Le Centre national d’appui à la promotion de l’économie sociale et solidaire (CNAPESS) a tenu hier, à son siège à Bakaribougou, la première session de son Conseil d’administration, avec 3 points inscrits à l’ordre du jour : l’examen et l’adoption du rapport d’activités 2018 ; l’examen et l’adoption du programme d’activités et du budget prévisionnel au titre de l’année 2019 ; l’examen et l’adoption des projets de règlement intérieur, de cadre organique, d’organigrammes et de propositions d’avantages à allouer aux travailleurs du Centre.
Le CNAPESS est né de la réforme du Centre d’appui aux mutuelles, associations et caisses coopératives (CAMASC) confrontée à des difficultés : absence d’autonomie de gestion limitant les possibilités à développer des stratégies de mobilisation des ressources et à initier des dispositifs opérationnels souples ; l’impossibilité de participer aux appels d’offres ; la non-prise en compte des missions du Centre, des études recherches dans les domaines sociaux et de l’économie solidaire…
Ainsi, selon le DG du Centre, Kassoum DIABATE, c’est la nécessité de disposer d’un instrument privilégié de mise en œuvre de la Politique nationale de promotion de l’économie sociale et solidaire qui a justifié une telle réforme.
Pour le Secrétaire général, Salif MAIGA, représentant le ministre de l’Action humanitaire et de la Solidarité, la réforme opérée a pour objet : d’adapter le schéma institutionnel et organisationnel du Centre à l’environnement actuel de l’économie sociale et solidaire et son ouverture au ‘’Partenariat Public/Privé’’ pour des prestations payantes ; de développer, d’une part, des stratégies de mobilisation de ressources additizonnelles auprès des partenaires et d’autre part, de mettre en place des dispositifs souples lui permettant d’être plus proche de ses cibles…
Par ailleurs, pour l’exercice 2019, le budget du Centre est équilibré en recettes et en dépenses à la somme de 295 340 000 FCFA contre 131 988 338 FCFA au titre du budget 2018 soit une augmentation de 55,30 %.
M. MAIGA a exhorté la Direction et l’ensemble du personnel du Centre à se départir des attitudes attentistes et à être ‘’agressifs’’ dans la recherche de solutions aux multiples défis que le Centre est appelé à relever pour mériter la confiance placée en eux qui, en accédant à la demande pressante de réforme, ont pleinement joué leur partition.
Le CNAPESS, au cours de l’année 2018, a été confronté à des difficultés qui sont autant de défis à relever : la lenteur persistante dans la mobilisation des ressources pour la mise en œuvre des activités ; l’insuffisance des crédits alloués par rapport aux résultats escomptés et la réduction des dotations initiales en cours d’année ; l’insuffisance dans la maîtrise du mode de gestion ‘’budget programme’’ ; l’insuffisance de formation, d’information et de concertation entre acteurs sur la réforme du budget programme.
Nonobstant les difficultés, des actions ont été réalisées en direction des groupes cibles, du personnel en termes de renforcement des capacités et quelques investissements pour l’amélioration des conditions de travail.
En termes de perspectives, le Centre entend se positionner comme un outil essentiel de la mise en œuvre de la Politique nationale de promotion de l’économie sociale et solidaire.
PAR BERTIN DAKOUO
L’économie solidaire en chiffres
L’économie sociale et solidaire, selon les données de la Direction nationale de la Protection sociale et de l’économie solidaire et du Réseau régional d’appui à la promotion de l’économie sociale et solidaire, dans notre pays, se présente comme suit :
-1Malien sur 10 est membre d’une organisation de l’économie sociale et solidaire ;
-Près de 63 milliards FCFA de chiffres d’affaires par an, via les associations et leurs partenaires techniques et financiers ;
-Environ 235 000 microentreprises pour la seule ville de Bamako ;
-Environ 42 000 artisans membres de la Fédération nationale des artisans du Mali (FNAM) ;
-219 Mutuelles sociales pour 907 879 bénéficiaires ;
-1 299 Associations de santé communautaires, avec autant de CSCom.
-La majeure partie des emplois féminins et jeunes est regroupée autour de ce secteur.