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Armée Malienne d’hier à Aujourd’hui: Hier à la gloire aujourd’hui en quête de confiance
Publié le dimanche 20 janvier 2019  |  le clairon
Armée
© Autre presse par DR
Armée
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Armée malienne : une histoire, des légendes et des faits !!! L’histoire de l’armée malienne remonte aux grands empires et royaumes dans la nuit des temps.
De grands noms survivent au temps. Soundjata, Samory Touré, Da Monzon Diarra, firun, Bazani, Koumi Diocé, entres autres, ont marqué ces époques-là.


Hier la gloire et la fierté nationale, l’armée se retrouve aujourd’hui d’une problématique
nationale. A tort ou à raison ! de nos jours, la question sécuritaire est prenante.
notamment le terrorisme et le conflit intercommunautaire au centre du pays constituent une préoccupation majeure. L’opinion semble ne pas comprendre : l’etat a consentis des
efforts inouïs au profit des FAMa, mais pour autant, les attaques se dénombrent en continu. s’y
ajoute la présence de forces étrangèressur notre territoire. des argumentssuffisants pour conclure, dans un esprit comparatif, que l’armée d’hier est plus méritante que celle d’aujourd’hui.
Le Clairon analyse pour vous.

nul doute que l’armée du Mali ravit la vedette de nos jours. environnement sociopolitique et
sécuritaire oblige. Les uns la qualifient de tous les noms d’oiseaux. Les autres, les plus avertis
assurément et les moins nombreux, lui accordent crédit. Global Fire power, sur malijet du 28
décembre 2018, la classe 25ème africaine et 117ème mondiale au rang des puissances militaires.
une analyse diachronique s’appuyant sur le contexte sociopolitique, économique, sécuritaire
et géopolitique pourrait permettre d’édifier sur l’état de notre outil de défense nationale. il ne s’agit pas de justifier, mais d’expliquer en vue de contribuer à une meilleure compréhension de l’opinion.
Nationalisme et contexte sécuritaire classique

A l’indépendance, le pays développe un nationalisme outrancier. toute l’éducation y concourt. Les milices y veillent dans les agglomérations ; l’armée assure la protection au de-là. Le contexte
d’intervention militaire était alors classique. L’ennemi était généralement assez clairement et pré- cisément identifié, avec une aire d’évolution et d’action géographiquement déterminée. très
généralement, pendant cette époque-là, il s’agissait de guerre entre différents etats, loin des
populations. dans un tel environnement l’armée malienne s’est superbement illustrée. ses moyens et équi- pements s’y adaptaient. Les conflits frontaliers ont servi d’occasion d’expression et de démons- tration de la puissance de l’armée du Mali. La victoire fournit toujours un motif de fierté, de moti- vation et de bonheur, résume le chef de bataillon à la retraire Abdahamane traoré. Aussi, les acteurs de l’époque étaient-ils assez motivés et engagés. Les armes, les équipements et toutes les stratégies militaires participaient de cette distanciation. il s’agissait d’attaquer et de détruire à dis- tance. L’artillerie et l’aviation pouvaient apporter une détermination certaine dans la victoire.

Une période glorieuse de l’indépendance au Programme d’ajustement structurel (PAS)
Capable de se déployer à distance, avec une force de frappe redoutable (artillerie, avions de
chasses Mig, 17, 21 etc.), l’armée malienne était redoutable dans la sous-région. Alors qu’elle
constituait encore, l’armée malienne n’eut aucune difficulté à anéantir une rébellion déclenchée
le 29 novembre 1963 au nord du pays. La jeune armée, encore embryonnaire était composée de
soldats‘’fonceurs’’,selon l’expression du chef de bataillon à la retraite Abdrahamane traoré. A l’époque, l’on notait la détermination, la volonté mais surtout l’esprit et l’idée de ne pas donner une
moindre occasion à un quelconque détracteur de cracher sur l’outil de défense et partant sur la
réelle capacité de gouvernance politique. toute velléité sécessionniste fut assez vite annihilée.
il est aussi important de noter qu’à l’époque, les entraves ou obstacles aux opérations militaires n’étaient aussi puissants et diversifiés comme cela est de mise actuellement. A cela, l’on doit
ajouter le faible équipement des irrédentistes d’alors. en effet, les acteurs de la première rébellion au nord Mali étaient armés de moyens rudimentaires, contrairement aux terroristes d’ajourd’hui. ils évoluaient presque à dos de chameau ou à pied. Les véhicules notamment les 4x4 ne
pullulaient pas. Leurs armes et moyens de combats étaient assez rudimentaires : fusil traditionnel, arc ; sagaie, épée…en 1963, les acteurs irrédentistes ne prétendaient pas d’une bonne culture guerrière. en plus, au nom de la conservation et de la protection nationaliste, la géopolitique
favorisait peu les immixtions et les interférences ouvertes extérieures. en tout cas, tout soutien
était apporté en fonction de la tendance idéologique. Malheureusement ces appuis et soutiens
bénéficient d’un environnement mondial libertaire. il n’y avait donc pas de raison que l’armée n’en sorte pas glorieuse. Chacun avait peur d’im- porter ou de se faire contaminer par l’autre. Bref, les frontières constituaient de véritables barriè- res. Mais l’étendue du territoire avait averti sur la nécessité de vecteurs aériens.

La plus-value de l’aviation militaire La troisième dimension a été déterminante dans les opérations glorieuses menées par l’armée. La rapidité d’intervention et de projection, la puissance de feu en font une force de décision essentielle imparable dans les opérations militaires. Cela a été remarqué lors des conflits frontaliers intervenus deux fois par dizaine d’années d’intervalles. il ne faut point se voiler la face.

L’armée regorgeait certes de braves et vaillants soldats, comme cela d’ailleurs encore et toujours
le cas, mais fondamentalement sa puissance militaire ne souffrait non plus d’aucun doute.
L’Aviation militaire disposait d’une flotte impressionnante. Les blindés et tous les autres moyens
de guerre figuraient au registre de la fierté nationale. de quoi entretenir haut et fort le moral de
la troupe. toute victoire donne du tonus supplémentaire. Ainsi, l’armée malienne connut une
période glorieuse jusqu’à l’avènement des programmes d’Ajustement structurel (pAs) imposés
aux gouvernants les puissances monétaires et financières mondiales dans les années 1980-1990.
Aux vertus du sacerdoce, de l’honneur et du sacrifice L’engagement des personnels participait alors du sacerdoce, de l’honneur et du prestige d’appartenance et d’inscription de son nom au tableau des dignes héros protecteurs de la nation. Le recrutement visait en la concrétisation de ce registre. pour tout dire l’armée regorgeait de volontaires mus uniquement par le souci d’honneur. L’esprit d’équipe, d’appartenance et d’engagement pour la même cause l’emportait dans les comportements de tous et de chacun.

La conception du statut de militaire semblait relever du divin. pour caricaturer, le soldat
(terme générique) était considéré comme une sorte d’agneau sacrificiel au sens biblique chrétien.
Cette acception altruiste fonde bien sûr une bonne communauté militaire : chacun pour tous, tous
pour chacun. Qu’on le veuille ou pas, la culture militaire est communisante, communautariste ou
les opérations militaires bégaieront sur le terrain.

Au mérite du vivre ensembleLe vivre-ensemble a aussi beaucoup impacté positivement sur la prestation de l’armée d’hier.Les troupes vivaient dans les internats dénommés ‘’célibatorium’’. Là, les personnels tous grades
confondus, en tout cas caporaux et soldats se découvraient en profondeur de personnalité morale, humaine, sociale, sécuritaire, opérationnelle, etc. Cela était superbement exploité dans la gestion et l’utilisation de chacun en fonction de ses qualités foncières. Véritables occasions de cohésion, ces structures renforcent et nourrissent l’esprit de camaraderie et de fraternité d’armes.
ArMée MALienne d’Hier à AuJOurd’Hui
Armée malienne : une histoire, des légendes et des faits !!! L’histoire de l’armée malienne remonte aux grands empires et royaumes dans la nuit des temps.
De grands noms survivent au temps. Soundjata, Samory Touré, Da Monzon Diarra, firun, Bazani, Koumi Diocé, entres autres, ont marqué ces époques-là.
Hier à la gloire
Aujourd’hui en quête de confiance
suite à la page 6
Vivement donc leur réactivation, au grand dam des succès opérationnels. Le vivre ensem- ble renforce et améliore les capacités de réactivité individuelles en même temps collectives. L’armée constituait une véritable équipe homogène, compacte où chacun connaissait
parfaitement l’autre dans les moindres détails comportementaux, mentaux et psychologiques. L’on s’entrainait ensemble, s’exerçaient ensemble, dormait ensemble, mangeait
ensemble, etc. La devise de l’Armée de terre prend tout sens à ce propos : « s’entrainer
ensemble dans l’effort pour honorer notre serment sur le terrain ».
L’ombre de la géopolitique des années 1980-1990
La période 1980-1990 a marqué un tournant décisif pour notre armée en particulier et
pour le Mali en général. La chute du mur de Berlin consacre la ‘’Mondialisation’’. d’aucun
parlent de ‘’Globalisation’’. en fait le monde devient unipolaire. Cette mutation transforme le monde en une économie de marché. du coup, beaucoup de facilités, voire d’alliances s’inscrivent dans une optique monétaire. Les partenaires techniques et Financiers (ptF) au plan mondial en imposent aux etats, notamment ceux d’Afrique. Le respect de leurs conditionnalités imposées fonde et garantit alors l’accès à leurs financements. et comme les armées et les etats africains
ont toujours été taxés de budgétivores, il fallait les dégraisser. Les programmes d’Ajustements
structurels ont eu pour conséquences au plan militaire : la réduction du budget, la diminution des
effectifs, du moins la régulation des dotations-équipements des armées. L’on ne le relève pas souvent assez, certaines situations actuelles de l’armée peuvent trouver là leurs explications. encore
une fois, exit toute idée d’une quelconque justification.
Ballotés par cette turbulence et vivant dans une peur perpétuelle d’éventuels coups d’eta, dont
les armées s’étaient rendues célèbres en Afrique à cette époque-là, les gouvernants africains se
souciaient alors peu ou prou de leur armée. Cela explique en partie l’obsolescence et ou le manque
des matériels et équipements qui datent véritablement de ces époque-là.
Ce délaissement ou désintérêt de l’armée a provoqué une démotivation en son sein. il a occasionné un détournement quelque peu des cadres vers la chose politique non seulement pour
démontrer leur soutien au politique, mais aussi et surtout pour pouvoir tirer les marrons du feu.
une petite illustration : beaucoup de cadres militaires de haut rang se sont retrouvés au Mali dans
les instances décisionnelles de l’union démocratique du peuple Malien, un organe politique d’alors. Là commence la déperdition, du moins l’affaiblissement de l’outil de défense national.
il ne s’agit point d’une dénégation de toute relation entre la haute hiérarchie militaire et le politique, non ! il est plutôt question de l’engagement politicien et militant affiché au grand jour. en
tout état de cause, un simple état des lieux de l’existant équipements majeurs, remonterait assurément leur acquisition à une période antérieure à la période 1980-1990. un tel environnement n’est
bien évidemment pas pour faciliter la préparation opérationnelle. Ainsi, faute d’entrainement,
faute de renouvellement de ses matériels d’équipement, l’armée en vient à perdre de sa capacité
opérationnelle. Le personnel bien entendu se démotive. et tout devient possible.
Au Mali, excepté l’accession à l’indépendance, tous les grands tournants historiques ont été
marqué par une intervention de l’armée. Ce faisant, les gouvernants civils ont eu une méfiance visà-vis des armées ; une méfiance traduite dans nombre de discours dont certains semblent même
vouloir y substituer des forces de sécurité.
Faute de budget conséquent, faute d’entretien pour le peu de matériel existant, les équipements sont progressivement devenus de simples objets-trompe-œil. Les conséquences se sont
payées cash sur le terrain à chaque fois qu’il a été nécessaire de les déployer.
Immixtion du politique dans les opérations
L’autre aspect que l’on ne dira pas assez, pour diverses raisons, c’est l’immixtion du politique
dans les opérations sur le terrain. A preuve : combien de fois des unités presque à bout de contrevenants à la loi, à l’ordre public et à la quiétude des populations, ont été sommées en de haut lieu
hors hiérarchie militaire d’y renoncer. Le feu ibrahim Ag Bahanga l’aura certainement compris pour
en profiter dans la partie septentrionale du pays. un haut responsable de l’etat n’a-t-il pas confessé (février 2012) sur les antennes de l’OrtM avoir directement commandé à un capitaine sur le terrain. L’on connait toute la désaffection qui s’en est suivie : désintégration de la chaine de commandement, démoralisation de la troupe, puis perte des bases des régions du nord. La chaine de commandement s’est rompue. La discipline, la force principale des armées, s’est effritée. L’armée d’aujourd’hui opère donc sur deux fronts. elle doit gagner le combat de sa propre réorganisation, sa
consolidation ; bref son équilibre interne. Cette confiance constitue un préalable aux succès opérationnels. pendant ce temps, la menace terroriste et djihadiste pèse et presse grignotant sur la
confiance des populations envers les FAMa.
Certains aspects de la situation sécuritaire récente trouvent là leur explication. L’on en retient
l’affectation du moral de la troupe en particulier. Le moral a été aussi sérieusement affecté par les
injustices et autres décisions d’iniquité dansles promotions au grade, dansles affectations aux postes et les accès aux bourses d’études. Le système de recrutement des personnels FAMa en également souffert.
Contrairement à la pression et au diktat des ptF, cette situation est endogène. et elle a persisté jusqu’au lendemain du coup d’etat de 2012. Fort heureusement le commandement militaire
actuel tente d’y mettre un terme.
Le bénéfice cette réflexion de faire comprendre à ceux qui ont tendance à incriminer l’armée
d’aujourd’hui en oubliant les causes profondes de la situation actuelle. Mais il est à souligner que
l’armée d’aujourd’hui ne peut non plus être totalement dédouanée.
Le terrorisme, un imprévu stratégique
Avec la chute du mur de Berlin, le monde devient mono et unipolaire. il n’y a plus un ennemi
clairement défini et indiqué en face. Le face à face s’estompe aussi en termes militaires. Les armées
doivent faire face, non pas à des adversaires, mais plutôt à des opposants. L’armée d’aujourd’hui opère dans un environnement complexe. Le terrorisme s’invite sur le ter- rain opérationnel aujourd’hui. Les irrédentismes, les trafics et autres extrémismes constituent de
nos jours les principales menaces. Les armées sont comme surprises face à ces nouvelles menaces
au mode opératoire imprévisible, car atypique. Les terroristes n’ont ni visage, ni territoire, ni foi, ni
loi. Leur objectif est clair : semer la panique sur une cible quelconque pour faire démontrer leur
capacité de nuisance. des fois cela intervient là où et au moment les plus inattendus. C’est pour- quoi leurs victimes se dénombrent généralement parmi les populations civiles innocentes. La difficulté de leur identification, de leur localisation rend quasi caduques toutes les stratégies
classiques militaires. Cette innovation-adaptation semble constituer véritablement de nos jours le
talon d’Achille des armées. Cela est particulièrement le cas des FAMa. il y a la volonté manifeste de la hiérarchie et des autorités de gouvernance politique, qui a per- mis la création de nouvelles structures opérationnelles pour prendre en charge ce fléau mondial. La détermination et l’engagement des unités antiterroristes sont perceptibles. Mais au regard du
caractère imprévisible et incontrôlable du phénomène terroriste, ses victimes renvoient toujours
aux yeux de l’opinion les insuffisances des FAMa. C’est tout logiquement que certains concluent à leur incompétence.

il n’a guère à s’y alarmer
pour les armées. La stratégie revient en la mobilisation des populations. C’est cette communicationqu’il convient plutôt de réussir. Or en la matière, sans fausse honte, le déficit est encore notoire à
ce sujet. et c’est là toute la problématique opérationnelle actuelle dans notre institution. L’autre point ou aspect d’importance opérationnelle actuelle porte sur les droits de l’homme. Ceux-ci constituent de nos jours une question d’intérêt opérationnel. Or la nature et le mode opé- ratoire mêmes du terrorisme saquent les droits de l’homme. imaginer une prise d’otages et la
menace d’exécution pour réclamer des rançons, et à quel prix ! toute neutralisation de terroriste
expose donc les armées à une possible atteinte aux droits de l’homme. C’est pourquoi la commu- nication aidera à faire comprendre et accepter aux populations bénéficiaires des services des FAMa
que dans le cadre la protection des personnes et des biens, la loi autorise l’armée à éliminer une
infime partie des amis si cela s’avère indispensable pour préserver la vie du maximum possible
d’honnêtes citoyens. il est ici fait recours à ‘’l’ordre de la loi et du commandement de l’autorité
légitime’’. Au nom de cette disposition légale, il importe que chacun citoyen apporte son concours
pour préserver non seulement sa propre vie mais aussi et surtout celle des autres.
Quête de protection et de moral

Aujourd’hui l’environnement impacte, voire affecte beaucoup les opérations sur le terrain. La
désintégration de la chaine de commandement crée comme corolaire une crise de leadership. La
situation opérationnelle et sécuritaire a fait perdre la confiance de la chaine subalterne vis-à-vis de
la chaine hiérarchique supérieure. L’esprit de fraternité d’armes s’est brisé. Les cadres militaires
sont alors accusés et indexés comme les responsables, du moins les complices du malaise militaire. La méfiance s’est également installée entre les composantes de l’armée. toutes ces
fractures ont fini par entamer considérablement le moral. Le moral a été saqué par la perte des bases des régions du nord du pays. du jamais vu, ni entendu au Mali. Le spectre des attritions domine encore les esprits. Le coup d’etat avait installé et créé une sorte de bouleversement hiérarchique, tant la
discipline militaire avait pris un sérieux coup. des soldats s’en sont allègrement pris à des
officiers dont le seul tort a été certaine d’être à ce statut à un mauvais moment. Alors, apeurés, terrorisés ; voire tétanisés, nombre de cadres se résolurent à faire profil bas. selon l’expression malienne, il valait mieux se chercher. en somme le rétablissement de l’ordre et la discipline militaire a constitué la principale préoccupation hhiérarchique avec le retour de l’ordre constitutionnel normal à partir de
la crise de 2012.

E
n fait la longue hibernation s’étend des années 1991
à 2012. L’on constate que c’est une période marquée
par une implication de hauts gradés dans la sphère
politique. Le président Amadou toumani touré (Att) n’a-til pas défrayé la chronique pour accéder à la magistrature
suprême en 2002. suite à sa présidence transitoire après un
coup d’etat, Att se jette dans la course à la présidence par la
voie des urnes. Mais la procédure pris une tourne de violation
des textes règlementaires en la matière. démission préalable,
retraite anticipée, disponibilité ? Les débats furent houleux
sans compter ceux portantsur les délais exigibles. en tout cas
l’institution militaire en pâtit sérieusement. et dès lors cette
prise à partie n’a plus jamais faibli. et pour ne rien arrangé,
beaucoup de décisions ont semblé faire une part belle aux
velléités de la Coordination des sous-officiers, née du coup
d’etat de 1991. Clin d’œil à un potentat électoral ultérieur ou
simple souci d’un général à ses sous-officiers ? difficile d’y
répondre. un constat : cette population eut le vent en poupe
en 1991-92. et depuis l’institution militaire connut un
bégaiement aux plans des avancements au grade et dans la
chaine de commandement.
D’un terrorisme humanitaire
Jamais au Mali les prises d’otages n’ont été aussi monnaie
courante que durant la période allant de 1996 à 2012. Ainsi,
de négociations en négociations, les ardeurs guerrières et
combatives des FAMa se sont ramollies. Au fond, les soldats
ne purent comprendre réellement les vrais enjeux Beaucoup
d’instructions émanant de hauts lieux furent alors interprétées comme des entraves aux opérations de neutralisation
des acteurs du commerce humain. surtout que le pays apparaissait comme ‘’un champion de la paix, mais surtout de la
démocratie’’.
en cela, le transfert et l’implantation de l’ecole de maintien de la paix de Zambakro en Côte d’ivoire à Bamako -d’abord à Koulikoro- sont appelés, entre autres, comme des primes. Baptisée ecole de maintien de la paix Alioune Blondin
Beye de Bamako, l’établissement est un centre destiné à former les responsables civils et militaires africains aux opérations de soutien à la paix (Osp), du niveau des connaissances
fondamentales comme du niveau tactique. en tous les cas,
les valeurs militaires sont désormais perçues ou observées
via les œillères humanitaires, des droits de l’homme. toutes
choses n’intégrant pas les équipements, les entrainements
stricto organiques mais plutôt dans un contexte maintien de
la paix, donc onusien ou sous-régional uA, CedeAO, etc. un
tel somnifère a beaucoup marqué les esprits des militaires,
notamment les cadres convaincus que cette capacité de
l’eMp leur ouvre effectivement les routes de missions humanitaires et partant des calculs en millions de dollars. rien n’a
été malheureusement mis en œuvre en vue de donner du
sens et du contenu à l’emploi organique dans les unités opérationnellement considérées. La plus-value miroitée de paix
a donc aussi eu une conséquence sur l’affaiblissement opératif de l’armée du Mali. Ce fut donc une erreur de croire que
l’eMp contribue et renforce les capacités opérationnelles
d’une armée.
pendant ce temps, les personnels des forces armées et de
sécurité se voient en souffre-douleur. ils manquent littéralement de moyens d’équipements adéquats sur le terrain. il est
permis de s’interroger si véritablement la situation de déliquescence sécuritaire n’arrange pas...
Cet épisode éclaire sur certains aspects qui ont conduit au
chaos à partir de 2012. il n’est nullement question ici de justifier quoi que ce soit. il s’agit d’expliquer et faire comprendre une situation.
L’on comprend donc aisément la démotivation qui est
survenue au sein des FAMa et dont les conséquences sont
monstrueuses encore. La démotivation a accouché des replis
tactiques, un euphémisme du reste pour ne pas reconnaitre
la défaite face à l’invasion terroriste et djihadiste dans la partie nord du pays. Oui personne ne voulait mourir ‘’inutilement’’. encore qu’aucune condition d’assistance n’existât
pratiquement pas. Les personnels se payaient la tenue, se
soignaient. Voilà entre autres qui expliquent cette révolte de
mars 2012.
La prise de conscience
Se réorganiser pour rebondir
A quelque chose malheur est bon, enseigne l’adage. L’une
desleçons apprises de la crise est qu’elle a occasionné la déliquescence de l’outil de défense national.
Le péril terroriste et djihadiste a permis de comprendre
les limites réelles des FAMa en termes opérationnels. y compris au sein de l’opinion nationale et internationale. en
manque de victoire opérationnelle et en proie à de multiples
attaques terroristes combinées aux effets dévastateurs des
engins explosifs improvisés, l’armée n’a d’autre solution que
de se réorganiser pour rebondir.
Aujourd’hui, après donc de long compagnonnage avec les
politiciens, l’institution militaire se rend compte que son
véritable salut tient en sa réelle capacité à défendre le territoire, protéger les personnes et leurs biens. Cette prise de
conscience a occasionné sa réorganisation. La Loi d’orientation et de programmation Militaire (LOpM) en témoigne, si
besoin en était.
L’état des lieux a présidé à l’initiation de nouveaux effectifs, mieux drillés et adaptés au nouveau péril terroriste et djihadiste. Mais l’on n’y parviendra véritablement qu’à la faveur
d’un nouveau mental. pour cela il y a nécessité à réactiver et
actualiser les principes du vivre-ensemble, des entrainements collectifs permanents, la pratique quotidienne du
sport d’entretien comme de combat. Au-delà des équipements et du matériel indispensables au succès des armes,
l’homme en demeure l’épicentre. il importe que les personnels, en véritable équipe et non en groupe, se découvrent, se
connaissent dans les moindres détails en vue d’optimiser leur
engagement opérationnel de façon complémentaire. La
cohésion demeure indispensable au succès opérationnel. elle
est donc à récréer au sein des FAMa.
en termes d’innovation, les groupements tactiques interarmes (GtiA) ont donné leurs preuves sur le terrain. Aussi, de
nouvelles forces spéciales se sont-elles signalées positivement dans la lutte antiterroriste notamment dans le centre
du pays. Aujourd’hui plus que jamais, l’armée doit renoncer
aux délices et autres privilèges miroités et épiés du fait de
l’accointance d’avec la chose politicienne. des intérêts du
reste ne profitant qu’à une poignée de ses personnels.
Rétablir la confiance
Le rétablissement de la confiance est inscrit en bonne
place dans les objectifs fondateurs du commandement hiérarchique. Cette prise de conscience se traduit par la volonté
d’équité et d’inclusivité des FAMa. en effet, le retour au principe du recrutement décentralisé au plus près des communautés à la base offre la possibilité aux vrais amoureux de l’uniforme, avec une représentativité nationale affirmée et
assurée. Cette volonté de venir à bout des groupes, clans présage à n’en point douter du renforcement de la combativité
du soldat malien. L’on peut donc gager que cette réorganisation stimulera substantiellement la reprise de l’initiative
sur le terrain opérationnel face au péril terroriste, djihadiste
et irrédentiste.
C’est cette résilience qui doit fonder toute action en
matière de la gouvernance militaire. encore une fois, c’est un
euphémisme que de rappeler que la construction d’un leadership réel, surtout l’autorité charismatique, apparait
comme un des objectifs majeurs à réaliser. pour cela, la justice et l’équité apparaissent certes comme des ingrédients
importants. Mais elles ne suffiront malheureusement pas.
L’ampleur des dégâts semble très grande. C’est pourquoi
toute démarche pédagogique de leur accompagnement
mérite grande attention.
Les opérations actuelles baignent dans un environnement communicationnel dont la prise en compte devient un
impératif. pour rappel, c’est la communication qui fonde la
grandeur de l’armée malienne d’hier. Vivre ensemble, se parler, être au même niveau d’ensemble, les rapports d’information y aidant, les chefs pouvaient en imposer à leur troupe.
L’on veillera surtout à ce que ce leadership s’affirme sur le
théâtre opérationnel. C’est pourquoi tous les courageuses
décisions y contribuant méritent aujourd’hui d’être d’abord
salués et soutenues à tous les niveaux.
Hier comme aujourd’hui, l’on gagnerait plus en faisant du
subordonné une espèce à protéger et non une proie à ‘’dévorer’’.
Cette analyse n’est point une diatribe, elle vise à aider à
une prise de conscience collective en vue de se réorganiser
pour mieux rebondir.

tous les discours assortissent la nécessité d’une armée
nouvelle. Cela demande de dépasser les actes, gestes et postures qui nous ont plongés dans cet état. Oui les cadres
d’hier étaient moins nombreux et moinsinstruits. et pourtant
l’inverse est permis en termes de résultats opérationnels. en
tout état de cause, l’ancien président général Moussa traoré
se vante aujourd’hui d’avoir légué une armée jamais vaincue
ni de l’intérieur, ni de l’extérieur. La jeune génération doit
alors mériter vertus qui jadis faisaient la gloire de nos devanciers. Ces vertus ont pour noms : discipline, dignité, honneur,
sacerdoce, désintérêt, bravoure, fraternité d’armes, etc. une
boutade raconte encore que le militaire réagissait toujours
ainsi : ‘’c’est à nous que tu dis ou fais çà… ? ‘’, même s’il était
seul face à vous. une telle posture vaut-elle encore à l’heure
où les égos minent notre société ?
il faudrait en prendre conscience, se réorganiser pour
rebondir.
Environnement d’attaques terroristes
L’environnement est de nos jours caractérisé par les
attaques terroristes. Cela s’est d’abord manifesté au Mali par
les prises d’otages dans la partie nord. L’on enregistre : l’attaque contre le bar-restaurant La terrasse, à Bamako, où
cinq personnes ont été assassinées par un homme armé.
C’était le 7 mars 2015. L’l’hôtel Le Byblos a été attaqué, le 7
août, à sévaré (dans le centre du pays, à 10 km de Mopti). Là,
le commando terroriste a tué quatre soldats maliens et cinq
membres de la Minusma. Le 20 novembre 2015, l’attentat
contre l’hôtel radisson Blu à Bamako marque le premier
attentat de masse perpétré au cœur de la capitale par les
jihadistes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). il s’était
soldé par un bilan de 22 morts, dont les deux assaillants.
pour le reste, les attentats sont intervenus un peu partout :
18 janvier 2017 au MOC à Gao, avec une cinquantaine de
morts, etc. les FAMa, comme les populations et les partenaires de Barkhane ou encore de la Minusma en sont fréquemment victimes, sous forme de kamikaze, d’engins explosifs
improvisés (eei) sur les voies ou dans les agglomérations,
notamment au centre et au nord du pays. Le terrorisme se
manifeste aussi par des attaques, assassinats et /ou meurtres
ciblés.
Ce nouveau type de menace rend caducs tous les principes et organisations militaires classiques. Le nombre des victimes mais surtout la quasi difficultés à y faire face avec
science, art et technique rend encore beaucoup plus problématique ce combat. Ainsi, s’explique la psychose qu’elle
installe au sein des forces armées et de sécurité ainsi que les
populations civiles. Ce désemparement fait croire à une incapacité des acteurs et forces de défense et de sécurité. Faute
de réelle alternative face à cette situation il vient à l’esprit
des soldats l’invincibilité des terroristes.
Communiquer pour renforcer la résilience
C’est pourquoi, de nos jours, l’autre bataille à mener et
gagner par les responsables militaires maliens en particulier
est la communication. par elle, les populations seront mobilisées pour leur soutien inconditionnel. en cela la réforme
institutionnelle accordera une place prépondérante à la communication ou elle peinera. Le renseignement humain, en
matière terroriste, est incomparable. il doit être développé.
L’adhésion des populations aidera au mieux à la prévention,
en ce qu’elle aide à empêcher la mise en œuvre d’un acte à
caractère criminel mais planifié depuis des jours, semaines,
voire des mois avant d’être déclenchée.
Aujourd’hui, les FAMa sont fortement engagées dans
cette lutte. Les zones ou raisons d’incompréhension des
populations tiennent au déficit de communication. s’y ajoute aussi le mode exécutoire des Actions Civilo Militaires
(ACM) dans les zones d’intervention et de déroulement des
opérations. La communication opérationnelle est encore
référée à son aspect événementiel. Ce qui ne doit constituer
qu’une infime partie. La communication opérationnelle, pour
être efficiente, intègre et accorde à la communication sa
fonction stratégique opérationnelle déteignant sur des
objectifs, des plans, des activités spécifiques à mener par des
porteurs dans des délais impartis en considération de cibles,
et avec l’accompagnement subséquent en ressources financières et humaines et matérielles. Malheureusement cette
communication n’intervient à la survenue d’un événement
(mort, blessures ou capture, etc.). pis, elle est en décalage
temporel d’au moins 24 heures. toutes choses interprétables
comme une non-considération des populations au nom et
pour lesquelles se mènent les opérations. C’est là l’une des
raisons pour lesquelles le message des FAMa convainc très
peu. A preuve, dans les localités du centre ce sentiment d’indifférence ou de négligence des FAMa même en cas de sollicitation suite une présence signalée de terroristes supposés,
est fréquemment appelé. Conséquence : suspicion, mépris et
accusations, puis repris stratégiques et perfusion communautaire.
Armée malienne : une puissance reconnue
Ce que je viens de voir est largement au-delà d’une armée
d’un pays en développement. tels étaient les propos du président sénégalais Abdoulaye Wade alors invité d’honneur de
la commémoration de l’indépendance du Mali, le 22 septembre 2005 à sikasso.
Grandeur !! il ne fallait point avoir peur du mot. C’était
une réalité de l’armée d’hier. Même si en 2005, cela n’était
plus à proprement parler le cas.
L’armée d’hier rayonnait et brillait de mille feux. des
aéronefs de transport comme de guerre, des blindés et surtout des personnels vaillants, téméraires, décidés et à la
volonté inoxydable constituaient son arsenal de guerre. un
potentiel largement apprécié au de-là desfrontières nationales. en tout cas cette confidence du général Moussa traoré
en atteste. Camarade président, c’est impression. pour égaler
les prouesses des pilotes de ces avions de chasse qui voltigent en l’air, il fallait aller en israël. Le président Moussa
traoré assistait alors, avec à ses côtés un général coopérant
russe, à une démonstration aérienne des pilotes de chasse
du Mali.
L’on s’en souviendra encore longtemps. A cette époque là
le ciel de Bamako se noircissaient de Mig, d’hélicos de
l’Armée de l’Air pendant les périodes d’entrainement et les
jours de célébration des anniversaires de l’armée et du Mali
(20 janvier et 22 septembre).
Au sol, les porte-chars pour engins à chenilles, les BrdM,
les pétrusse, les blindés de reconnaissance pullulaient. Les
longs défilements de ces équipements focalisaient l’opinion.
nul n’en demeurait indifférent. C’était véritablement une
époque de fierté et d’honneur pour les servants de ces
engins. La distance, l’immense du territoire et le temps ne
comptaient guère pour les pilotes. Franchissant la limite du
son, ces dévoués détonnaient assez souvent à Kayes, Mopti,
voire dans des territoires étrangers, avant de revenir exécuter
des figures de prouesses aéronautiques au grand dam des
populations. une trentaine de minutes leur suffisait à cet
effet. souvenir, souvenir !!
Les 3 d rassuraient et assuraient à l’armée malienne une
puissance militaire certaine. elle l’a souvent démontré au
cours de conflits étrangers frontaliers, à plusieurs reprises. et
pour les conflits internes, elle n’eût point recours à un quelconque partenaire. Le sable ni les rochers n’avaient de secret
pour les chars, encore moins pour les personnels dont il suffisait à nombre d’entre eux de humer le sable les yeux fermés
pour déterminer sans faille le lieu de son appartenance, oui
de sa provenance. L’on peut parler d’une navigation Gps
humaine infaillible à l’époque.
L’armée malienne, de sa création aux années 1990 était
au firmament de sa puissance et de sa gloire. A l’époque,
tout se faisait, se gérait et s’exécutait à convenance opérationnelle.
L’armée d’hier se caractérisait surtout par le leadership de
ses cadres. Aujourd’hui encore de grands noms reviennent
fréquemment dans les causeries, échanges et débats de
guerre au Mali. dramane diarra allias Mig dra demeura une
légende aéronautique malienne.
Cette période de grandeur militaire s’entend jusqu’aux
années 1990. toutes les prestations de l’armée furent d’honneur. equipée, entrainée et victorieuse sur le terrain, l’armée
malienne d’hier intervenait fièrement au profit d’autres pays
en crise : Algérie, Congo, Libéria, sierra Léone, etc. Mais
depuis, elle est confrontée à une crise qui l’a durement
éprouvée.
DK
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