Dans notre Mali en perte de repère, tout devient matière à ruée vers l’or ; tout devient matière à récupération à des fins mercantilistes. Malheureusement, la crise du Centre ne déroge pas à cet affligeant constat. La société civile perçue comme tel, n’émerge pas particulièrement au-dessus de cette vague d’opportunisme en tout genre. Ainsi, ses propositions de sortie de crise sont à envisager sous un double prisme.
D’abord, en préconisant que toutes les mesures à prendre doivent l’être par l’État, les organisations de la société civile mettent ce dernier face à sa mission régalienne de protection des personnes et des biens. Mais, en concevant l’État comme un pouvoir politique, un territoire, une population, dont est membre la société civile, tout Malien est interpellé par ce qui se passe au Centre.
Ensuite, il faut souligner la fuite de responsabilité de cette société civile qui ne semble pas estimer avoir à jouer un rôle de premier ordre.
Aussi, l’indigence de ses propositions de sortie de crise qui ne sortent aucunement des sentiers battus interroge sur les motivations inavouées de son intérêt presque soudain pour cette question qui préoccupe à tous les niveaux. Le radotage est évident et improductif.
La crise au Centre n’est pas une vache laitière comme voudraient en jouir certains agents de l’étranger reconnaissables à leur suprême pyromanie. Il ne s’agit pas d’un fonds de commerce. Elle n’est que l’expression de l’échec de notre vivre ensemble multiséculaire. La réponse réside moins dans le bradage d’un État qui assume sa faillite, à certains égards, que dans un sursaut collectif dénué de tout calcul mesquin. Le vrai combat serait alors de raffermir les assises de notre cohésion sociale. Parce que si le lézard s’introduit dans une fissure, c’est que le mur n’est pas resté soudé.