La semaine dernière, les Maliens ont été stupéfaits de lire l’interview de Monsieur Ibrahim Boubacar Keita dans Jeune Afrique. Non pas qu’une interview de IBK dans JA constitue en soi un évènement sortant de l’ordinaire, mais davantage parce que les lecteurs ont découvert que celui qui prétend être le seul digne d’être élu président du Mali, n’a en fait rien retenu des enseignements des récents évènements tragiques que ce pays a connus. Un lecteur s’en émeut et réagit.
C’est avec curiosité et stupeur que j’ai parcouru l’interview que Monsieur Ibrahim Boubacar Keïta a accordée au magazine Jeune Afrique, en son numéro 2737 du 23 au 29 juin 2013. Curiosité tout d’abord car Monsieur Keïta est présenté comme l’un des principaux candidats à l’élection présidentielle prévue le 28 juillet prochain. Il est en effet toujours instructif d’en savoir plus sur les candidats qui souhaitent diriger notre pays se relevant à peine d’une période trouble. Stupeur ensuite car au fil des réponses de Monsieur Keïta, je découvrais une personne qui peinait à dissimuler son ego surdimensionné. Mais plus grave, sous des dehors républicains, je découvrais en fait un partisan du chaos.
Un nombrilisme effarant !
Monsieur Keïta semble penser que le monde tourne autour de sa personne au lieu d’être tourné vers les autres, caractéristique indispensable d’un chef. Depuis des semaines, il nous rabâche les oreilles avec de prétendus sacrifices derrière sa maison. Mais, mieux, lui est trop intelligent pour y accorder de l’importance mais je cite : «son petit personnel» en est trouble…..no comment ! Quel langage, Louis XVI de Sébénicoro nous traiterait-il également de petit peuple ??
Tout le monde a constaté qu’il a condamné le coup d’Etat… du bout des lèvres. Il a intégré le FRD, mais c’était pour en sortir à la première occasion ! Il affirme avoir désavoué ses partisans qui ont participé à la manifestation de janvier 2013 aux côtés de la COPAM. Fort bien, mais un président de parti qui ne tient pas ses troupes, pourra-t-il tenir une nation entière ??
Il affirme ne pas avoir été inquiété par la junte parce que, je cite : «il n’y avait pas lieu». Il y a avait donc lieu, selon lui, d’arrêter arbitrairement Soumaïla Cissé, Modibo Sidibé et autres…Un démocrate digne de ce nom condamnerait ces atteintes aux libertés ; mais non, Monsieur Keita ne s’en offusque point…
Enfin, il se dit le plus démuni des principaux candidats. Alors je me demande quelles sont les informations qu’il détient sur ses concurrents que nous n’avons pas, qu’il les mette sur la place publique. Mais quand, on est pauvre, on ne s’offre pas une des agences majors régionales de communication, ce que Monsieur Keita vient de faire ! Et s’il est si sûr de lui pourquoi n’effectue-t-il pas une déclaration de patrimoine de sa nomination comme Premier Ministre à aujourd’hui. Je lui rappelle que son cadet Moussa Mara, qui n’a pas manqué de le «terrasser», s’est, lui, plié à cet exercice. Les électeurs (ce «petit personnel» si facilement impressionnable) risquent de se souvenir des propos peu flatteurs du «châtelain» de Sébénicoro.