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Pression de l’UNTM: le ‘’tchou’’ et le ‘’tcha’’ du Gouvernement
Publié le mercredi 30 janvier 2019  |  Info Matin
L`UNTM
© aBamako.com par A S
L`UNTM célèbre le 1er Ma
L`Union Nationale des Travailleurs du Mali a célébré le 1er Mai sur le boulevard de l`Indépendance à Bamako
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Face aux coups de boutoir de l’UNTM, le Gouvernement n’a pas fait que capituler, mais il a également exposé à la face des Maliens sa mauvaise foi, à moins qu’il ne soit passé entre temps maître dans l’art de la fuite en avant.

Le Gouvernement, par la voix du ministre du Travail et de la fonction publique chargé des relations avec les institutions, DIARRA Racky TALLA, jurait, la main sur le cœur, l’impossibilité d’accéder aux revendications des travailleurs. Elle a, en effet, soutenu dans une interview accordée à MIKADO FM : « aujourd’hui, en allant loin, c’est compromettre les salaires. L’État du Mali obéit, comme tous les États appartenant à notre Union sous régionale qu’est l’UEMOA et avec le FMI (Fonds monétaire international), à des critères de convergence par rapport à la masse salariale et la règle est que nous ne devons pas dépasser. Aucun pays de la sous-région ne doit dépasser 35 % du produit intérieur brut pour la masse salariale. Avec les augmentations que nous avons consenties et que nous avons proposé à l’UNTM, parce que nous avons déjà proposé des augmentations de salaires pour les agents du cadre général, ç’a été fait, ça n’a pas été accepté, ça n’a pas été relayé à la base, mais avec ces augmentations, nous nous retrouvons à 37 %, donc nous sommes hors critères. Et aujourd’hui, force est de constater, je vous donne l’exemple d’un pays voisin qui a procédé à la diminution des salaires et même à la suppression de certains emplois, que quand on dépasse exagérément ces critères là, mais les salaires sont compromis, les salaires de l’ensemble des travailleurs du Mali sont compromis, nous ne voulons pas en arriver là (…).

Même en période normale, l’État n’a pas les moyens de supporter toutes ces revendications ».

Ces propos ont été tenus, il y a à peine 15 jours. En l’espace de 15 jours, tout ce qui n’était pas envisageable l’est devenu ; le verrou des critères de convergence a sauté et le Gouvernement a vite fait de montrer patte blanche pour calmer l’ire des syndicalistes. À moins d’avoir des gris-gris, l’on imagine mal un tel retournement de situation.

Alors, de deux choses l’une.

D’une part, le Gouvernement a fait montre d’une mauvaise foi notoire et hautement risquée, en décrétant l’impossibilité de satisfaire les revendications de l’UNTM, alors qu’il pouvait le faire.

De l’autre, le Gouvernement n’a pas les ressources nécessaires pour éteindre le cahier de charge, mais prend des engagements, question de gagner du temps.

Cette dernière hypothèse est la plus crédible, puisque même le ministre de l’Économie et des Finances, qui ne cachent plus qu’il y a une tension de trésorerie, en fait une manière subtile de confesser que le Gouvernement est en rade. Le dernier des Maliens n’ignore pas qu’après avoir bombé le torse en prenant sur le financement de l’élection présidentielle, il y aurait un brutal retour de la manivelle.

In fine, les Maliens découvrent le visage d’un Gouvernement qui excelle dans le ‘’Tchou’’ et le ‘’tcha’’ et qui aura à batailler dur pour restaurer son crédit. Parce que tout le monde à découvert son talon d’Achille.

Par Bertin DAKOUO
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