Connu pour son combat en faveur des administrateurs civils dont il est issu, le syndicaliste Ousmane Christian Diarra a décidé de quitter son poste au gouvernorat de la 1ere région. Une démission qui suscite des réelles interrogations.
Confirmé secrétaire général lors du congrès ordinaire du Syndicat autonome des administrateurs civils (Synac), Ousmane Christian Diarra, jusque-là conseiller aux affaires administratives et juridiques du gouverneur de Kayes a démissionné jeudi dans la matinée de son poste. Si officiellement le démissionnaire parle de conviction personnelle, cependant l’entourage du syndicaliste argumente plutôt des manœuvres du pouvoir à vouloir lui faire abandonner son combat de revendication pour le mieux-être des administrateurs civils.
” Suite à la réduction à un seul représentant des administrateurs civils ou préfets au poste de gouverneur de région et au remplacement de celui de Kayes par un policier, j’ai, en toute conscience et par conviction personnelle, sans rapport avec l’action syndicale, remis ma démission du poste de conseiller aux affaires administratives et juridiques du gouverneur de Kayes. Car j’ai fait le vœu de ne jamais servir, dans la représentation de l’Etat, sous l’autorité d’un corps habillé quel que soit son grade ou sa compétence. Je voudrais préciser que j’ai remis ma démission avant la réunion extraordinaire conjointe Synac- Syltmat dont les décisions vous seront communiquées par le secrétaire à la communication”. C’est en ces termes que le leader syndical Ousmane Christian Diarra a informé l’opinion sur sa décision.
Le démissionnaire n’a pas manqué de courtoisie. Il a été on ne peut plus diplomate. Mais son entourage soutient que depuis la tenue du 5e congrès ordinaire (5 au 6 janvier dernier) du Syndicat autonome des administrateurs civils, M. Diarra a fait l’objet de tentative d’intimidation de la part du gouvernement.
D’abord, une délégation a été reçue par le chef du département de l’Administration et de la Décentralisation, Mohamed Ag Erlaf pour demander au syndicaliste de renoncer à sa plateforme revendicative. Une plateforme qui s’articule autour de l’adoption d’une loi d’orientation et de la programmation des administrateurs civils, comme dispose désormais les forces armées de défenses et de sécurité, selon notre source.
Elle poursuit que le ministre du Travail, de la Fonction et des Relations avec les institutions, Mme Diarra Racky Talla s’est aussi inscrit dans la même dynamique, ainsi que le Premier ministre. “C’est Ousmane Christian Diarra qui a été confirmé au terme des travaux, dit placer ce mandant sous le signe de la consolidation des acquis. Alors qu’une plateforme revendicative avait fait l’objet de débats au cours des travaux de ce 5e congrès ordinaire. Il s’agit du statut autonome des administrateurs et d’une loi d’orientation et de programmation pour l’amélioration des conditions de travail des représentants de l’Etat.
Cette proposition permettra d’améliorer des cadres de travail qui peinent à être mis en place et des dossiers à évoluer, notamment celui du statut particulier des Administrateurs civils et ses textes octroyant des avantages spécifiques en primes et indemnités. Bref, l’application des points d’accord des différents procès-verbaux connait déjà un certain retard.
Le nouveau cahier de doléances est crucial. Parce qu’il touche à l’essence même des préoccupations actuelles des administrateurs civils. Connaissant bien le secrétaire général, le gouvernement s’est inscrit dans cette logique d’intimidation. Ils avaient d’abord demandé Ousmane de démissionner du secrétariat du Synac”, confie notre source. Et d’ajouter que rien ne leur empêchera de poursuivre la lutte pour le bien-être des travailleurs.