Dakar, la capitale sénégalaise, a abrité la 3e édition de la Conférence internationale sur l’émergence de l’Afrique du 17 au 19 janvier 2019. Autour du président Macky Sall au Centre « Abdou Diouf » de Diamnadio, du beau monde, notamment le président IBK du Mali et de nombreuses sommités de l’économie mondiale.
Défendre une Afrique qui refuse la fatalité en choisissant de prendre en main son destin pour aller de l’avant : c’est le but visé par la Conférence internationale sur l’émergence de l’Afrique (CIEA), dont la 3e édition vient de se tenir à Dakar (Sénégal) du 17 au 19 janvier 2019.
« En dépit de toutes les contingences, je suis fermement convaincu que l’heure de l’Afrique a sonné ». Ces mots empreints de solennité sont du président sénégalais, Macky Sall, ce 17 janvier 2019, à l’ouverture de la prestigieuse rencontre.
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« Il clair que l’émergence ne se fera pas grâce à l’aide au développement. Elle se construit sur nos efforts propres respectueux des intérêts de nos partenaires. Est nécessaire à cet effet un partage d’expérience », a indiqué le président Sall. Et de déplorer le fait que, en Afrique, le financement public reste la principale ressource lorsqu’il s’agit de réaliser des infrastructures structurantes…
Pour se développer, les Etats doivent alors arrêter d’expérimenter les modèles importés, les idées reçues pour ouvrir leur propre chemin en conformité avec leurs besoins et leurs réalités sociopolitiques, culturelles et économiques.
« En Afrique entre 40 à 60 milliards de dollars échappent chaque année aux contrôles fiscaux », a déploré le chef de l’Etat sénégalais. Et pas forcément à cause d’absence de règles, mais du manque d’audace et surtout de la corruption qui fait de nos Etats un eldorado fiscal pour toutes ces multinationales qui pillent impunément nos richesses.
L’Afrique n’a pas besoin d’aide publique pour financer les infrastructures indispensables à son émergence. Juste de courage ! Le courage de mettre par exemple fin aux faveurs accordées aux entreprises étrangères et nationales. Et aussi de plus de rigueur dans le recouvrement des impôts. Le laxisme et la corruption à ce niveau font perdre au continent entre 40 et 80 millions de dollars (entre 20 000 milliards et 40 000 milliards F CFA) par an.
Des pertes que Macky Sall entend corriger, convaincu que « si l’impôt dû à l’Afrique est payé, le débat sur l’aide publique au développement ne se poserait pas. L’Afrique est donc fondée à réclamer plus d’équité entre les droits légitimes de l’investisseur et ses obligations fiscales vis-à-vis du pays hôte… Il convient d’agir fermement contre l’évasion fiscale et les flux financiers illicites ».
Mais si, comme l’a martelé le président sénégalais, « rien ne doit entraver notre marche résolue vers l’émergence », nos dirigeants doivent aussi comprendre que le développement durable est en partie liée à leur « détermination politique ».
« La quête de l’émergence procède ainsi d’une vision à long terme et d’un engagement qui traduit cette vision en actes », a-t-il insisté.
Les défis, on ne les relève jamais par de beaux discours, mais par des actes politiques posés dans le seul intérêt de nos Etats. Pour les dirigeants politiques africains, il est plus que jamais temps de passer au concret pour reprendre notre destin en main !