Le parti de la poignée de main réagit par rapport à la création par le gouvernement d’un Cadre de Concertation National (CCN), ainsi que de l’arrêté fixant la composition des formations politique et technique y afférentes. L’honorable SoumailaCissé et ses collègues ont non seulement souligné les manquements sur ledit CCN, mais ont aussi fait des recommandations pour que ces travaux soient fructueux pour tous les Maliens.
Comme beaucoup d’autres partis, le principal parti politique de l’Opposition démocratique et républicaine estime que le Mali a besoin de dialogue pour mettre fin aux différentes crises qu’il traverse. « L’URD a la très forte conviction que pour sortir de cette crise, notre pays a besoin d’un dialogue politique de haut niveau », réaffirme-t-il sa volonté de dialogue. Mais, c’est un dialogue très sincère et inclusif que ce parti réclame. Aussi, il doit aboutir à un accord permettant le consensus nécessaire sur les réformes institutionnelles et politiques pour une sortie de crise réussie. « Cet accord politique déterminera les mécanismes de l’organisation d’un large débat national sincère, global, inclusif, interactif, dynamique et transparent avec l’ensemble des forces vives de la Nation », lit-on dans la déclaration. Ce parti affirme être prêt à se battre pour la réussite de ce dialogue politique. « L’URD proclame sa disposition à ne rien ménager pour la réussite de ce dialogue et permettre à notre pays de retrouver la paix, la sécurité et la cohésion », précise le communiqué.
Aussi, la formation politique de SoumailaCissé a- t-elle rappelé les conclusions de la délégation de la CEDEAO conduite par le Ministre des Affaires Étrangères du Nigeria, Président du Conseil des ministres de la CEDEAO au terme de sa mission effectuée en octobre 2018 à Bamako. Dans laquelle conclusion elle a invité le Gouvernement et tous les acteurs socio-politiques à un dialogue politique inclusif, de manière consensuelle, d’entreprendre des réformes courageuses des cadres légaux, y compris la Constitution de février 1992, et du système électoral avant de s’engager dans les prochaines échéances électorales que compte mener le pays. Or, pour SoumailaCissé et ses collègues, le dialogue politique national qu’ils réclament ne peut avoir lieu dans le cadre national de concertation créé par le Premier Ministre (décret N°2019-0020/PM-RM du 17 janvier 2019).
Les observations du parti de SoumailaCissé sur le Cadre de Concertation National
En effet, selon ce parti d’Opposition, l’initiative de la révision constitutionnelle appartient exclusivement au Président de la République et à l’Assemblée nationale. Donc tout organe devant connaître ou travailler dans ce domaine doit être mis en place par la présidence de la République et placé sous son autorité. « Contrairement à l’usage, le décret de création ne comporte pas de motivation », déplore-t-il avant de laisser entendre que le cadre de concertation national proposé est incomplet dans sa composition, car il exclut une large frange des forces vives de la nation.
À en croire l’URD, la mission dévolue au cadre de concertation national est insuffisante pour déterminer les orientations nationales relatives aux réformes à entreprendre. « La mission dévolue au cadre de concertation national est très réductrice, car elle consiste seulement à donner des avis et formuler des propositions au gouvernement sur des questions qui lui sont soumises », crache-t-il la vérité. Le parti estime aussi que le cadre de concertation ne doit pas être conçu comme un lieu de confrontation entre le gouvernement, les partis politiques et la société civile et ne doit pas, non plus, être présidé par un membre du gouvernement.
Les recommandations de l’URD
Le parti de la poignée de main n’a pas fait qu’évoquer les manquements ; il a aussi fait des recommandations pour un vrai dialogue politique. Les militants de l’URD estiment que l’organisation préalable d’un dialogue politique entre tous les acteurs politiques et de la société civile s’impose avec comme objectif principal le traitement consensuel et inclusif des questions nationales constituant le substrat des crises sécuritaire, politique et sociale.
Aussi, le parti affirme qu’un vrai dialogue politique devra trouver réponse à certaines questions comme : « Comment rétablir la confiance entre les protagonistes de l’élection présidentielle de 2018 ? Quelle réponse politique de la classe politique tout entière à la crise sécuritaire ? Quelles institutions pour donner un nouveau souffle à notre démocratie ? Quel système électoral crédible apte à inspirer la confiance et le respect de nos concitoyens ?… »
Quant aux participants à un dialogue politique sérieux, l’URD recommande la participation des représentants des partis politiques , du gouvernement, du forum des organisations de la société civile, du Conseil National de la société civile, des organisations féminines , des organisations de jeunes, des organisations des droits de l’homme, des organisations confessionnelles, des syndicats de travailleurs, de la diaspora, du secteur privé, des ordres professionnels judiciaires, du Conseil national des ordres professionnels, des Représentants des communautés impliquées dans la crise du centre et groupes signataires de l’Accord pour la paix.
Pour l’URD, l’accord politique issu de ce dialogue aura force de décision et doit inspirer toutes les réformes à entreprendre. « Ce dialogue politique doit être placé sous la présidence d’un facilitateur qui doit lui-même être une personnalité indépendante et consensuelle », propose le parti dont le candidat est arrivé 2e à la présidentielle passée.