Les essenceries de Dia Négoce sont aujourd’hui la cible de braqueurs. Deux stations ont été attaquées en quelques jours seulement et les recettes emportées. Face à cette insécurité devenue très inquiétante, il est important que le ministère de la Sécurité et de la Protection civile prenne des dispositions afin de renforcer la sécurité des populations et de leurs biens dans le district de Bamako. Et la Direction de Dia Négoce doit également mettre en place un dispositif sécuritaire, surtout pendant la nuit, au niveau des différentes stations-services.
L’année 2019 commence très mal pour la Direction générale de Dia Négoce, spécialisée dans la vente des hydrocarbures. Deux de ses stations de services viennent d’être attaquées par des bandits armés en l’espace de deux jours seulement. Il s’agit des essenceries de Banankabougou et de Missabougou.
Le braquage de la station de Banankabougou s’est déroulé dans la nuit du dimanche au lundi 14 janvier, aux environs de 4 heures du matin, par deux bandits. D’après les témoignages, ils étaient sur une moto Djakarta, armés et cagoulés. Sur place, ils ont trouvé l’un des pompistes du nom de Michel Coulibaly, qui explique : ” Il s’agit de deux hommes, l’un est plus gros que l’autre. Ils m’ont menacé qu’ils vont tirer sur moi si jamais je ne montrais pas où se trouvait l’argent. J’avais dans ma poche toute la recette du jour d’un montant de 205 000 Fcfa. Sans chercher à comprendre, ils l’ont prise. Mon collègue, Samuel Tangara, se reposait dans le bureau. Ils l’ont menacé lui aussi de donner tout l’argent. Il avait sur lui 215 000 Fcfa ” précise-t-il.
En tout et pour tout, les deux braqueurs ont emporté de 420 000 Fcfa plus un téléphone portable. Avant de quitter les lieux, ils ont fermé à clé le bureau sur les deux pompistes. Malheureusement, le gardien était dans l’impossibilité de réagir. Et personne ne sait où est parti le gardien. ” Quand ils ont fini leur opération, ils ont fermé la porte du bureau sur nous. Il fallait qu’un client arrive pour nous ouvrir la porte. C’était vraiment incroyable “, nous a confié l’un des pompistes.
Informé de cette situation, le gérant de la station, Nouhoum Coulibaly, a fait une déclaration au niveau du Commissariat du 7ème arrondissement dont les agents de la Brigade de recherches ont été dépêchés par le Commissaire pour constater les faits. ” Vous savez, nous travaillons 24 h/ 24. Et nous vendons beaucoup plus la nuit. Ce qui fait que nous attendons le matin pour faire la situation avec nos pompistes. Nous avons aussi un gardien, malheureusement, qui n’est pas aussi armé. Donc, il est difficile pour lui de se défendre face à une telle situation. Malgré tout, nous allons désormais prendre des mesures idoines pour faire face à cette insécurité très inquiétante au niveau de la ville ” dira-t-il.
48 heures après, une autre station-service de Dia Négoce à Missabougou a subi la même situation que celle de Banankabougou. Cette opération s’est déroulée dans la nuit du mardi au mercredi aux environs de 3 h 20 mn. C’est le même scénario qui s’est produit. Deux bandits sur une moto Djakarta se sont présentés devant la station faisant semblant de prendre du carburant. Les pompistes pensaient que c’était plutôt des clients ordinaires, djadja, c’étaient des braqueurs ! Du coup, ils ont soutiré l’argent que les pompistes avaient sur eux. Si l’un des pompistes du nom de Bréhima Traoré avait sur lui 34 220 Fcfa, son second, Ibrahim Niangaly, n’avait que 27 430 Fcfa. Ce qui fait la somme de 61 650 Fcfa.
Quelques minutes après l’opération, le gérant du nom de Kéfan Coulibaly a été informé par ses agents. Là aussi, une déclaration a été déposée au Commissariat du 13ème Arrondissement où le Commissaire Ibrahim Togola a dépêché ses agents en les sommant de tout faire pour mettre la main sur ces bandits.
On se rappelle qu’en décembre 2018, la station-service de Dia Négoce à Yirimadio a été victime d’un tel braquage par des bandits.
La question qui est sur toutes les lèvres est de savoir : pourquoi seulement les stations de Dia Négoce sont aujourd’hui la cible des bandits ? Y a-t-elle une complicité entre ces malfrats et certains agents du service ?
En tout cas, la Direction générale a convoqué, mercredi dernier, une réunion d’urgence pour faire face à ces attaques.