Face aux affrontements intercommunautaires et surtout aux massacres des peulhs dans le Centre, Tabital Pulaaku (Association des amis de la culture peulh) monte au créneau. Plus qu’un simple coup de gueule, c’est un sérieux avertissement que cette association entend adresser au gouvernement. A cet effet, elle compte organiser à Bamako, le samedi 26 janvier 2019, et dans toutes les régions du Mali des actions d’envergures, notamment une journée de colère, de protestation et de dénonciation. Objectif ? Dénoncer les crimes odieux perpétrés quotidiennement contre les populations civiles dans le Centre du pays.
En effet, à l’occasion de cette journée, Tabital Pulaku Mali organisera un meeting et des marches pacifiques. Et trois jours de grève seront observés (samedi, dimanche et lundi sans viande ni lait dans tous les centres urbains du pays).
L’objectif ? Dénoncer « les meurtres/assassinats » quotidiens des innocents (jeunes hommes, vieillards, femmes, enfants et bébés) par des milices tolérées et/ou soutenues par le Gouvernement, la destruction des villages et des greniers, l’interdiction d’accès aux marchés, aux points d’eau et aux pâturages, l’impossibilité de circuler pour accéder aux services sociaux de base (centres de santé et écoles) l’arrestation, la torture et la détention de centaines de Peulhs dans des conditions infra humaines.
Par ailleurs, des propositions seront de nouveau adresser au Gouvernement, à la Communauté internationale et aux populations.
« Nous demandons aux Associations Tabital Pulaaku du Monde, à toutes les Associations de Défense des droits humains, Aux Organisations de la Société Civile et à toutes les personnes soucieuses du respect de la Vie et de la Dignité Humaine de se joindre à nous en organisant des Manifestations et ou en Arborant le ROUGE (symbole du sang des innocents) », déclare le président de Tabital Pulaku Mali, Adboul Aziz Diallo.
Plus de 500 morts, selon l’ONU…
Ce ras-le-bol intervient suite à la dégradation de la situation sécuritaire au Centre, où les affrontements communautaire ont faits de nombreuses victimes dans la communauté peulh.
En effet, le plus récent date du 1er janvier 2019, où un village peulh a été attaqué, dans le Centre (région de Mopti), par des chasseurs traditionnels. Cette attaque meurtrière a fait une quarantaine victimes.
Des « hommes armés habillés en tenue de chasseurs traditionnels dozos » ont mené cette attaque. « Outre les 37 morts enregistrés, tous des civils, le bilan fait état de plusieurs blessés et de nombreuses habitations incendiées », selon un communiqué officiel.
Aussi, depuis quelques temps, des voix se sont élevées pour attirer l’attention des autorités sur le pourrissement de la situation dans la région de Mopti et une bonne partie du Centre du pays. Ainsi, l’association Tabital Pulaaku (Association des amis de la culture peulh) a, à plusieurs reprise, attiré l’attention du pouvoir sur la dégradation de la situation au Centre et les exactions à l’encontre des populations civiles, mais les autorités maliennes n’ont pas pu trouver la solution au drame du Centre, qui continue de faire de nombreuses victimes.
Depuis l’apparition il y a quatre ans dans le Centre du Mali du groupe djihadiste du prédicateur peulh Amadou Koufa, les violences se multiplient entre les Peulhs, et les Bambara et Dogon. Ces violences intercommunautaires ont fait plus de 500 morts civils en 2018, selon l’ONU.
Par ailleurs plusieurs organisations, associations et personnalités ont dénoncé ces exactions à l’endroit des peulhs…