L’image du vieux, presque nu, les intestins visibles par le couteau qui a perforé son ventre, devant des Hommes en blouses blanches s’affairant au tour de lui, dans une salle inaccessible aux parents encore moins au Public, circule dans les téléphones, accentuant ainsi la douleur de sa famille et de la communauté musulmane. Une vision horrible et insupportable. Depuis l’assassinat de l’Imam, la source de cette transmission de la photo ne s’est pas inquiétée. Pour dire que dans ce monde, il y a des personnes abjectes sans état d’âme.
Quelques semaines avant l’assassinat, la prêche de l’Imam, Abdoul Aziz Yattabaré, est reconnu comme un fervent musulman opposé à l’adoption de la pratique de l’homosexualité dans notre société. Ce qui lui a rendu impardonnable aux dires de son assassin, un nommé Moussa, qui a attenté à sa vie, tôt le matin du samedi 19 janvier 2019. Selon la police, l’assassin est un jeune qui connaissait bien le programme de l’Imam Yattabaré et c’est ainsi qu’il s’est muni d’un couteau avant de se cacher dans l’obscurité, sur le trajet reliant le domicile de l’Imam à sa mosquée. Dès l’arrivée de l’Imam à son niveau, Moussa lui a d’abord demandé de reprendre son prêche contre les homosexuels en lui exigeant de lui dire qui est PD. Ayant pris peur, l’Imam lui répond que : «Personne ». Puisque le ton s’élevait, l’Imam a tenté de s’enfuir. Mais c’était trop tard, car Moussa, muni d’un gourdin, lui assène des coups sur la nuque. L’homme n’a pas eu le temps de réagir et, sur place, il tombe. Toujours selon la police, après ce coup violent sur la nuque, Moussa a continué son acte macabre par une dizaine d’autres coups de couteau dans le ventre, sur le dos et les cuisses. Conduit à la clinique Pasteur, à Hamdallaye ACI 2000, l’Imam Yattabaré, quelques heures après, finit par succomber à ses blessures.
Quant à son bourreau, Moussa Guindo, à la foulée, il s’est rendu lui-même à la police IIIe Arrondissement, pour se mettre à la disposition de la justice. Auxmotifs de cet acte criminel, Moussa répondra avoir tué l’Imam par le fait que celui-ci aurait payé un certain Soloni dit Tondjan pour le tuer.
Comme on le voit, la situation sécuritaire dans la capitale a atteint des proportions inquiétantes. Pour un rien du tout, des paisibles citoyens sont assassinés. Outre ce cas de l’Imam Yattabaré du samedi 19 janvier, il y a eu une semaine avant, celui du commerçant Kalilou dit Baba Coulibaly, lui aussi assassiné sauvagement. Cette fois-ci, il s’agit d’un Homme pieux, un Imam et membre du Haut Conseil Islamique. La victime Abdoul Aziz Yattabaré est Directeur d’école coranique, l’Institut Mahadi islamique de Missira. C’est toute la Communauté musulmane du Mali en général et les imams en particulier qui pleurent la mort de ce grand érudit très versé dans les lois coraniques et de hadiths du Prophète Mahomet (PSL). Que son âme repose en paix et plus jamais çà dans notre société.
Selon de nombreux observateurs, à propos de l’image du vieux dans les téléphones et sur la toile, c’est une manière de faire peur à quiconque s’opposant à la protection juridique des homosexuelles dans notre pays. Le silence complice des autorités compétentes face à cette inhumanité pourrait provoquer d’autres conséquences. Car, ici, c’est la sensibilité des musulmans qui est attaquée