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Bamako : L’État décidé à mettre fin aux constructions illicites
Publié le samedi 26 janvier 2019  |  L’Essor
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© aBamako.com par Androuicha
La DNUH en visite de terrain pour le contrôle des constructions.
Bamako, le 24 janvier 2019. Dans le cadre de ses contrôles de routine, la Direction Nationale de l`Urbanisme et de l`Habitat (DNUH) conduite par son premier responsable M. Drissa Coulibaly, s`est rendue au quartier Sotuba ACI pour inspecter un certain nombre de chantiers.
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Jeudi 24 janvier 2019 à Sotuba ACI. Il est environ 10 heures du matin. Un vent glacial souffle sur ce quartier huppé situé en plein cœur de la Commune I du District de Bamako, à proximité du fleuve Niger. Des chantiers en hauteur y poussent partout, pendant que se développe le jardinage intra-muros sur les parcelles non encore mises en valeur. Cette vue admirable de ces réalisations, caractéristique du dynamisme de l’économie locale, semble cacher les dangers auxquels riverains, ouvriers, passants, locataires sont exposés au quotidien.

En effet, au niveau de cette zone, comme un peu partout dans la capitale, des constructions illicites tendent à devenir la règle, à côté de réalisations répondant aux normes et principes édictés en la matière. Face à cette prolifération des constructions illicites, le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat a instruit de mettre un accent particulier sur les missions des brigades qui font la ronde au niveau des territoires à elles confiées.

Le but visé, selon le directeur national de l’Urbanisme, Dramane Coulibaly, est non seulement «de venir signaler en amont ces cas» mais aussi «de détecter et de dénicher les constructions pouvant représentées un danger, un risque pour les riverains et pour les passants».

Conformément à cette instruction, M. Coulibaly a parcouru, hier, quelques chantiers au niveau de Sotuba ACI. Une visite de terrain qui aura suffit pour se convaincre de l’ampleur du danger. Drissa Coulibaly et ses hommes arrivent peu avant 10 heures 30 mn sur les chantiers de construction de trois immeubles contigus et de hauteur moyenne (trois niveau ou plus). La construction de l’un de ces immeubles est permise suivent visa n°3055 PC du 28/06/2017 de la mairie du District. Quant aux deux autres, ils ne le sont pas. «Le risque potentiel (effondrement) commence à partir des immeubles de hauteur moyenne», a édifie M. Coulibaly.

Sur place, travaillaient des ouvriers. A l’aide de cordes attachées à des seaux d’eau ou des planchers, ils acheminent sable, ciment et briques jusqu’au troisième niveau. Aussi, des familles constituées en majorité de femmes et d’enfants, vivent à l’intérieur de ces maisons en construction. Le constat est qu’il n’y a pas de professionnels sur les chantiers de ces immeubles visiblement confiés à des gardiens chargés de contrôler les maçons et leurs équipes.
Conséquence : des déformations et des fissures souvent larges sont visibles sur les murs des trois immeubles en chantier. Des dérives auxquelles les autorités semblent décidées à mettre fin.

Concernant l’immeuble dont la construction est autorisée, «une convocation a été déposée. Le propriétaire dit en train de réunir les documents afférents aux contrats de construction», révèle M. Coulibaly. Il s’agit, selon lui, des contrats avec un entrepreneur pour la réalisation des travaux, ou avec un architecte ou un bureau d’étude agrée pour le suivi des travaux. Des documents qui sont fournis pour avoir le permis de construire. Quant aux responsables des deux immeubles non autorisés, ils ont été aussi conviés. «Des Procès verbaux (PV) d’infraction ont été établis et délivrés à qui de droit. Nous attendons la décision de la justice afin de sévir», a assuré le directeur national de l’Urbanisme, précisant qu’un des chantiers est aujourd’hui arrêté.

Rien de tout cela ne serait arrivé si les propriétaires avaient suivi les procédures normales. Avant d’entamer par exemple les travaux d’une construction à usage d’habitation, le propriétaire doit se munir d’un permis de construire. Pour l’obtenir, il dépose au niveau de la mairie de son ressort territorial un dossier comprenant un titre de propriété, le dossier technique fait par un architecte agréé. L’hôtel de ville les transmet à son tour aux services techniques pour avis.

Il en est de même pour les constructions publiques dont le dossier est déposé au niveau des services de l’Etat contre paiement justifiable d’un montant arrêté à chaque niveau. Ainsi, sur la base des observations des techniciens, le maire peut ou non délivrer un permis de construire dans un délai de 19 jours ouvrables.

Une procédure que semble respectée le propriétaire d’un supermarché en cours de construction dans la même zone, en face de la pharmacie Sidy Boukenem, à une vingtaine de mètre (côte ouest) du Rond-point au monument du général Soumaré. Sur ce chantier, derrière les enclos provisoires faits de tôles étaitassis Sanoussi Diarra, technicien au compte de «Bâtiment-Travaux-Construction (BTC), l’entreprise chargée de la réalisation de cet ouvrage. Coiffé d’un casque, il informera la délégation que le chantier est arrêté momentanément. «Nous avons décidé de modifier le plan initial. Il faut, pour ce faire, une autorisation tenant compte de ces modifications», a-t-il indiqué. «Le constat est ici satisfaisant.

La technologie de mise en œuvre est respectée, les vices de construction sont moindres, les équipements disponibles (bétonnière, fer à bêton, matériels de protection des ouvriers) donnent satisfaction. Cela est réconfortant par rapport à ce que nous venons de voir», a constaté M. Coulibaly.

Cheick M. TRAORÉ
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