Où en est-on avec le processus de découpage territorial pompeusement baptisé « réorganisation administrative » ? Quid du processus de désarmement ? Et quelle est la nouvelle date de la conférence sociale ?
Visiblement la maxime selon laquelle « Qui trop embrasse mal étreint » peut être affichée aujourd’hui en gros caractère à l’entrée des bureaux du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga.
En effet, le chef du gouvernement a annoncé de grands chantiers et projets de travail gouvernement avec précision d’agenda pour cette année 2018 ; mais l’on est sceptique par rapport à la réalisation de ces annonces. A titre d’exemple, le chef du gouvernement avait indiqué les premières semaines de janvier pour rassembler les acteurs sociaux en une « conférence sociale » pour chercher à apporter des changements au monde du travail, traiter les questions de salaires, etc. Et, dans ce deuxième quinzaine du mois de janvier, l’on se rnd visiblement compte qu’il ya d’énormes difficultés à tenir de telles assises. Le simple fait que la plus importante centrale syndicale du pays, l’UNTM est en plain dialogue avec le gouvernement autour d’un cahier de doléances, impose un report de la tenue de cette rencontre.
Or, il est évident que l’épilogue de ce dialogue UNTM-Gouvernement n’est pas pour demain, étant entendu que la centrale vient d’observer une grève de 72 heures, laisse perplexe sur l’organisation de cette conférence sociale. Et si elle se tenait dans le contexte actuel, à quel résultat probant parviendrait-elle ?
En outre, au plan institutionnel, le pays doit connaître une révision constitutionnelle, ont les bases sont en train d’être timidement posées par la majorité présidentielle. Mais il est probable que le nécessaire dialogue susceptible de faire aboutir ce processus pourrait être difficile à s’amorcer du fait des clivages t des mécontentements dans différentes chapelles politiques. Et dire que le Comité m’experts de relecture du texte constitutionnel n’est pas encore installé ! Même si cette mayonnaise venait à prendre, il est certain que le référendum constitutionnel ne pourra pas se tenir en mars, comme annoncé. Difficile qu’il se tienne en avril, quasiment à la veille des élections législatives, pour lesquelles, les acteurs politiques seront plus mobilisés du fait de leurs intérêts… Quid des élections communales partielles, des locales, régionales et des sénatoriales ? Sans oublier les grandes étapes de mise en œuvre de l’Accord pour la paix issu du processus d’Alger, dont les réunions du Comité de suivi ne cesse de déplorer les « retards excessifs ». Comme on le voit, l’agenda du pouvoir est trop engorgé au point que l’on risque d’assister à une sorte de paralysie comparable à une phase du mythe de Sisyphe !