À Tombouctou, rien ne va plus, entre le maire et certains de ses conseillers. À en croire certaines sources bien informées, le maire, Aboubacrine Cissé, peine à gérer les affaires de la commune. Conséquence : la mairie s’occupe peu de la ville.
Élu sous les couleurs du RPM en 2018, le maire de Tombouctou peine, selon nos sources, à gérer les affaires de sa commune. Certains conseillers seraient très remontés contre lui à cause de sa faiblesse vis-à-vis de sa formation politique et dans ses prises de décisions. Pire, certains lui tiennent tête en montant des groupes de soutien pour mener des actions qui nuisent à son autorité, histoire de « lui mettre le dos au soleil ».
Divisions et partis pris
La mairie de Tombouctou est à double vitesse. Il y a ceux qui font et ceux qui défont. Entre le maire et ses conseillers, c’est du dos à dos. Chacun à son clan, son parti, ses hommes. L’exemple le plus palpable est celui du marché de Yabou Tao, où l’on n’arrive toujours pas à asseoir l’autorité de la mairie. Les hommes de chaque clan disent être bien couverts et ne rendent de comptes à personne, excepté « leur maire ». Deux personnalités influentes de partis différents, cela complique la tâche. Du coup, les commerçants refusent de déguerpir quand on le leur demande, car ils ne veulent pas bouger tant que ceux de l’autre maire ne font pas de même. Almoudou Dicko nous confie : « je suis de l’URD, je suis au marché depuis des années et on veut me faire déguerpir alors que ceux du RPM, qui m’ont trouvé ici, sont tranquillement installés. Cela ne se doit pas. Le maire est celui de tous et la règle doit être et est la même pour tous. Si je bouge, ils doivent bouger aussi. C’est ce que le conseiller de l’URD défend, car tous les conseillers défendent leurs militants.
Un marché ou un égout ?
Est-il normal que la mairie soit partisane ? Mahamoudou Ali, commerçant au marché de Badjindé, répond par la négative. « Je suis du parti du maire, mais je n’apprécie pas du tout la façon dont les choses sont faites. Si ceux des autres partis réagissent comme cela, ils ont raison. Ce n’est pas parce qu’un tel ou un tel est de ton bord politique qu’il faut le favoriser. Je crois qu’une fois élu le maire doit voir l’intérêt collectif, l’intérêt de la commune pour laquelle il a été élu, et oublier son parti. Je crois que si le maire travaille bien, il n’aura besoin ni de son parti ni de faire campagne, il sera réélu », s’exclame-t-il. À Tombouctou, le maire et certains conseillers ne soufflent pas dans la même trompette et beaucoup de choses ne marchent plus. Le petit marché baigne dans des eaux d’égout, les réservoirs d’eau de Yobou Tao et de Bellefarandi sont bouchés, les 5 km de goudron à l’intérieur de la ville sont complètement recouverts de sable, les caniveaux sont complètement encombrés et les spéculations foncières vont bon train. En fait, l’équipe en place patauge.