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Augmentation de l’âge à la retraite: le satisfecit de l’UTNM, la colère du CNJ-Mali
Publié le samedi 2 fevrier 2019  |  Info Matin
Conférence
© aBamako.com par Momo
Conférence de presse de l’UNTM
Bamako, le 12 avril 2017 l’UNTM a tenu une Conférence de presse à la bourse de travail
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Malgré une lettre de désapprobation du Conseil national des jeunes du Mali (CNJ-Mali) au PM, l’UNTM, le gouvernement et le patronat malien ont convenu d’augmenter de trois ans l’âge à la retraite au Mali. Si pour l’UNTM, ce n’est que la réparation d’une injustice, le CNJ pense que la décision est contraire à la politique de promotion des jeunes promise par les pouvoirs publics.

L’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) et le Conseil national des jeunes du Mali (CNJ-Mali) ne partagent pas les mêmes avis sur cette doléance défendue par la Bourse du travail sur l’augmentation de l’âge à la retraite. Au regard de l’accord tripartite conclu ce 29 janvier entre gouvernement, patronat et UNTM, tous les départs des fonctionnaires à la retraite à compter de ce janvier 2019 sont prolongés de trois ans (65 ans, 62 ans, 61 ans et 58 ans selon les catégories). Ayant pris connaissance de la lettre du CNJ-Mali et face à des interpellations des journalistes sur le sujet, le Secrétaire général de l’UNTM, Yacouba KATILE se défend : « Nous avons demandé l’augmentation de l’âge à la retraire pour corriger une injustice sociale. Il faut bien harmoniser ces décisions. Ce n’est pas normal, dans un pays, qu’il y ait différents âges de retraite pour des travailleurs ayant le même diplôme ».

Il n’y a pas que ça. M. KATILE soutient cette décision pour des raisons d’espérance de vie au Mali. De 49 ans, elle est passée à 58 ans. Cette situation milite en faveur d’une augmentation de l’âge à la retraite, a indiqué Yacouba KATILE. Il pense que contrairement à la thèse soutenue par le CNJ-Mali, la problématique de l’emploi n’a rien à avoir avec l’augmentation de l’âge à la retraite. Ce sont deux choses différentes parce que ‘’le remplacement n’est pas numérique’’, a-t-il ajouté. Selon lui, le CNJ-Mali se trompe de combat. Il pense que s’il y a une lutte contre le chômage des jeunes, il faut s’en prendre à l’inadéquation entre les offres d’emplois et les formations et au problème de la relance économique dans le pays.

« On ne doit pas en vouloir à l’UNTM qui se bat pour qu’il y ait d’équité. C’est un combat de justice sociale », a pesté M. KATILE.

Joint par nos soins hier, le vice-président du CNJ-Mali, Mahamane Ibrahima, chargé des questions d’emploi et de la formation se dit sidéré face à l’attitude des parties signataires de cet accord à commencer par l’État. Dans un pays où les jeunes sont désœuvrés, « c’est une indignation que des vieux se battent encore pour se maintenir à des postes », a clashé Mahamane Ibrahima. Contrairement à KATILE, il affirme que ce point d’accord, pendant les trois ans à venir, va considérablement augmenter le taux de chômage déjà élevé dans le pays.

« Je ne comprends vraiment pas que l’UNTM demande à l’État une politique de recruter massif de 15 000 jeunes par an et que ce syndicat demande encore à revoir à la hausse l’âge à la retraite », a déploré également le vice-président de l’organisation faitière de la jeunesse malienne.

À l’image de l’UNTM, le gouvernement est également incohérent dans sa démarche, relève-t-il. Chargé de traduire la feuille du président de la république, le gouvernement a jusque-là failli dans sa mission de promouvoir les jeunes comme l’a souhaitée le président IBK, a déclaré notre interlocuteur.

« On ne peut pas dédier ce mandat à la promotion de la jeunesse et en même temps proroger l’âge à la retraite de trois ans », a-t-il protesté. D’un ton de colère, il a ajouté que l’Etat doit d’abord et avant tout songer à l’emploi des jeunes.

Farouchement opposé à ce point d’accord, Mahamane Ibrahima n’a pas exclu d’organiser, dans les jours, à venir des manifestations à Bamako pour demander l’annulation de cet accord suspect entre le gouvernement et l’Union nationale des travailleurs du Mali.

Par Sikou BAH
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