Dans son rapport bilan publié sur son site le samedi 12 janvier 2019 par son état-major, la force Barkhane fait état de ses nombreuses actions entreprises en 2018. Au rang de ces actions se figurent celles militaires, civiles, voire humanitaires. Ce document décrit également les missions ainsi que les zones couvertes par cette force.
Comme à l’accoutumée, une nouvelle année constitue le lieu d’évaluation des actions entreprises dans l’année précédente afin de corriger les lacunes pour le plein succès des actions. Surtout s’il est vrai que toute connaissance évolue à travers la correction instantanée des erreurs. Cela, toutes les entreprises, les organisations gouvernementales et non gouvernementales l’ont compris. C’est pourquoi les rapports ne cessent de tomber à la fin de chaque année voire au début du Nouvel An.
Barkhane n’est pas en marge de cette logique. Samedi 12 janvier 2019, cette force française présente dans maints pays du sahel a fait paraitre un document majeur sur son site servant de bilan des importantes actions qu’elle a mené conjointement avec les armées locales dans des zones sahéliennes. « Une série d’opérations conduites aux côtés des forces nationales des pays du G5 Sahel a permis de porter des coups sévères à l’adversaire djihadiste », lit-on dans ledit document signé par son état-major. Ces actions ont permis la neutralisation de trois chefs de la Katiba. Il s’agit de la Katiba Macina, de la Katiba 3 A et de la Katiba Al Mourabitoune.
Outre cela, ces actions entreprises ont permis de mettre hors d’état de nuire des chefs de groupes ainsi que des logisticiens de l’état islamique au grand Sahara (EIGS), lit-on dans le document. Aux dires de la force Barkhane, ces actions ont été importantes dans la mesure où elles ont permis de désorganiser plusieurs groupes terroristes et partant d’encourager les forces armées maliennes et nigériennes dans leur volonté de restauration de la sécurité dans leur contrée voire dans le Sahel.
En 2018, le nombre d’opérations menées par les groupements de la force Barkhane s’élève à 120. La réussite de ces opérations reste tributaire aux appuis aériens notamment des M2000, C135, C130, C160, ATL2 et des drones REAPER. Ajoutés à ceux-ci, les appuis aéroterrestres à travers l’utilisation du Tigre, de la Gazelle, du NH90, du Cougar et Puma. Les acteurs et capteurs du renseignement n’ont pas également été oubliés.
Outre l’accompagnement des partenaires britannique, espagnol et estonien, souligne Barkhane, en 2018, la contribution américaine n’a nullement fait défaut. Toujours dans le cadre de l’accompagnement, Barkhane souligne son appui aux forces du G5 Sahel notamment à travers le renforcement des instructions opérationnelles dans divers domaines comme instruction au tir, coordination des feux, sauvetage au combat, lutte contre les engins explosifs improvisés.
De 2014 à 2018, 8700 soldats ont ainsi reçu des formations. Outre ces formations, chaque compagnie du G5 Sahel (Mali, Burkina-Faso et Niger) ont reçu trois Pickups avec leur armement, quatre véhicules lourds et du matériels de transmission, apprend-on de ce document.
Du côté des populations, Barkhane a apporté également son soutien en termes d’appui médical. Du début de l’opération Barkhane jusqu’en 2018, cette force a ainsi effectué 70 consultations et 300 soins par jour au Niger, au Mali et au Tchad. Parlant de ces gestes fortement humanitaires se figure également la réalisation de 70 projets civilo-militaires en 2018 comme la création d’un maraîchage à In Délimane, la rénovation de la laiterie de Ménaka.
« En 2019 l’opération Barkhane poursuivra ses efforts pour faire progresser de manière tangible le processus de paix, accentuer la lutte contre les GAT pour les mettre à portée des forces de sécurité locales, entraîner l’ensemble de ces forces vers une plus grande autonomisation, et concourir à la mise en place des actions de développement et au retour de la gouvernance au profit des populations », lit-on dans ce rapport bilan. Ces efforts se feront en mémoire des soldats de la force tombés en 2018. Il s’agit de l’adjudant Emilien Mougin, le maréchal des logis Thimoté Dernoncourt, le caporal Abdelatif Rafik et le brigadier-chef Karim El Arabi.
Rappelons que l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle est composée des armées françaises appuyées par les forces du G5 Sahel. Cette force regroupe près de 4 500 militaires. Sa mission vise à lutter contre le terrorisme dans les zones de la bande Sahelo-Saharienne : Mali, Burkina-Faso, Mauritanie, Niger et Tchad.