Celui dont le nom signifie en malinké « pleure Mady », Kassé Mady Diabaté est né en 1949 à Kéla, près de la frontière guinéenne. Fils d’un cultivateur et d’une ménagère, il fut soumis dès son plus jeune âge aux durs travaux agricoles.
kasse madyLe jeune garçon sera souvent convié à animer les cérémonies de mariage, de baptême et de circoncision dans les communes alentours. L’argent étant quasiment inexistant, on le rémunère avec du riz et du mil. Kassé Mady est l’un des plus grands griots malinké de sa génération. Il est notamment connu pour sa maîtrise de l’histoire mandingue. Ce virtuose de la flûte doit sa réussite à sa voix magique, puissante et suave. A vingt ans, son nom a fait le tour du mandingue. Et cette voix remarquable finira par attirer l’attention du public.
En 1973, Kassé Mady rejoindra ainsi Las Maravillas de Mali, créées sur le modèle des charangas cubaines, dont tous les musiciens ont été formés au conservatoire Alejandro Garcia Caturla de La Havane, à l’initiative du 1er président du Mali indépendant, Modibo Keita. De cet orchestre, sortira le National Badéma. Kassé Mady restera 16 ans en son sein, rémunéré comme fonctionnaire. En quelques années, il se taille la renommée de « premier chanteur malinké. Ses chansons sont porteuses d’enseignement. Il interpelle les nantis qui s’autorisent parfois n’importe quoi sous prétexte qu’ils ont de l’argent. Et encourage également les démunis à ne pas se décourager, à se préserver de cette amertume qui pourrait les amener à en vouloir à ceux possédant des biens.
Ancien chanteur de l’ensemble Las Maravillas du Mali, du Symétrique Orchestra, puis de l’orchestre national Badéma, avant d’enregistrer son premier album solo à la fin des années 1980, Kassé Mady est un gardien vigilant de la tradition mandingue. La voix de cet homme est tellement magique qu’on pourrait la classer comme patrimoine national. En plus de 35 ans, elle n’a pour ainsi dire jamais connu d’extinction, toujours présente, toujours appréciée, et ce malgré les changements de modes. KasséMady a su concilier la grande tradition classique mandingue et la musique populaire sans perdre le précieux lien affectif avec le public.
En 1989, il enregistre un premier album solo, « Fodé », suivi de « Kéla », Puis en 2003 ce sera « KassiKassé », dont une partie a été enregistrée à Cuba et « Manden Djéli kan ». La voix de Kassé Mady est donc toujours restée présente sur les ondes, toujours associée aux évènements les plus prestigieux.