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Art et Culture

Afestival jumako de kemeni : Le NTomi ressuscité
Publié le lundi 4 fevrier 2019  |  L’Indicateur Renouveau
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Situé à environ 300 km de Bamako dans le cercle de Bla, Kéméni, village Minianka, a célébré les 31 janvier et 1er février, la 1ère édition du Festival Jumako. L’occasion était propice pour le village de ressusciter le Ntomi, une case d’initiation en milieu Minianka, visant à faire des mineurs de « vrais hommes aguerris aux épreuves de la vie».

L’Association des ressortissants de Kéméni (ARK), en collaboration avec la mairie et les autorités coutumières, a organisé, la semaine dernière, la 1ère édition du Festival Jumako, autrefois appelé Guedioumako. Dans le village de Kéméni, chef-lieu de la Commune du même nom, le Jumako est une fête traditionnelle célébrée après les récoltes pour marquer d’une saisie et le début d’une autre. Cette fête populaire est la plus grande occasion pour le village de communier avec ses ressortissantes et ressortissants vivant ou mariées hors du village.

Du fait de l’influence des religions importées et du modernisme galopant, cette fête avait été abandonnée. Conscient du danger lié à une telle déperdition, l’ARK en collaboration avec la mairie et les autorités coutumières ont ressuscité cette tradition sous forme de Festival dont la 1ere édition a eu lieu à Kémini du 31 janvier au 1er février. Les objectifs de ce festival étaient de créer un espace culturel intégrateur ; de favoriser les brassages culturels; de promouvoir les activités génératrices de revenus au profit des femmes et autres acteurs locaux contribuant ainsi au développement économique de la cité ; de faire de ce festival un vecteur de paix et de cohésion sociale à Kémeni, d’où le thème de cette année : « La culture, facteur de cohésion ».

Plusieurs activités étaient au programme, notamment des manifestations artistiques et culturel, le « N’Tomigoshi ».

Le coup de clap a été donné dans la soirée du 31 janvier à travers le « N’Tomikashi » dont le départ des jeunes garçons vers les sites historiques constitue un évènement à part. Le rassemblement des troupes sur l’autel des « mini-guerriers » donne lieu à des des séances de démonstrations de prouesse, d’endurance ou de courage. Torses nus, des camarades d’âge encaissent mutuellement des coups de fouets sans manifester de signes de douleurs. Le ou les héros du jour reçoivent de leurs parents ou proches des cadeaux en nature ou en espèce pour avoir bien affronté les épreuves du fouet.

Cette soirée a été marquée par une belle prestation de l’artiste balafoniste, Mahamadou Dembélé dit Dabara, originaire de la contrée. Le jour suivant, (le vendredi ou Juma en bambara) d’où tire le nom du festival Jumako, a été marqué par le « N’Tomigoshi » ( où les enfants se sont fouettés mutuellement et à tour de rôle) et des prestations artistiques. Dabara, Lamine Dembélé de Koutiala, le Niokô de Diaramana, les Korèdouga du cercle de Bla ont tenu en haleine les participants. Etaient présents ce jour, le préfet du cercle de Bla, Boikary Traoré. A ses côtés, le maire de la Commune de Kéméni, Mamadou Touré et du président de l’ARK, Tiémoko Dao.

Le maire de la Commune de Kéméni, Mamadou Touré, a salué cette initiative appuyée par les ressortissants de Kéméni, basé un peu partout au Mali. A l’en croire, ce festival permettra la renaissance du N’Tomi (rituel qui nécessite l’usage de fouet par les jeunes garçons pour leur initiation aux épreuves de la vie), abandonné il y a de cela une vingtaine d’années. Il a remercié le préfet et le directeur régional de la mission culturelle, M. Sissoko et de tous les artistes qui ont illuminé cette rencontre culturelle à travers leur participation.

Le préfet du cercle de Bla, Boikary Traoré, a également salué la mise sur les fonts baptismaux de ce festival qui permet aux uns et autres de se ressourcer de nos valeurs traditionnelles en voie de disparition.

Pour le président de l’ARK, Tiémoko Dao, s’est réjoui de l’organisation de ce festival longtemps réclamé par la population de Kéméni. « La perte de nos valeurs culturelles et traditionnelles est une réalité qui compromet dangereusement la sauvegarde de notre identité culturelle. La commune de Kéméni n’échappe pas à cette menace. Et c’est dans l’esprit d’amener la population de Kéméni à s’approprier de leurs richesses culturelles, traditionnelles et touristiques qu’est née l’idée du festival Jumako », a indiqué M. Dao.

Il a remercié la population locale de Kéméni pour son implication et les ressortissants de Kéméni sans oublier les autorités du cercle, les partenaires et spécifiquement le parrain, Issaka Sidibé, président de l’Assemblée nationale du Mali, qui n’a ménagé aucun effort pour la réussite de ce festival. Ce festival a enregistré des milliers de participants.

A.D.
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