BAMAKO, 11 juin 2012 (AFP) - Une journaliste de la chaîne de télévision française TF1 qui se rendait dimanche dans le Nord du Mali en a été empêchée "pour des raisons de sécurité" avant d`être refoulée vers Bamako pour rejoindre la France, a appris l`AFP lundi de source policière.
"Nos services ont, pour des raisons de sécurité, empêché Mme Liseron Boudoul, journaliste française de TF1, de continuer la route pour le Nord du Mali, zone actuellement très dangereuse", a affirmé un responsable de la direction nationale de la police.
"Nos services ont stoppé Mme Liseron Boudoul à San (480 km au nord de Bamako). Elle a déclaré qu`elle allait dans un camp de réfugiés. Mais pour nous, elle allait dans le Nord aux mains des groupes armés. Nos agents ont refoulé la journaliste à Bamako contre son gré. Elle a été entendue et elle est rentrée en France dimanche soir", a indiqué la même source.
L`inspecteur de police Oumar Diarra de la brigade d`investigation judiciaire de Bamako (BIJ) a confirmé l`information, ajoutant que la journaliste française a été "verbalement très violente" avec des agents de police. Cette dernière information n`a pas été confirmée de source indépendante.
Une source aéroportuaire malienne a confirmé à l`AFP que la journaliste a quitté dimanche soir Bamako pour Paris. "Sur sa fiche de police, il est bien indiqué +journaliste+ avec date et lieu de naissance", a précisé la même source.
La journaliste "n`a contrevenu à aucune règle", a réagi à Paris Antoine Guélaud, directeur de la rédaction de TF1. Selon lui, elle n`a pas été "verbalement très violente". Il y a plutôt eu "un vif échange entre elle et les policiers parce que ces derniers lui avaient confisqué son matériel et son passeport".
Elle s`est rendue au Mali pour réaliser plusieurs reportages sur l`aide humanitaire et les familles de réfugiés, a ajouté M. Guélaud.
L`organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait récemment menacé de s`en prendre aux journalistes étrangers qui envisageaient de se rendre dans le nord du Mali.
Le coup d`Etat militaire qui a renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré à Bamako, a accéléré la chute de cette immense région désertique aux mains du Mouvement national de libération de l`Azawad (MNLA, rébellion touareg) et surtout du mouvement islamiste Ansar Dine et de son allié Aqmi qui retient en otage six Français dans le Sahel.