Dr Choguel Kokalla Maiga est candidat du Mouvement Patriotique pour le Renouveau (M.P.R) à l’élection présidentielle du 28 juillet prochain. Il a rencontré le vendredi dernier à Bamako la presse nationale pour un exposé de son projet société. D’un pays sous tutelle à la refondation de l’Etat, son effondrement, la trahison du peuple par son élite, l’école, l’armée, la santé, l’économie, rien ou presque n’a échappé à l’intelligence du Dr en Télécommunications. La priorité des priorités pour lui, reste la recherche de la fierté du Malien. C’est tout le mal. « Je m’engage à faire en sorte que le Malien aime son pays et en soit fier, qu’il serve son pays et qu’il ait confiance en l’Etat ».Cette phrase, d’une allure patriotique est du candidat du M.P.R et traite, à coup sûr, des problèmes réels auxquels, le Mali demeure confronté. Nous vous proposons de lire quelques extraits de la synthèse faite par le tigre en chef à la Maison de la Presse devant les journalistes et plusieurs militants et personnalités du parti.
C’était, visiblement un tigre en chef, blessé dans sa fibre patriotique au regard de l’état actuel que traverse le Mali, mais très engagé qui, était en face des journalistes à la Maison de la presse, le vendredi dernier, pour la synthèse de son projet de société. En dépit de la coupure d’électricité due à l’orage du mois de juillet, la voix du Dr Choguel porte drapeau du Mouvement Patriotique Pour le Renouveau (M.P.R) retentissait au loin, jusqu’au fond de la salle. Preuve d’une grande détermination pour mieux se faire entendre.
Tout dans la note présentée prouve à la fois les insuffisances du régime démocratique des 20 dernières années, les fausses perceptions qui entrainent aujourd’hui une véritable refondation de l’Etat malien, un nouveau Mali réhabilité et reconcilié, la trahison du peuple par son élite. C’est la raison pour laquelle le Dr Choguel K. Maiga invite toutes les composantes de la nation malienne à poser des questions de fond pour aboutir à une meilleure compréhension des préoccupations nationales. Toute chose en effet qui permettrait de situer la responsabilité, à la loupe de cet intellectuel connu pour ses prises de position chaque qu’il s’agit de l’intérêt supérieur de la nation. Ainsi, propose t-il en plusieurs points de rendre au Mali ses lettres de noblesse à l’aide de détails très pointus.
1-La restitution au Mali son honneur et sa dignité
Pour le Dr Choguel Kokalla Maiga, « Restituer au Mali son honneur et sa dignité » est le slogan de campagne que les militants de mon parti, le Mouvement Patriotique pour le Renouveau (MPR), m’ont proposé. Cette proposition se justifie par le fait que l’élection présidentielle prévue pour le 28 juillet 2013 aura lieu dans un contexte particulier, voire inédit, le contexte d’un pays pratiquement sous tutelle.
Il reste cependant pour ma part que, cet examen s’avère indispensable tant notre pays est meurtri, humilié. Or, la sagesse populaire bamanan enseigne que : « la plaie ne saurai se cicatriser sur du pus ».
2-L’effondrement de l’Etat
Ce deuxième était le plus attendu. Là aussi, c’est avec la clairvoyance digne des intellectuels de haut vol qu’il s’en est tiré l’épingle du jeu. Pour lui, « Il est une évidence : si la nation malienne continue d’exister, et il ne saurait en être autrement, l’Etat malien, lui, s’est totalement effondré dans le courant du premier semestre de l’année 2012. Ne pas tenir compte de cette évidence équivaudrait à persévérer dans l’illusion. En effet, durant la période concernée, deux événements ont marqué la vie de notre patrie. Ce fut, d’abord, la débâcle de notre armée face à une milice de moins de 500 hommes. Ce fut, ensuite, le coup d’Etat du 22 mars 2012 qui, quoi que l’on puisse dire, a de facto, malgré différentes tentatives de replâtrage, mis un terme à la IIIè République. », a t-il dit.
3-La trahison du peuple par son élite
Le peuple malien, après 1991, a été trahi par son élite, non par son armée. En nous installant dans l’inauthentique, nous avons cessé d’avoir foi en nous-mêmes, de penser par nous-mêmes et pour nous-mêmes, pour nous en remettre à des recettes pas toujours adaptées à nos réalités. Nous aurions dû nous poser un certain nombre de questions. Pour ne l’avoir pas fait, nous avons été entraînés dans une gestion calamiteuse du pays.
Quelles sont les questions qui auraient dû être posées ? Elles sont nombreuses pour Dr Choguel. Voici l’essentiel des questions.
Quels enseignements faut-il tirer de notre histoire pour doter notre pays d’institutions à travers lesquelles notre peuple puisse se reconnaître et s’épanouir ?
Comment, à l’issue de deux consultations électorales en 1992, un texte, celui de la Constitution, que nul n’a lu, rédigé dans une langue que maîtrisent correctement à peine 5 % de notre population ait pu mobiliser plus de personnes (2.256.540 votants) qu’un être en chair et en os et qui, lors de la campagne électorale a sillonné l’ensemble du territoire national pour se faire connaître des populations, se faire entendre d’elles (le président de la République élu avec 693.167 voix, sur une population de 10 millions d’habitants) ?
Que faire pour maintenir nos Forces Armées et de Sécurité dans un état leur permettant de faire face, avec efficacité, à toute tentative de déstabilisation, qu’elle soit d’origine interne ou externe ?
L’Ecole que nous nous échinons à soigner est-elle réellement l’Ecole qu’il ne faut ?
Ne faut-il pas infléchir la réflexion afin que la croissance économique se traduise par une plus grande intégration sociale ?
Enfin, comment exercer un contrôle républicain sur ceux à qui nous avions, en toute souveraineté, choisi de confier le pouvoir ?
4-Bilan d’une gestion calamiteuse : l’Ecole et l’Armée
Sous la IIIe République, incontestablement, beaucoup d’investissements ont été consentis dans les infrastructures (routes, hôpitaux, centres de santés, aménagements hydro-agricoles, télécommunications).
Cependant, ses réalisations ne suffisent pas pour occulter ce qui aujourd’hui s’apparente à un immense champ de ruines avec le spectacle qu’offrent l’école et l’armée : les deux piliers de la Nation qui ont été instrumentalisés et manipulés pour obtenir le changement politique en 1991. Aujourd’hui, nous nous retrouvons avec une école qui a cessé d’en être une et une armée qui, par le passé a été l’armée la plus puissante d’Afrique occidentale francophone, transformée en une armée d’opérette.
Le porte étendard du Mouvement Patriotique pour le Renouveau a une vision pour son pays. C’est celle de :
1-Rebâtir l’Etat
En ce qui concerne la refondation de l’Etat, ma vision couvre les domaines que sont :
Les Forces Armées et de Sécurité, une armée conçue comme une force de frappe pour dissuader et le cas échéant, riposter, des Forces de sécurité auxiliaires de justice ;
Une administration assainie et modernisée ;
Une réorganisation de la production et de la répartition pour plus de justice et de solidarité ;
Une école adaptée à nos réalités de pays sahélien dans un contexte d’intégration sous-régional et de mondialisation ;
Une diplomatie réhabilitée capable de faire entendre la voix du Mali dans le concert des nations et de contribuer à son développement ;
2-Réaffirmer l’unité de notre peuple et l’intégrité de son territoire
Bien avant la colonisation française, nous nous étions constitués en nation grâce à l’intégration de populations diverses sur un vaste espace, ainsi qu’au brassage, au métissage de ces populations au sein des Grands Empires et des royaumes qui leur ont succédé.
Que nous soyons nègres ou arabe-berbères, sédentaires ou nomades, nous avons tous vécu, à travers l’histoire, sous l’autorité d’un même souverain. Plus d’un témoignage abonde dans ce sens.
3-Restituer le pouvoir au peuple
Restituer le pouvoir au peuple doit se traduire par la responsabilisation des collectivités locales et régionales. Le transfert des compétences doit être suivi du transfert des ressources. Les élus auront obligation de résultats envers les électeurs qui auront droit de contrôle.
Il s’agira donc d’une décentralisation ordonnée, maîtrisée totale et effective.
Cette action s’accompagnera de deux actions complémentaires : la promotion des langues nationales et une intense campagne d’alphabétisation. L’usage exclusif de la langue française pour la rédaction des textes administratifs, législatifs et réglementaires
4-Former l’homme, acteur du développement, auteur de son épanouissement
Tout a été dit à propos des insuffisances dont souffre notre école. Différents diagnostics ont été posés. Différentes solutions ont été proposées. Mais le mal perdure et ne cesse de s’aggraver. La solution se trouve, non plus entre les mains des spécialistes de l’éducation, mais entre celles du peuple. Il sera convoqué, pas pour une rencontre de plus, mais pour répondre à la seule question qui vaille et qui, jusque-là, n’a pas été encore posée : comment adapter l’école à nos réalités ?
Ma vision de l’Ecole est celle d’une institution qui nous permette de progresser tout en restant nous-mêmes et d’être compétitifs aussi bien dans la sous-région qu’au niveau international.
5-Contribuer a l’épanouissement de la femme et redonner espoir à la jeunesse
Ma vision des femmes de mon pays est celle de citoyennes jouissant de conditions leur permettant de s’assumer en tant que mères, épouses et actrices du développement. A leur égard, une véritable conversion des mentalités s’imposent.
Ma vision de la jeunesse m’amène à me la représenter comme un vivier de jeunes talents dans tous les domaines. A cause de l’absence d’une réelle politique allant dans le sens de sa promotion, que de Mozart assassinés dans les quartiers périphériques de nos villes et dans nos campagnes ! Une véritable politique de promotion de la jeunesse doit débuter par l’organisation de celle-ci. Une fois cette organisation terminée, une seconde politique, celle de sa mobilisation autour d’activités lui permettant de se prendre en charge, sera mise en œuvre.
Les engagements du Dr Choguel
Les engagements du porte drapeau du M.P.R s’articule autour de plusieurs points : « je m’engage à faire en sorte que le Malien aime son pays et en soit fier ; qu’il serve son pays et qu’il ait confiance en l’Etat.
Il s’agit de permettre à mon pays de relever les défis, en s’appuyant sur nos valeurs de civilisation qui fondent notre identité. A cette fin j’ai conçu un projet qui s’articule autour d’objectifs consistant à :
Réhabiliter l’Etat en restaurant ses deux attributs que sont la Force et le Droit, pour qu’il puisse garantir la sécurité des personnes et des biens sur l’étendue du territoire national, et en la fondant sur la moralisation de la vie publique et la vie politique
Rendre l’économie plus dynamique de manière à l’amener à satisfaire à la demande sociale, pour plus de facilités dans les conditions d’existence des populations ;
Garantir pour tous, dans la mesure des moyens disponibles, une formation de qualité autorisant une insertion dynamique des jeunes et des femmes, des villes et des campagnes, dans la production et la répartition des fruits de la croissance économique.
Le Dr Choguel K. MAIGA, a assuré les uns et les autres que ses engagements sont pris sur la base de la vérité sans laquelle rien de durable ne peut se concevoir, la réconciliation et du pardon, la cohésion sociale, la nécessité d’une lecture commune de tout notre passé en vue de l’assumer collectivement et de l’expérience et l’expertise qui ont fait leurs preuves.
Enfin le candidat du MPR de conclure : « Nous sommes à une phase cruciale de notre histoire. Jamais, nous ne sommes tombés aussi bas. Et depuis janvier 2012, c’est notre existence même en tant que Nation qui se trouve menacée à la suite d’un effondrement aussi spectaculaire qu’inattendu de l’Etat.
Cependant, il nous a été, par le passé, donné de relever des défis. Jamais, nous n’avons sombré dans un fatalisme nous contraignant à l’abandon.
D’autre part, nous avons, à travers le monde, l’exemple de pays qui ont traversé les pires catastrophes, qui ont tout perdu mais qui ont su se relever, se rattraper, et figurer parmi les Grands de l’époque contemporaine. Ils sont exemples à méditer, à imiter.
Ce n’est pas pour rien que ceux dont nous nous réclamons comme héritiers ont eu, comme précepte de la vie « plutôt la mort que la honte».
C’est la raison pour laquelle, en cette année 2013, je vous convie à la lutte pour restituer à notre Patrie, le Mali son honneur, sa dignité et sa grandeur.
Je veux instaurer la confiance entre le peuple, souverain détenteur du pouvoir, et ses représentants ; je veux crédibiliser la parole et l’action politique.
La vérité, le respect des engagements pris guideront mon action pendant les cinq prochaines années si je suis élu à la présidence de la République.
La concrétisation d’un grand dessein pour notre pays, nous commande d’engager avec optimisme, la bataille de l’excellence dans tous les domaines, de concilier les initiatives individuelles créatrices et les ambitions collectives.
J’ai la profonde conviction que la participation et l’engagement de chaque membre de la communauté nationale sont le gage de la réussite de nos actions et de la réalisation des ambitions de notre pays.
Au-delà des mesures que je vous propose, je veux également présenter à mes concitoyens les valeurs qui fondent mon projet. Ce sont celles du travail, de l’autorité, de l’honnêteté, de solidarité, de la fraternité, de la dignité, de l’honneur et de la grandeur du Mali.
Ensemble au coude à coude pour l’Unité et la Défense de la Patrie Malienne ! »