L'OMVS cherche 391 millions de dollars pour rendre le fleuve Sénégal navigable. Le Mali espère avoir un accès facile à l’océan Atlantique par la navigabilité du fleuve Sénégal (1 750 km).
Et le début des travaux est annoncé pour 2019. C’est ce que les autorités de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) ont annoncé le 24 décembre 2018 au président Ibrahim Boubacar Keïta.
Le Mali pourrait bientôt accéder à la mer par le fleuve Sénégal. L’annonce a été faite le 24 décembre dernier au président Ibrahim Boubacar Keïta par le président du Conseil des ministres de l’OMVS, Cheick Taliby Sylla, par ailleurs ministre de l’Energie guinéen. Qui a été reçu en audience, avec sa délégation, par le Chef de l’Etat malien à l’issue de la 71e session tenue à Bamako du 23 au 24 décembre 2018. Cette rencontre a essentiellement discuté des différents budgets de fonctionnement du Haut-Commissariat et du budget de fonctionnement des sociétés qui gèrent les ouvrages communs de cette l’organisation.
«Nous avons reçu d’amples explications et des instructions du président Ibrahim Boubacar Keïta sur les projets, surtout sur la navigation. La mise en œuvre de cette navigation va désenclaver le Mali jusqu’à Saint-Louis», a déclaré Cheick Taliby Sylla cité par un communiqué publié par la Présidence malienne.
«Aujourd’hui, nous sommes fiers de dire que les études de faisabilité de la construction du chenal sont complètement terminées, les études d’impact environnemental et social aussi sont en cours et prendront fin bientôt au niveau de Saint-Louis. Nous avons grand espoir que les travaux de construction du chenal vont démarrer en 2019 au bénéfice de tous les pays riverains du bassin, particulièrement de la République du Mali», a précisé M. Sylla.
«Nous avons parlé aussi de la construction de la ligne d’interconnexion Mali-Guinée. Cette ligne va permettre d’injecter de l’énergie sur le réseau malien», a ajouté M. Sylla.
«C‘est grâce au leadership et au plaidoyer du président IBK (Ibrahim Boubacar Kéita) que la navigabilité à partir du Mali jusqu’à Saint-Louis, au Sénégal, sera concrétisée. La sécurité alimentaire des populations, l’aménagement de plus de 200 hectares de terres cultivables, la création d’emplois, la protection de l’environnement, l’augmentation de la capacité de l’énergie sont, entre autres, les avantages de ce projet pour le Mali», a indiqué le communiqué de la Présidence malienne.
L’OMVS compte mobiliser un montant global de 138,525 millions de dollars pour le démarrage des travaux de navigabilité, l’un des volets phares du programme de développement de l’organisation sous-régionale géré par le Système intégré de transport multimodal (SITRAM).
Au cours du dernier conseil des ministres, les responsables ont souligné que l’OMVS est en discussions avancées avec la société indienne AFCONS pour la réalisation de la première phase du projet. Cette initiative est axée sur la réalisation d’un certain nombre d’infrastructures (ports, chenal, escales…) permettant une navigation permanente entre Saint-Louis du Sénégal et Ambidédi, au Mali.
Pour rappel, depuis sa création en 2011, la SITRAM travaille d’arrache-pied pour la mise en œuvre de ce projet dont la vocation principale est de restaurer et de promouvoir, de manière pérenne, la navigation sur le fleuve Sénégal.
Long de 1 750 kilomètres, le Sénégal est un fleuve au régime tropical. Il prend sa source en Guinée-Conakry à 750 mètres d’altitude. Il arrose le Mali, puis la Mauritanie et le Sénégal (tout en servant de frontière entre ces deux pays) avant de se jeter dans l’océan Atlantique à Saint-Louis.
Selon des historiens, ce cours d’eau fut un moyen de transport florissant au début du 20e siècle. Mais cette activité a été quasiment interrompue depuis les années 1970, principalement en raison de la sécheresse et de l’absence totale d’investissements pour soutenir la concurrence avec les modes de transport alternatifs (routes, chemin de fer…).
Sans compter que le régime hydraulique du Sénégal est caractérisé par des variations très marquées qui ont des incidences sur la navigabilité fluviale. Sans les travaux d’aménagement envisagés et malgré la régulation des débits par les barrages de Manantali et de Diama, la navigation est difficile.
Mais, le barrage de Diama a déjà permis l’amélioration de la navigation sur le fleuve en régulant le niveau de l’eau. Une écluse de navigation de 175 m sur 13 permet le passage des bateaux mais sur une courte distance.