se pose est de savoir pourquoi ces mariages célébrés sur la base du consentement des époux ne peuvent pas durer autant qu’on le souhaite ? En  réponse à cette question, le juge Hamidou Sissoko nous précise que ces faits restent tributaires à la démission des parents dans les familles, la mauvaise éducation des gens, la démission des époux face aux difficultés de la vie ainsi que la démission de nos sociétés qui ont perdu leur rôle régalien d’antan. Selon lui, le mariage est un acte par lequel deux personnes prennent l’engagement de s’unir pour le pire et le meilleur. Cela, dit-il, « La bible nous en dit long ainsi que le coran ». Mais partant de la définition donnée par le président du Haut conseil Islamique du Mali, Mahmoud Dicko, le mariage n’est pas laïc, il n’est pas seulement social, mais constitue une union entre deux êtres au nom d’Allah. Propos également appuyé par le pasteur André Thera de l’église évangélique baptiste de Niamakoro, pour qui le mariage est un engagement sacré, une des premières institutions divines qui constituent la base des sociétés. En termes de mariage et suivant la règle du concept malien, suite au consentement donné par l’homme et la femme, le reste du processus à suivre est fait par l’intermédiaire d’un homme de caste ou une autre personne librement choisie par le camp de l’homme pour des messages à transmettre aux familles des deux personnes concernées par le mariage. Ce, à l’aide de 10 noix de cola, dont 6 noix blanches qui signifient la dignité et 4 noix rouges qui signifient les moments de troubles. Choses qui sont fréquemment ignorées par les parents a posteriori les mariés, nous raconte un homme de caste. Ainsi, selon le juge Sissoko, courant 2016, 431 cas de divorces ont été recensés au tribunal de grande instance de la commune V dont 115 ont été malheureusement faits à l’initiative des hommes et 316 effectués à l’initiative des femmes. Quant aux divorces de 2017, il a fait savoir que 422 cas ont été également recensés. Pourtant, précise également un homme de caste, le divorce a été toujours banni par les règles coutumières de nos ancêtres. À tel point, ajoute-t-il, que ceux-ci n’acceptaient jamais de faire, un divorce à l’intérieur du village. C’est conscient de la gravité de faire divorcer des mariés, précise-t-il, que cet acte se faisait hors du village, et l’arbre sous lequel il se faisait ne survivait pas, a-t-il martelé. Sur la question, l’imam Dicko explique que le divorce est la pire des choses qu’on a pu autoriser dans nos sociétés. C’est une malédiction et n’est pas du tout une bonne chose dans une quelconque société, martèle-t-il. Dans l’optique d’éviter à défaut de réduire les cas de divorces, un centre a été ouvert et qui commence d’après les informations reçues, à porter ses fruits.  Ichaka Camara, conseiller municipal en commune V, évoque la portée grandiose dudit centre : « L’ouverture du Centre d’Écoute et de Conseils des Nouveaux et Futurs Mariés a permis de trouver des solutions idoines aux problèmes de plus de 200 époux qui étaient en situation de détresse ». En revanche, il convient de retenir que l’une des règles de base du mariage est la fidélité et le respect passant par la confiance et surtout l’amour qui ont tendance à disparaître dans nos foyers respectifs. Chose qui nous incite à dire aux hommes et femmes que le mariage est sacré et ne doit pas être fait sur la base d’argent et sans amour.
Mamadou Diarra
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