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Interpellation du gouvernement : « Nous n’avons aucune responsabilité dans le délitement de l’Etat»… «… Nous essayons de reconstruire notre pays sur la base d’une gouvernance rénovée, démocratique et républicaine ».
Publié le mardi 15 janvier 2019  |  Le Témoin
2ème
© aBamako.com par A S
2ème Congrès ordinaire du partir ASMA - CFP
Le Palais de la culture a abrité, le 29 Décembre 2018, le 2ème Congrès ordinaire du partir ASMA - CFP. Photo: Soumeylou Boubèye Maiga
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C’est par ces mots, entre autres, que le premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga et son gouvernement ont affronté l’épreuve de l’interpellation des élus de la Nation, le 7 janvier dernier, pour apporter des réponses sur la situation sécuritaire du centre devenue plus préoccupante depuis l’attaque de Koulogon, le 1er janvier dernier et son lourd bilan de 37 Peuls tués, de nombreux blessés et des maisons incendiées. L’attaque est attribuée aux Dozos qui, en l’absence de l’Etat, dictent leurs lois aux populations. En tout état de cause, au septentrion qui a presque échappé au contrôle de l’Etat malien, vient s’ajouter la quasi-totalité du centre du pays où l’insécurité s’est installée. Les populations du centre, notamment la région de Mopti ainsi qu’une bonne partie de la région de Ségou et de Kolulikoro subissent toutes sortes de menaces : plus de foires hebdomadaires, pas d’activités agricoles, etc. On compte au jour d’aujourd’hui environ 80 villages rayés de la carte, des centaines d’écoles fermées et autant de morts, des milliers de blessés graves. Bref, malgré l’affectation de 25% du budget nationale aux secteurs de la Défense et de la Sécurité, la défaillance sécuritaire du Mali reste sans commune mesure.

On s’attendait donc un débat houleux après que le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Général Salif Traoré, et celui de la Défense, Pr. Tiémoko Sangaré, ont successivement boudé les questions orales du député de l’opposition Brehima Bérédogo sur la même question. Et au terme de l’exercice, on peut dire que le débat aura tenu toutes ses promesses. Et pour cause, le chef de l’exécutif a reçu comme cadeau de nouvel an qu’une kyrielle de questions de la part des représentants du peuple fortement préoccupés par les solutions et moyens préconisés par le Gouvernement pour venir à bout de l’insécurité au centre ce qu’il fait pour dissoudre les milices. Comme pour s’assurer de l’utilisation des 25% alloué à la défense et la sécurité du pays, l’intérêt des députés aura porté sur la capacité humaine et matérielle des forces armées et de sécurité à faire face à l’insécurité.



En réplique, Soumeylou Boubèye Maiga a rappelé qu’en 2018 l’Etat a déployé 13 000 hommes dans les régions du Centre, notamment à Mopti et à Ségou. Concernant le désarmement de la société civile, il dira que dans le cadre du Programme de Désarmement pour la Réduction de la Violence Communautaire, près de 444 armes ont été récupérées en 5 ème Région, avant d’admettre qu’on ne peut dans le contexte actuel du Mali garantir zéro démilitarisation de la société civile.

Pour les solutions et moyens que préconise le Gouvernement pour venir à bout de cette insécurité, SBM a assuré que l’Etat va continuer à renforcer sa présence militaire sur le terrain, accroitre les moyens mis à la disposition des forces y compris sur le fleuve. Il sera aussi question pour l’Etat de disposer de plus de mobilité et d’efficacité tout en renforçant sa présence administrative et judiciaire. Et, pour ce faire, les effectifs des forces de défense et sécurité seront revus à la hausse grâce au recrutement de 600 jeunes des régions de Ségou et Mopti, 300 à Sikasso, Kayes Koulikoro et Bamako annonce le chef de Gouvernement.



Dans la même veine, l’action militaire sera consolidée par la création d’espaces de rencontres, de dialogue de cohésion afin de recréer le lien de confiance entre les communautés et entre les citoyens et l’Etat, restaurer la paix et travailler au retour progressif de l’administration dans les régions concernées.

Le Premier ministre a tenu par ailleurs que l’Etat ne fait aucun parti-pris n’a dans le conflit du centre, qu’il refuse en même de qualifier d’intercommunautaire.

Face à la détérioration désastreuse de la cohésion sociale au centre du pays, il a en outre martelé, parlant de son gouvernement : « Nous avons aucune responsabilité dans le délitement de l’Etat». Selon le premier ministre, un acteur du mouvement démocratique ayant dirigé la sécurité d’Etat d’Alpha Oumar Konaré et la diplomatie malienne d’ATT, «un processus progressif de délitement de l’Etat» s’est produit sur 20 ans au moins. « Historiquement, tout le monde sait comment ça s’est passé et quels sont les élites qui ont été compromis dans l’expansion que les groupes terroristes et de réseaux mafieux ont eu dans notre pays », s’est défendu le PM. Et d’ajouter que « Nous essayons de reconstruire notre pays sur la base d’une gouvernance rénovée, démocratique et républicaine». Cette gouvernance, selon lui, ne peut se consolider que dans le temps et dans la durée, avec comme priorité de protéger les populations, d’engager une lutte sans concession et sans faiblesse contre tous les leaders de mouvements djihadistes et terroristes et les responsables principaux de la situation actuelle.





Amidou Keita
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