36 personnes tuées, dont des femmes et des enfants, une soixantaine de greniers et de cases volontairement incendiés. C’est ce que révèlent les enquêtes diligentées par une équipé de la Minusma à Kolongo, suite à l’attaque de janvier dernier. Ces investigations se sont déroulées du 7 au 11 janvier 2019. Le rapport évoque également l’arrestation d’une dizaine de personnes soupçonnées d’être parmi les auteurs de cette attaque.
Ces enquêtes confirment le bilan officiel du gouvernement du Mali de 36 morts, mais donnent plus de détails sur l’attaque de Koulogon, le 1er janvier dernier. Selon la Minusma, l’attaque a été perpétrée par « une centaine d’individus armés, identifiés comme des chasseurs traditionnels », appelés « dozos ». « Ils sont appuyés par d’autres individus venant des villages avoisinants ».
Ces dozos se sont servis de fusils de chasse, d’armes automatiques et semi-automatiques pour exécuter sommairement les victimes dont une femme et quatre enfants (deux filles et deux garçons), renchérit le rapport d’enquête. Toujours selon le document, les FAMAs, appuyées par les Casques bleus de la Minusma, ont arrêté une dizaine de personnes impliquées dans l’attaque et une enquête judiciaire a été ouverte par le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Mopti.
Par ailleurs selon le rapport de la Minusma, il y a eu au moins 15 autres attaques perpétrées dans les deux derniers mois de l’année 2018. Elles ont toutes été signalées dans le cercle de Bankass et ont visé aussi bien les communautés peulh que Dogon.
Mopti : Le DDR non effectif
Le processus de Désarmement, démobilisation et de réinsertion (DDR) des milices Peulhs et Dogons, annoncé pour la fin de ce mois de janvier n’a pas encore démarré. Selon les responsables de la commission DDR, des difficultés seraient à l’origine de ce retard, mais les identifications se poursuivent dans tous les cercles de la région. 2000 à 3000 combattants des milices Peulhs et Dogons ont été enregistrés. Le désarmement n’a pas encore commencé.
Mais l’enregistrement des combattants dans tous les cercles de Mopti est en cours depuis le 24 décembre 2018. Selon les responsables de la commission, des représentants des cercles ont été formés et équipés de registres pour enregistrer et regrouper tous les détenteurs d’arme de guerre.
Ce processus DDR devrait concerner 8000 combattants repartis en deux groupes, précise le premier responsable de la commission. « Il y a eu deux groupes : un groupe qu’on a appelé Centriste et l’autre Dana Amassakou. Les Centristes sont composés de plusieurs ethnies, en plus des Peulhs qui vivent dans la région, et le groupe Dana Amassakouest composé de chasseurs Dogons », explique le commandant Dicko, pour qui, « un registre a été donné à chaque groupe ».
Ce qui fait 4.000 combattants pour Dana Amassakou et 4.000 pour le groupe Centristes, précise le patron de la Commission DDR. En plus de ces deux groupes, chaque cercle de la région de Mopti a été doté d’un registre de mille combattants pour enregistrer les autres porteurs d’armes indépendants de ces deux groupes.
MINUSMA : La Roumanie remplacera le Canada
La Roumanie succèdera au Canada à l’issue de sa mission de paix au Mali, qui prend fin à l’été prochain, a annoncé, le jeudi 31 janvier 2019, la ministre canadienne des Affaires étrangères dans un communiqué commun avec son homologue roumain.
« La Roumanie fournira des hélicoptères de transport à la mission de paix des Nations-Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) à la fin du déploiement du Canada à Gao en 2019 », a précisé Chrystia Freeland.
La mission canadienne, déployée à Gao depuis juillet 2018 dans le cadre de la Minusma, doit s’achever fin juillet 2019.La force canadienne comprend un contingent de quelque 250 militaires et de huit hélicoptères : trois hélicoptères Chinook (deux en service et un de rechange) qui servent aux évacuations médicales et au transport, ainsi que cinq Griffon (quatre en service et un de rechange) qui servent d’escorte armée et sont utilisés à des tâches défensives.
Tombouctou : Grève de 48 heures des élèves
Les élèves de la région de Tombouctou ont entamé, le jeudi 31 janvier 2019, une grève de 48 heures. Ils réclament le payement de plus 4 mois d’arriérés de bourses des élèves de l’école agropastorale. Selon le secrétaire général du comité Aeem de la région, ils iront en grève illimité si leurs doléances ne sont pas satisfaites.