Le vendredi 17 janvier 2014, au soir, Mecheoud Haidara, un des fils du Chérif de Nioro, quitte Bamako pour Nioro. Arrivé au poste de péage de Diéma, son chauffeur s’arrête pour prendre un ticket de traversée. Là, il est violemment tabassé par des gendarmes. Loin d’être un fait divers banal, cette affaire a contribué à détériorer les rapports entre le pouvoir et le saint homme de Nioro du Sahel.
Mohamed Ould Cheicknè explique : « A ce péage, mon fils a été torturé, humilier, traiter de tous les noms d’oiseaux du fait qu’il a voulu payer le péage sans succès, mais il n’y avait pas monnaie. Il sera conduit au poste de gendarmerie où il sera tabassé, blessé sans aucune forme de procès, sans raison valable à part que cet acte a révélé une sorte de rancune à mon égard via mon fils. Celui-ci pour vous expliquer, venait de Bamako pour Nioro du Sahel. Il s’est garé au péage où on lui demande de payer. Il n’avait qu’un billet de cinq mille francs pour le ticket de 500 F CFA. Le guichetier lui a signifié qu’il n’avait pas de monnaie. Mon fils a rétorqué que lui n’en avait pas, comment faire donc ? Après des minutes d’attentes, mon fils a demandé au guichetier de lui faire accompagner par un jeune en ville qui toute proche pour qu’il fasse la monnaie et payer le ticket. A côté se trouvait un gendarme qui a rétorqué qu’il est hors de question que le véhicule traverse la barrière avant que le ticket soit pris !
Ils ne sont pas entendus, le gendarme a pris les documents du véhicule et a demandé à mon fils de l’accompagner en ville pour faire la monnaie ; arriver au niveau du poste de gendarmerie, ce que celui-ci a fait sans douter de ce qui l’attendait là-bas. Contre toute attente, il sera violemment descendu du véhicule et battu. La nouvelle ayant parvenu à Nioro, ses frères se sont rendus à Diéma pour s’enquérir de la situation pendant que je me reposais. A Diéma, un de nos frères a intervenu et a demandé à ce que les jeunes se calment. Il y a eu plus de peur que de mal. Nous avons trouvé qu’il n’y avait plus de gendarmes sur place, que mon fils a été battu, ses habits déchirés, quelques blessures… ».