Les commentaires fusent de partout pour tenter d’expliquer les raisons de l’assassinat samedi dernier de l’imam Abdoul Aziz Yattabaré. Le porte-parole de l’imam Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique voit la main du régime derrière ce crime odieux. “Un communiqué publié sur une page officielle du gouvernement indique que le présumé assassin de l’imam Yattabaré s’est rendu de lui-même à la police. Nous doutons fort de cette thèse”, a déclaré Issa Kaou Ndjim dans un audio qui fait le tour des réseaux sociaux.
Dans la foulée de l’assassinat de l’imam Abdoul Aziz Yattabaré, le gouvernement ne s’est fait pas attendre pour produire un communiqué édifiant l’opinion sur les circonstances du crime. Dans son communiqué, le gouvernement attribue la paternité de l’assassinat de l’imam à un certain Moussa Guindo qui s’est rendu à la police après son forfait.
Cette thèse gouvernementale passe mal du côté de certains milieux religieux, en l’occurrence les proches du président du Haut conseil islamique. “Après l’assassinat de l’imam Yattabaré, le régime a fait communiqué liant les raisons de l’assassinat de l’imam à l’homosexualité. Celui qui a été présenté comme l’assassin de l’imam, on nous dit qu’il s’est rendu de lui à la police. Nous doutons fort de cette thèse. Car d’habitude, quand une personne commet un forfait, elle se fait toujours arrêter dans sa cabale. Mais dans ce cas, on nous dit que le criminel s’est rendu de son propre chef”, s’interroge Issa Kaou Ndjim, porte-parole de Mahmoud Dicko.
Avant d’ajouter qu’à travers son communiqué, le gouvernement voulait montrer que tout leader religieux qui critiquerait l’homosexualité connaîtrait le même sort que Yattabaré. Selon le porte-parole de Mahmoud Dicko, le fait que le gouvernement se soit précipité à publier les dépositions d’un présumé criminel sur sa page officielle édifie sur les intentions du gouvernement. “Sinon normalement quand on appréhende un criminel, on mène d’abord les enquêtes pour savoir ce qu’il y a derrière. Et la justice diligente le reste”, explique-t-il.
Pour Issa Kaou Ndjim, ce crime intervient dans un contexte de vaste campagne de calomnie contre l’imam Mahmoud Dicko. “Nous restons fidèles à nos leaders religieux comme l’imam Mahmoud Dicko et non au régime. L’imam Dicko est aujourd’hui le recours du peuple. L’histoire lui a donné raison dans la question de l’introduction de l’homosexualité”, a-t-il clamé.
Dans l’audio, Issa Kaou Ndjim annonce l’imminence d’un grand rassemblement à l’appel de Mahmoud Dicko et du Cherif de Nioro du Sahel.