Dans la région de Ménaka, la coalition formée par le Groupe armé Touaregs Imghads et Alliés (Gatia), le Mouvement armé de la Plateforme et signataire de l’Accord d’Alger et le Mouvement pour le salut de l’Azawad (Msa) mènent la vie dure aux transporteurs.
En effet, selon nos sources, depuis plusieurs mois, les deux mouvements armés se livrent à un racket systématique des transporteurs qui empruntent les axes Ansongo-Ménaka et Ménaka-Frontière du Niger. Selon toujours nos interlocuteurs contactés dans la région, «le montant du droit de passage, par camion, est de 35 000 FCFA, non négociable». Plusieurs informations font état d’un blocage systématique des véhicules qui ne s’acquittent pas de la somme demandée.
«Pour contourner les barrières Gatia-Msa, nous sommes obligés souvent de faire un détour de plusieurs centaines de kilomètres. Même si nous rencontrons les véhicules de ces deux groupes armés sur les chemins détournés, nous sommes contraints à mettre la main à la poche. Souvent l’amende peut atteindre 50 000 FCFA», nous rapportent plusieurs usagers de la Route nationale 20 qui mène au Niger.
Comme si cette pratique sur le tronçon Ansongo-Ménaka-Frontière du Niger n’était pas éprouvante, les deux mouvements ont poussé le bouchon plus loin. Ainsi, nous avons reçu, en fin de semaine dernière, à notre Rédaction des ressortissants de la région de Ménaka et non moins proches des 763 personnes revenues de leur exil du Niger. Ces personnes nous ont fait part de la présence des éléments du Gatia et du Msa aux abords de la place publique où les réfugiés s’étaient regroupés dans la ville de Ménaka.
«Les éléments du Gatia et du Msa étaient venus pour récolter le droit de passage des camions transportant les réfugiés, car, à leur passage, en provenance d’Ansongo, la nuit, les mouvements armés n’étaient pas sur place. À la tombée de la nuit, ils quittent leur position et reviennent dans la matinée», nous assure-t-on.
En tout cas, la colère monte en ce moment contre les actes que les deux mouvements, pourtant déclarés «pro Mali», posent. Et certaines personnes que nous avons contactées dans le cercle d’Anderamboukane ne cachent pas leur envie «d’organiser des actions contre la coalition Gatia-Msa pour que les vols cessent».