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Soumaïla Cissé s’adressant aux journalistes : «Continuez à jouer pleinement votre rôle de 4ème pouvoir»
Publié le mercredi 30 janvier 2019  |  Le Reporter
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© aBamako.com par mouhamar
Première session de la nouvelle législature
Bamako, le 22 janvier 2014 à l`hémicycle. Les nouveaux députés issus des dernières législatives étaient en session extraordinaire pour l`élection du président de l`assemblée nationale et la composition des groupes parlementaires.Photo: Honorable Soumaila CISSE.
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Le mardi 22 janvier 2019, Soumaïla Cissé, président de l’Urd, chef de file de l’opposition, accompagné de certains membres du bureau national de son parti, a présenté ses traditionnels vœux de nouvel an à la presse nationale et internationale à la Maison de la presse. C’était en présence d’un parterre de journalistes dont le 2ème vice-président de la Maison de la presse, M. Alexis Kalambry.

C’est un Soumaïla Cissé très affecté par le décès du 1er vice-président de la jeunesse du parti, M. Baba Sow, qui s’est présenté au pupitre pour annoncer cette mauvaise nouvelle à l’assistance. Ainsi, avant de prononcer son discours, il a demandé d’observer une minute de silence en la mémoire de leur camarade qui venait d’être arraché à l’affection de tous à la suite d’un accident.

Dans son allocution, Soumaïla Cissé n’a occulté aucun problème de l’heure. Au sujet de la place de notre pays en matière de liberté de la presse, 115ème place selon les statistiques de Reporters Sans Frontières, est un recul inquiétant pour le Mali, analyse-t-il. Selon lui, l’année 2018 a été particulièrement éprouvante pour les professionnels de la communication, en général, et des journalistes en particulier. En effet, a-t-il précisé, 80 journalistes, tous supports confondus, ont été tués en faisant leur métier.

«80 personnes tuées dans l’exercice de leur métier, tel est le bilan macabre que l’ONG Reporters Sans Frontières a présenté en décembre 2018, contre 65 décès enregistrés en 2017», a-t-il souligné. Cette hausse de la violence perpétrée contre les journalistes, s’indigne-t-il, est tout simplement inacceptable.

Avant d’indiquer que l’Urd partage entièrement ce constat et rappelle sa disponibilité à approfondir et à appliquer toutes les initiatives visant à protéger les journalistes contre ces exactions indignes de notre époque.

Si le nombre de journalistes tués en 2018 a connu une hausse, il en est de même pour les journalistes emprisonnés, 348 contre 326 en 2017, soit une augmentation de 7%. Selon le président Cissé, «nul ne doit se taire face à de telles situations».

«La liberté d’expression chèrement acquise doit être jalousement entretenue pour le confort de la démocratie»

«Au Mali, le constat est triste, sinon alarmant ! Plusieurs journalistes ont été assignés en diffamation devant les tribunaux maliens. Il est temps pour notre pays d’aller vers la dépénalisation des délits de presse», a-t-il proposé.

Visiblement en colère contre le régime, le député de Niafunké dira qu’ils ont suivi avec beaucoup de stupéfaction les révélations faites sur les menaces proférées contre des journalistes. Difficile, pour lui, de clore ce chapitre sur la presse sans rappeler la disparition mystérieuse de notre confrère Birama Touré depuis bientôt 4 ans.

À propos de la situation sécuritaire de notre pays, l’honorable Cissé a laissé entende que, depuis 2013, la situation sécuritaire, économique et sociopolitique de notre pays s’assombrit d’année en année. Face à l’ampleur de tels drames, l’Urd réclame haut et fort la mise en place d’une commission d’enquête internationale à l’effet de situer toutes les responsabilités.

.«Nous réitérons notre engagement, quelle que soit la forme du dialogue, de prendre les décisions qui vont uniquement dans l’intérêt du Mali, dans le sens de l’avenir de notre pays et du bien-être de nos concitoyens», a affirmé M. Cissé. Malgré la faiblesse des moyens des journalistes, explique Soumaïla Cissé, qu’ils continuent à donner le meilleur d’eux-mêmes pour dénoncer les maux qui minent notre société.

«Vos dénonciations des maux ainsi que vos révélations des scandales financiers et autres dérives du régime en place constituent un apport inestimable en vue de la quête de la bonne gouvernance et de la gestion saine des deniers publics. Je tiens à vous en féliciter. Continuez à dénoncer les dérives ! Continuez à interpeller ! En un mot, continuez à jouer pleinement votre rôle de 4ème pouvoir ! Pour l’honneur de votre profession, pour la dignité des Maliens, pour le confort de notre démocratie, résistez !» a conclu Soumaïla Cissé.

Ousmane DIAKITE
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