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Grève des enseignants: ce qui coince !
Publié le mercredi 30 janvier 2019  |  Info Matin
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© aBamako.com par Momo
Atelier de validation du PRODEC 2
Bamako, le 9 juin 2018 le ministre de l’Education nationale a présidé l’Atelier de validation du programme décennal de développement de ‘Education PRODEC 2 au Radisson Blu
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Depuis la rentrée 2018-2019, le front scolaire est en ébullition, à cause des grèves à répétition du Collectif des syndicats signataires du 15 octobre 2016. Après plusieurs séances de négociations, dont les dernières remontent au jeudi dernier, au ministère de l’Éducation nationale, il nous revient que sur les 10 points de revendication des enseignants, 5 ont déjà fait l’objet d’accord. L’incidence financière de 2 des 5 points restants (octroi d’une prime de documentation et allocation d’indemnités au personnel chargé des examens et concours professionnels) se chiffre à plus de 86 milliards de francs CFA. Décryptage !

Malgré la poursuite du dialogue avec les autorités, les enseignants restent toujours dans la logique du chao sur le front scolaire.

Après des arrêts de travail successifs de 72 heures, à la veille de Noël ; 120 heures, du 7 au 11 janvier, le Collectif est encore en arrêt de travail, depuis ce 21 janvier 2019, pour 10 jours. Aussi, à la fin de cette grève et après évaluation de la situation, il n’exclut pas la possibilité d’autres actions plus vigoureuses si ses doléances ne sont pas satisfaites, dont la grève illimitée.

« Tant que nos doléances ne sont pas satisfaites, il n’y aura pas d’école cette année. Et nous sommes prêts à assumer toutes les conséquences », a prévenu Amadou COULIBALY, un des puissants secrétaires généraux du Collectif. Selon ce responsable syndical, l’échec des négociations avec le Gouvernement s’explique par la mauvaise volonté de celui-ci. Contrairement à ce que beaucoup imaginent, précise-t-il, ces grèves n’ont pas pour but de pénaliser les élèves des écoles publiques, mais d’améliorer le niveau d’instruction dans ces établissements.

Du côté des autorités nationales, l’on ne semble pas partager cet avis de M. COULIBALY et de ses camarades. Et pour cause, depuis le début de cette crise, des efforts ont été faits par le Gouvernement. Ainsi, sur les 10 points de revendication déposés par le Collectif des syndicats signataires du 15 octobre, 5 ont déjà fait l’objet d’accord. Sur 2 des 5 restants, le Gouvernement n’arrive pas à donner son accord pour des contraintes budgétaires, nous indique une source proche de la négociation. Il s’agit, selon la source, des points 1 et 6.

Dans ce premier point, les enseignants demandent l’octroi d’une prime de documentation. De quoi s’agit-il ? Elle consiste, selon la proposition des syndicats, à octroyer une indemnité financière d’un montant allant de 100 000 à 150 000 francs CFA aux 55 730 enseignants concernés du niveau secondaire au fondamental, selon leur catégorie (À : 150 000 ; B 125 000 et C : 100 000 francs CFA). Ce qui coûte annuellement au trésor public, la bagatelle de 85 440 600 000 francs CFA.

Au niveau de l’enseignement supérieur, cette prime dite de documentation est de 17 000/mois et par enseignant, soit un coût de 204 000 francs CFA/an, contre 13 161 600 000 francs au secondaire/ans et par enseignant (en tout cas selon la proposition du Collectif).

Un deuxième point de discordance pour des motifs financiers porte sur le point 6 du cahier de doléances du Collectif (allocation d’indemnités au personnel chargé des examens et concours professionnels). Il s’agit là d’une prise en charge financière liée à la surveillance des examens (15 000 FCFA contre 4000 FCFA en cours) ; frais de correction des copies au secondaire (1 500 FCFA contre 475 FCFA en cours) ; frais de correction des copies au fondamental (1 250 FCFA contre 375 FCFA en cours) ; président de centre/secondaire (100 000 francs contre 50 000f en cours).

Président de centre au fondamental (75 000 francs, contre 30 000 en cours). C’est-à-dire que conformément au taux en cours objet du décret 529/P-RM du 21 juin 2013, ces primes étaient respectivement de 4 000 francs CFA ; 475 francs CFA ; 375 francs CFA ; 50 000 francs CFA et 30 000 CFA.

Sur la base de cette proposition, la seule surveillance et correction du BAC 2018 (111 200 candidats) revenait à l’État la bagatelle de 166 800 000 francs et le DEF (249 288 candidats) 311 610 000 francs CFA, soit 478 410 000 francs pour les deux examens, sans prendre en compte le CAP, le BT et les IFM.

Comme le dit l’adage, la plus belle femme au monde ne peut offrir à son mari que ce qu’elle a.

Si les négociations avaient repris ce 24 janvier 2019, voilà actuellement le niveau du blocage entre les deux parties. Au finish, ce sont les élèves et leurs parents qui sont les grands perdants de cette bataille dont personne ne peut pour le moment présager l’issue.

À Kayes, le jeudi dernier, une marche a été organisée par la société civile pour exprimer son mécontentement.

Par Sidi DAO
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