Le comité d’experts pour la révision constitutionnelle dans sa troisième tentative a été mis en place, il y a trois semaines de cela. Il est dirigé par le Pr Makan Moussa Sissoko, ce petit-fils de Feu Fily Dabo Cissoko, ce grand intellectuel et homme politique de la lutte pour l’indépendance et de l’émancipation des peuples d’Afrique. Ledit comité a été reçu le Lundi 4 Février 2019 à la Maison des hôtes par le Président de la République, IBK.
Cette audience avait pour but de présenter au Chef de l’Etat et ses collaborateurs directs les phases préparatoires de cette révision constitutionnelle qui est une affaire de souveraineté. Il a également profité de l’occasion pour remercier le Chef de l’Etat pour la confiance placée en eux pour la lourde et exaltante tâche, dont ils se disent prêts à accomplir avec humilité et esprit participatif et inclusif. Le Chef de l’Etat, à l’issue de l’audience et pour une des rares occasions, s’est exprimé sur le sujet en ces termes: « chacun sait le souci qui nous anime de doter notre pays d’institutions solides, contemporaines, fiables et viables, de manière élaborée et convenue d’accord-partie, donc de manière inclusive et conviviale. Et, cette Commission a été mise en place selon nos directives, quand nous avons décidé en Conseil des ministres conformément à nos prérogatives constitutionnelles de consulter notre peuple par référendum sur l’évolution de nos institutions, singulièrement notre loi fondamentale. Elle est de 1992, le temps a passé, il s’en est coulé beaucoup d’eau sous le pont des martyres. Les institutions sont comme les hommes, elles ne sont pas insensibles à l’usure des temps, et dans notre Constitution dans certains aspects demandait à être revue et corrigée. Sans aller très loin au plan interne, il y a un besoin de conformité, de conformation peut-être avec les institutions de la Sous-région, cette fameuse question lancinante de la Cour des comptes par rapport à laquelle nous devons être à l’aise avec nos collègues de la Sous-région. Et, nous avons également dans l’ordre administratif convenu qu’il était temps que nous évaluons également notre gouvernance territoriale, nous n’avons pas attendu des évaluations récentes pour être convaincus. Dès l’abord, dès 1992 déjà, à notre arrivée aux affaires en ces temps-là, nous avions mis en chantier une mission de décentralisation pour qu’encore une fois les populations soient au cœur de la décision les concernant, chacune de ces populations-là, là où elles sont concernées. Donc, cette réforme constitutionnelle devenait une urgence absolue et de jour en jour. Maintenant, comment la conduire, dans une démocratie qui se respecte, elle doit être conduite de manière inclusive, tout le monde sera concerné, tout le monde sera consulté à quelque niveau qu’il soit pour qu’au bout du parcours que le produit soit l’exact reflet de la volonté du peuple malien et également aussi nous situé de manière absolument irréfutable parmi les nations fondées sur le droit ».Avant de poursuivre avec un air optimiste : « la révision avortée d’Août 2017 a peut-être servi de leçons au Président qui dans sa volonté d’imposer un projet de constitution imposée au peuple a reçu le refus de celui-ci. Nous pensons que c’est la raison pour laquelle, il y a eu un comité d’experts pour cette fois-ci en lieu et place d’un seul individu doté de fonds conséquents pour en imposer au peuple malien. Nous ne sommes donc pas surpris que le Président IBK lors de la rencontre avec le comité des experts ait dit que l’objectif que nous avons réaffirmé au Président des experts aujourd’hui, il n’y a aucune espèce de doute là-dessus. Et, la qualité des hommes et des femmes de ce Comité-là est pour nous une garantie de travail qui sera à la hauteur de notre attente, j’en suis convaincu. Je formule le vœu que chacun, à chaque niveau concerné accueille le comité avec disponibilité, avec convivialité dans le seul souci d’aider notre pays à avoir un socle de droit confirme ».
Ce que nous demandons au comité des experts et à IBK, c’est d’être du côté du peuple et non d’un régime, qui semble ne pas apporter grande chose à la démocratie malienne. Ces paroles sont bonnes à entendre. Notre souhait est qu’elles deviennent réalité, car de 2013 à maintenant beaucoup de bonnes intentions ont été dites, sans parvenir à les concrétiser. En un mot, tout ce qui se dit dans le vestibule du roi de Ségou, ne se concrétise pas toujours. Espérons que pour cette fois-ci cette tentative sera la bonne, comme annoncée.