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Pouvoir-forces vives : Premiers accrochages autour de la Constitution malienne
Publié le dimanche 27 janvier 2019  |  La Sirène
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Le consensus promis par le président IBK autour de la révision constitutionnelle est déjà un flop au regard des récentes critiques. Au moment où toute la classe politique œuvre pour l’instauration d’un dialogue entre le pouvoir et les forces vives, des décrets du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga sont attaqués, notamment ceux relatifs à la création et la nomination des membres du comité d’experts pour la révision constitutionnelle.

Le ton de ces diatribes a été donné par la coalition politique FSD composée par Soumaila Cissé et plusieurs autres hommes politiques. Une déclaration de cette coalition mettait en garde le gouvernement sur la précipitation avec laquelle le Premier ministre a ouvert unilatéralement le processus de révision constitutionnelle sans leur en souffler mot.

D’ailleurs, le FSD conteste l’appropriation de la révision constitutionnelle par le Premier ministre, alors que la Constitution ne lui en donne pas la responsabilité. La coalition considère cela comme un déraillement du train démocratique, puisque la constitution est violée. Il appartient constitutionnellement au président de la République d’engager la révision de la loi fondamentale en rattachant à son service les organes chargés à cet effet.

Autre argument mis en avant par le FSD: le dialogue politique est un préalable à la révision constitutionnelle. Cette position fait écho à celle de Modibo Sidibé, le président des FARE Anka Wuli, pour qui les réformes à venir doivent répondre à un critère consensuel. Dans un communiqué relatif aux décrets décriés du Premier ministre, Modibo Sidibé invite le pouvoir à revoir sa copie pour rassembler les Maliens.

Pour Modibo Sidibé, il est clair que la révision de la Constitution est fondamentalement politique et que c’est une vision politique qui doit d’abord et avant tout porter cette réforme. « Il est temps maintenant, face aux multiples périls qu’il y a en la demeure malienne, que notre peuple puisse se réunir pour parler de la base au sommet, afin de revisiter nos institutions et nos pratiques démocratiques », souligne le communiqué des FARE.

L’ouverture unilatérale de la révision constitutionnelle butte aussi sur la résistance des plus ardents défenseurs de la Constitution dont Dr Soumana Sacko. La Constitution malienne n’est pas un livre saint selon Sacko, « mais elle n’est pas non plus un chiffon de papier que l’on peut triturer à volonté sans raison », indique le communiqué de la CNAS Faso Hèrè, le parti de Soumana Sacko daté du 20 janvier.

En somme, on assiste déjà aux premiers accrochages autour de la Constitution malienne du 12 janvier 1992. Des questions fondamentales sont posées. L’inclusivité voulue par le pouvoir n’aura été qu’un leurre que les forces vives de la nation ne veulent pas laisser passer. En filigrane, il y a des questions sensibles : quelles dispositions de l’Accord d’Alger ont valeurs constitutionnelles ? Comment préserver la cohésion nationale et éviter le piège de la désintégration ?

D.K

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