Dans les zones d’intervention des filiales centre et sud certains paysans commencent à labourer ou à semer, d’autres continuent à scruter le ciel et à implorer les faveurs de la nature afin qu’il pleuve
Le président directeur général de la Holding Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT), Salif Abdoulaye Cissoko, accompagné de ses collaborateurs et du président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali et président de l’Union nationale des sociétés coopératives de producteurs de coton (UNSCPC), Bakary Togola ont bouclé jeudi et vendredi derniers une mission de supervision de la campagne agricole 2013-2014 dans les zones d’intervention des filiales centre (Dioïla) et sud (Bougouni).
Le constat général qui se dégage de cette visite de terrain est le contraste du démarrage de la campagne. Quand certains paysans commencent à labourer ou semer, d’autres continuent à scruter le ciel et à implorer les faveurs de la nature afin qu’il pleuve. D’autres localités du pays connaissent les mêmes fortunes l’hivernage tardant à s’installer durablement.
Ainsi, dans le secteur de Dioïla, les paysans ont exprimé leurs inquiétudes face au retard important accusé par la pluviométrie. Conséquence : des paysans sont en train d’attendre que le sol soit prêt pour recevoir les semis. Même ceux parmi eux qui ont pu semer à la faveur d’une bonne pluie, ont été contraints à des resemis.
Les statistiques indiquent que la zone a reçu 91 millimètres de pluies en 3 jours au cours du mois de mai, contre 158 millimètres en 3 jours pendant la campagne passée. En juin dernier on a enregistré 163 millimètres de pluie en 8 jours contre 138 en une semaine pendant la campagne passée. Néanmoins, le cumul des pluies enregistrées reste nettement insuffisant pour amorcer véritablement la campagne, d’où l’inquiétude légitime évoquée par les paysans au cours des visites.
Les cultures connaissent des niveaux différents de germination. Les paysans de la zone de Dioïla ont semé 1388 hectares en coton contre une prévision de 1720, 367 hectares de maïs contre une prévision de 1180, 75 hectares de mil contre une prévision de 450, 477 hectares de sorgho contre une prévision de 1750 et aucune superficie n’a encore reçu de semis en cultures fourragères.
Les paysans ont toutefois reconnu avoir ont reçu tous les intrants nécessaires au démarrage de la campagne. Nouhoum Koné du village de Ntiobougou (35 kilomètres de Dioïla) a confirmé la réception à bonne date de tous les intrants nécessaires. Il a semé 140 hectares en coton sur une prévision de 160, seulement 18 hectares en maïs, contre une prévision de 100. Ses champs de mil, de sorgho et de cultures fourragères attendent d’être semés faute de pluies suffisantes. Il est à jour de ses paiements du crédit agricole sur les trois dernières campagnes.
Le paysan Moussa Diakité du village de Kona (situé à 15 kilomètres de Bougouni) a aussi confirmé avoir reçu tous les intrants. Son champ de coton présente une fière allure contrairement aux inquiétudes relevées ailleurs. Il a semé 13 hectares de coton contre une prévision initiale de 7, les autres superficies sont timides comme 7 hectares de maïs, 2 de sorgho et 3 de mil.
La délégation a prodigué les conseils nécessaires aux paysans des zones visitées. Elle a expliqué que les semis pourront se poursuivre jusqu’à la fin de ce mois de juillet. Elle recommandé de suivre les conseils d’usage de l’encadrement pour l’évolution de la campagne agricole.
La présente campagne est considérée comme le point de départ du Plan stratégique quinquennal de la filière coton élaboré par la CMDT. Des objectifs de production, de réalisation de certaines actions comme la réhabilitation des pistes rurales, d’amélioration de la performance des unités d’égrenage et de formation des paysans sont prévus.
Le PDG Salif Abdoulaye Cissoko et son équipe voudraient se rassurer que la campagne prend la bonne tournure et que les objectifs de production notamment de 522.000 tonnes de coton graine ne sont pas compromis.
Malgré les contraintes de pluies, la délégation a pu relever avec satisfaction l’engagement et la volonté ferme des paysans à vouloir réussir une bonne campagne agricole. Salif Abdoulaye Cissoko a également noté avec satisfaction l’engagement des paysans à ne produire que du coton de qualité. La qualité du coton est la finalité de tous les efforts déployés par la société, afin de garder sa place de leader dans le giron des pays producteurs de coton africains. « Ceci est notre label et notre marque déposés que nous ne devrons pas perdre », a ajouté avec conviction le PDG de la CMDT. D’où tout le sens du Plan stratégique quinquennal.