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Rencontre RPM-URD : Soumaïla Cissé attend toujours le contenu de la main tendue d’IBK
Publié le mardi 22 janvier 2019  |  La Preuve
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© aBamako.com par A S
Rencontre RPM-URD t
Bamako, le 17 janvier 2019 le Rassemblement Pour le Mali (RPM), le parti au pouvoir, dirigé par Dr Bocary Tréta, a rencontré l’Union pour la République et la Démocratie (URD), le principal parti de l’opposition
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Dans une quasi-surprise généralisée, la semaine écoulée, le RPM, conduit par son président, Dr. Bocari Tréta, a rencontré, à sa demande, au siège de l’URD, le principal parti de l’opposition, également conduit par son président, Soumaïla Cissé. Si l’événement, en lui-même, est un fait politique inédit, dans le contexte actuel marqué par l’extrême tension entre les deux bords, il est tout de même loin d’être un signal fort vers la décrispation tant attendue. Le leader de l’URD, en dépit de la poignée de mains avec le patron du camp présidentiel, semble avoir toujours du mal à se donner une ligne de conduite claire pour l’accalmie politique.

La rencontre entre le Rassemblement pour le Mali et l’Union pour la République de ce jeudi 17 janvier 2019 aura-t-elle un goût inachevé, comme le redoutent bon nombre d’observateurs de la scène politique nationale ? Cette question ne révèle plus de la banalité au sein de l’opinion publique qui devient de plus en plus sceptique quant à l’impact politique réel d’une telle rencontre politique majeure sur laquelle peu, et même très peu, de Maliens pouvaient parier, il n’y a pas encore longtemps, sur son issue.

Eh, bien ! Voilà qu’elle vient de se dérouler. Et une fois qu’elle a lieu, avant même que les échos ne se dissipent dans les commentaires politiques, voilà qu’elle est déjà sujette à de nombreuses polémiques. Si dans certains milieux, on estimait que la rencontre entre le RPM et l’URD venait en parfaite logique de l’acceptation de la main tendue d’IBK vers l’opposition, et marquerait ainsi un début de solution de sortie de la crise post-électorale, d’autres, quant à eux, sont dubitatifs quant à son effet réel sur le climat politique.

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Et pour cause ? Il semble que le chef de file de l’opposition, malgré le fait, pour lui, de serrer les mains de ses anciens compagnons de lutte, aujourd’hui regroupés dans la mouvance présidentielle, n’a toujours pas tracé une ligne de conduite politique claire vers la décrispation. Soumaïla Cissé estime que le présent rendez-vous peut être un début de dialogue politique, mais qui n’a rien à voir avec la main tendue d’IBK. Pour lui, il a accepté la main tendue du RPM et non celle du Président Ibrahim Boubacar Keïta. Car, explique-t-il, IBK n’est pas le RPM. Un jeu de mots politiques, savamment alignés par un homme rusé, pour la circonstance, qui ne traduit aucun sentiment réel, ni aucune action concrète pour aller plus vite, et plus fort, vers l’accalmie politique, dont les Maliens, dans leur grande majorité, recherchent actuellement dans leur pays.

Dans l’acceptation de Soumaïla Cissé, qui sait ce qu’il dit, « pour ne pas mélanger les choux et les chèvres », IBK est seul à pouvoir porter le débat relatif à cette décrispation politique, même s’il estime par ailleurs que le Président du RPM, Dr Bocari Tréta, peut contribuer à « ouvrir la main du Chef de l’Etat afin de découvrir son contenu ». Là aussi, le leader de l’opposition se sert d’une formule à lui pour titiller le camp d’en face, en ce sens qu’il a toujours répondu que la main tendue du Président IBK n’en était pas une, au sens noble du terme, en ce sens qu’il s’agit des « poings fermés ».

Et pourtant, dans le feu dans l’action, plus optimiste et plus positif, le Président du RPM, Dr Bocari Tréta, lui, au cours des échanges, est plus favorable à la mise en place d’une commission paritaire qui élaborera une feuille de route pour qu’ensemble, l’ensemble de la classe politique puisse arriver à se donner les moyens de faire face aux défis auxquels le pays est confronté. Soumaïla Cissé a lui aussi jugé salutaire la démarche du RPM d’autant qu’elle a permis de faire le tour des différentes crises qui secouent notre pays depuis plusieurs années.

A l’en croire, l’unanimité est faite sur la crise qui affecte le pays et la nécessité de s’y accorder pour sauver les meubles qui peuvent encore l’être. De ce fait, souligne-t-il, le RPM et l’URD ont de grandes responsabilités dans la résolution de la crise multidimensionnelle qui secoue le Mali qu’ils doivent assumer afin de faire bouger les lignes. C’est le cas des réformes institutionnelles, au sujet desquelles le chef de file de l’opposition se montre favorable.

Si le leader de l’URD, comme il l’a déclaré au patron de la mouvance présidentielle, est décidément soucieux de marquer plus de points vers la décrispation du climat politique, en permettant aux acteurs nationaux de se retrouver sur l’essentiel, il devra nécessairement transformer ses hostilités vis-à-vis du président IBK en une réelle opportunité de réchauffement des relations politiques.

C’est en cela, dit-on, dans les deux camps politiques, que la rencontre entre les deux gros poids lourds de la scène publique aura, pour un futur très proche, tout son sens. En tout état de cause, du côté du RPM, on affiche une certaine détermination à renouer au plus vite le dialogue politique pour décrisper le climat. D’où le cap qu’il avait pris en direction de l’ASMA CFP, le parti du Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, avant même de rencontrer l’URD.

Soumaïla Cissé pourra-t-il s’inscrire dans cette nouvelle dynamique de relance politique ? Le temps nous le dira…

Oumar KONATE

La Preuve du lundi 21 janvier 2019

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