Ils ont pris la route samedi matin pour rejoindre leurs zones de responsabilité sur le territoire
Maria Espinosa, chef observatrice adjointe de la mission d’observation électorale de l’Union européenne au Mali (MOE UE Mali 2013), a briefé la presse quelques instants avant le déploiement des 20 premiers observateurs à long terme (OLT). C’était samedi à l’hôtel Radisson Blue. La mission, le mandat et la méthodologie de cette mission ont constitué le menu principal de la rencontre avec la presse.
Arrivés le 2 juillet, les observateurs ont suivi quatre jours de formation au siège de la mission à Bamako sur les spécificités électorales, juridiques, politiques et médias de l’élection présidentielle. Ces observateurs, qui vont passer plusieurs semaines dans notre pays pour suivre l’élection présidentielle, ont pris la route samedi matin pour rejoindre leurs zones de responsabilité sur le territoire. Au total, cette mission disposera sur le terrain de plus de 90 observateurs, lors du premier tour de l’élection présidentielle.
La décision de déployer une mission d’observation électorale de l’Union européenne a été prise suite à l’invitation du gouvernement reçue le 21 mars dernier. Il s’agit de la première mission d’observation électorale mise en place par l’Union européenne dans le pays.
Mme Espinosa appuyée par Panos Lekakis, coordinateur des observateurs a indiqué que « les 10 équipes de 2 observateurs chacune ont pris la direction de leurs destinations respectives. Il s’agit des régions et localités de Mopti, Ségou, San, Kayes, Koulikoro, Koulikoro Sud (Dioila et Kangaba), Bamako (2 équipes), Bougouni, Sikasso. Les trois régions du nord (Tombouctou, Gao et Kidal) « ne recevront pas d’observateurs électorale de l’Union européenne pour le moment pour des raisons de sécurité ». L’entrée de l’armée à Kidal s’st invitée dans le point de presse : « nous avons appris cela avec beaucoup d’intérêt » a t-elle dit.
« Le bon déroulement de l’élection présidentielle au Mali est crucial » Louis Michel, chef observateur de la MOE UE et député européen, a déclaré ce jour que « le bon déroulement de l’élection présidentielle au Mali est crucial non seulement pour accorder la légitimité au président élu, mais aussi pour la stabilité de la sous-région, de la région, et au-delà de l’Europe et du monde ». « L’Europe est en première ligne face aux risques collatéraux de l’instabilité dans la région » a estimé l’ancien commissaire européen au développement et à l’aide humanitaire et ancien ministre belge des Affaires étrangères, pour qui cette « élection présidentielle constitue le premier pas sur le chemin d’un renouveau démocratique au Mali ».
Dans un communiqué publié le 5 juillet à Bruxelles à l’occasion du lancement officiel de la mission d’observation électorale de l’Union européenne au Mali, Catherine Ashton, la Haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a souligné que « cette mission d’observation des élections constitue une nouvelle contribution de l’UE pour aider le Mali sur la voie de la stabilité ».
« Les élections marquent une étape cruciale vers le rétablissement de l’ordre constitutionnel, de l’unité, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté du Mali » a poursuivi Catherine Ashton, ajoutant qu’ « il est essentiel que tous les acteurs s’engagent dans ce processus de manière pacifique et démocratique à travers tout le pays ». « La mission d’observation de l’UE renforcera la confiance des électeurs dans un processus transparent, inclusif et crédible. Eu égard à son immense expérience dans la région, Louis Michel est le choix parfait pour le rôle de chef observateur » a-t-elle conclu.
Les 90 observateurs de l’UE analyseront toutes les phases du processus électoral. Les 20 premiers observateurs déployés samedi seront rejoints, le 22 juillet, par 30 observateurs à court terme (OCT) en place pour dix jours lors du scrutin. Une équipe cadre de 8 experts est basée à Bamako depuis le 21 juin, soit une chef observateur adjointe, quatre analystes dans les domaines électoral, juridique, politique et médias, un analyste des données de l’observation, un coordinateur des observateurs et un attaché de presse chargé de l’information.
La mission sera renforcée lors du vote, par des diplomates de l’UE en poste à Bamako. Une délégation de 7 députés, membres du Parlement européen, sera également présente pour l’observation du scrutin. Au total, la MOE UE disposera lors du premier tour de l’élection présidentielle de plus de 90 observateurs, issus de 27 des 28 Etats membres de l’UE, ainsi que de la Norvège et de la Suisse, pays partenaires pour l’observation. Enfin, trois députés de pays d’Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP), membres de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE, se joindront à la Mission.
Les missions d’observation électorale de l’Union européenne ont pour mandat de présenter une évaluation précise, détaillée et impartiale des processus électoraux conformément au cadre juridique national et régional ainsi qu’aux obligations internationales signées par les pays hôtes. L’objectif est de promouvoir et de soutenir la démocratie.
Quant à la méthodologie, les observateurs vont analyser les différentes phases du processus électoral: établissement des listes électorales, validation des candidatures, campagne électorale, jour du scrutin, dépouillement, agrégation et publication des résultats, contentieux électoral.
Le rapport final de la mission ainsi que des recommandations pour les scrutins à venir sont présentés aux autorités et à l’ensemble des citoyens dans un délai de deux mois suivant la proclamation des résultats finaux.
Les missions d’observation électorale de l’Union européenne adhèrent à la Déclaration de principes pour l’observation internationale d’élections commémorée en 2005 à l’Organisation des Nations unies, ainsi qu’au Code de conduite à l’usage des observateurs électoraux internationaux.